Nous voici avec cet Evangile que nous connaissons bien : l’apparition du Christ ressuscité, la foi de Thomas et cette conclusion si précieuse pour nous : « mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom »
Peut-être attendez-vous à ce que je vous parle de Thomas, de sa foi difficile, de son besoin de voir et de vérifier. Peut-être vous attendez-vous à ce que je vous parle du don de la paix par le Christ ressuscité. Mais je voudrais ce matin, ce dimanche de la Miséricorde, attirer votre attention sur un autre point, qui me touche et que je trouve particulièrement d’actualité.
« Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit » c’est ce que nous avons entendu de la bouche de l’ange qui apparaît à ces femmes venues tôt le matin du premier jour de la semaine. Elles l’avaient attendu ce jour nouveau, ce jour où la vie humaine reprend après la Pâque suive qui tombait en plus un jour de sabbat cette année là. Elle l’avaient attendu ce matin où elles auraient venir faire une visite au tombeau. Elles venaient regarder le sépulcre, là où tout s’était fini 3 jours plus tôt.
Il est midi. Nous sommes au Nord de Jérusalem, à peu près vers la ville actuelle de Naplouse en Cisjordanie. Il est midi et la chaleur du jour se fait sentir, surtout qu’on a marché, sans vraiment trouver l’ombre d’un mur ou d’un arbre pourtant si nombreux dans cette région de collines. Il est midi et Jésus est fatigué. Il est seul. Et il s’assoit au bord d’un puits. Jésus est fatigué de la marche. Il est fatigué parce qui le serait pas tant de telles circonstances. Mais sur cette fatigue humaine pèse d’autres fatigues : il est fatigué de se dépenser pour le salut. Il est fatigué de ne pas être reçu par les siens. Il est fatigué de l’ingratitude humaine qui le paie si mal en retour. Et le voici, tel quel, assis au bord d’un puits, où il n’y a même pas de quoi puiser l’eau. Contrairement à la coutume orientale, les propriétaires n’ont pas laissé de quoi s’abreuver par soi-même lorsqu’on est simplement de passage. Quelle indélicatesse si caractéristique ! 