Il est midi. Nous sommes au Nord de Jérusalem, à peu près vers la ville actuelle de Naplouse en Cisjordanie. Il est midi et la chaleur du jour se fait sentir, surtout qu’on a marché, sans vraiment trouver l’ombre d’un mur ou d’un arbre pourtant si nombreux dans cette région de collines. Il est midi et Jésus est fatigué. Il est seul. Et il s’assoit au bord d’un puits. Jésus est fatigué de la marche. Il est fatigué parce qui le serait pas tant de telles circonstances. Mais sur cette fatigue humaine pèse d’autres fatigues : il est fatigué de se dépenser pour le salut. Il est fatigué de ne pas être reçu par les siens. Il est fatigué de l’ingratitude humaine qui le paie si mal en retour. Et le voici, tel quel, assis au bord d’un puits, où il n’y a même pas de quoi puiser l’eau. Contrairement à la coutume orientale, les propriétaires n’ont pas laissé de quoi s’abreuver par soi-même lorsqu’on est simplement de passage. Quelle indélicatesse si caractéristique !