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Esprit de feu !

1378866653_865_1200x667x0.jpg?v=2022022101Chers amis, nous voici en cette belle fête de Pentecôte, que je vous propose de regarder comme une fête de feu ! Et nous chantons l’Esprit sous différents vocables : Esprit de vérité, Esprit de lumière, et même Esprit de feu.

Le feu dont il est d’abord question est celui de l’évènement dont la Pentecôte juive fait mémoire. Comme Pâques, la fête de Pentecôte est d’abord une fête juive, cinquante jours après Pâques, une semaine de semaines. Si Pâques ou Pessah commémore la sortie d’Egypte, la fin de l’esclavage, Pentecôte célèbre le don de la Loi par Dieu à la montagne du Sinaï.

C’est une chose d’être libéré de l’esclavage extérieur, Dieu veut aussi libérer de l’esclavage intérieur. Ce peuple qu’il vient d’arracher à la main mortifère de Pharaon, il veut le conduire sur un chemin de vie et de liberté. Pour cela, il donne lui sa Loi dans un évènement dont le livre de l’Exode fait le récit spectaculaire. Sur la montagne, il y a le vent et les éclairs, il y le feu et la fumée, et il y a la voix de Dieu qui donne la Loi et la grave en lettres de feu sur les tables de pierre. Et il s’agira de s’en souvenir, d’en faire le mémorial liturgique année après année, tout comme on commémorera la sortie d’Egypte à Pâques.

La fête est une fête de pèlerinage : on monte à Jérusalem. Dans la joie, on lit toute la Loi de Dieu, toute la Torah. Et surtout on se souviendra de la voix qui a parlé dans le feu : « Est-il jamais arrivé à un être de chair d’entendre, comme nous, le Dieu vivant parler du milieu du feu et, malgré tout, de rester en vie ? » (Dt 5, 26)

Cinquante jours après la résurrection de Jésus, voici les Apôtres réunis avec Marie dans la chambre haute. L’évènement est un évènement de feu. Le vent, le bruit, toutes les caractéristiques d’une manifestation de Dieu, ni plus, ni moins. Et jusqu’au feu qui va descendre sur chacun d’eux. Le texte dit qu’il furent remplis d’Esprit Saint.

La Pâque de Jésus avait été, pour lui, cet évènement inouï de plongée dans les eaux de la mort pour ressusciter le 3ème jour. Evènement de libération. Evènement de manifestation de la vie et de la puissance divine. Mais pour l’heure, cet évènement ne le concerne que lui, comme tête de son Corps, chef de son peuple, aîné d’une multitude de frères. La Pentecôte nous concerne tous. Elle est effusion de l’Esprit pour tous, comme l’avait promis le Seigneur par la bouche du prophète Jérémie : «  en ces jours, je répandrai mon Esprit sur toute chair ». C’est une chose d’être libéré extérieurement, c’en est une autre que de l’être intérieurement ». Et le feu de l’Esprit opère cette libération.

Certes, en s’incarnant le Christ a comme contaminé toute l’humanité de sa présence et de sa grâce divinisatrice. Lui qui a aimé avec un cœur d’homme, qui a travaillé avec des mains d’homme, qui a souffert dans un corps d’homme a sanctifié pour toujours l’amour humain, le travail humain ou la souffrance humaine. Ce don du feu de l’Esprit vient achever cette œuvre divine de notre divinisation.

Par le feu de l’Esprit, les Apôtres sont propulsés dans leur vocation d’annoncer la Bonne nouvelle. L’Esprit leur donne une audace et une assurance, à la mesure du miracle de se faire comprendre de tant d’autres langues. Par leur parole, le feu de l’Evangile court et plus rien ne pourra l’arrêter. Il va réchauffer des cœurs, il va enflammer des communautés, il va brûler et purifier des existences

Par le feu de l’Esprit, la grâce brûlante de Dieu pénètre dans des cœurs pour nous faire devenir feu avec le feu. C’est le sens des 9 fruits de l’Esprit que St Paul nous enseigne : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi. La présence de l’Esprit Saint en nous ne nous laissera pas indemnes. Elle va nous altérer et faire fleurir en nous et autour de nous des fruits qui, sans cet Esprit, n’auraient pas été possible.

Par le feu de l’Esprit, nos vies sont transformées, pour peu que nous soyons dociles et disponibles à son action. La séquence nous a fait demander l’impossible à l’Esprit Saint. Relisons : Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé. Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé. Par le feu de l’Esprit Saint, l’impossible devient possible, parce que rien n’est impossible à Dieu.

Chers amis, au terme de ce temps pascal, nous voici dans la chambre haute. Le vent ne se fera sans doute pas sensible. Le feu ne se fera pas visible, sans doute pas sous forme de langues au-dessus de vos têtes. La voix de Dieu ne se fera pas audible à nos oreilles. Et pourtant, il s’agit bien de tout cela, du feu de l’Esprit qui est renouvelé en nos cœurs pour y habiter, pour emplir nos existences et nous conduire.

En voyant le cierge pascal être éteint à al fin de cette célébration, nous nous souviendrons que ce feu est allumé en nous, pour nous conduire. Alors nous pourrons redire avec St Paul : « Puisque l’Esprit est notre vie, laissons-conduire par l’Esprit »

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