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Aller à Jésus

images.jpegC’est donc l’histoire de 2 femmes, une fillette qui meurt à 12 ans, une femme malade depuis 12 ans. Dans les 2 cas, c’est un drame et nous comprenons bien pourquoi. La mort d’un enfant, dans la fleur de l’âge est un drame, qui paraît même comme une injustice terrible. Comme Lazare l’ami de Lazare, elle est gravement malade quand on vient chercher Jésus dans l’espoir d’une guérison. Le temps qu’il arrive, et voici que c’est trop tard. Les reproches pourraient fuser : « si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort ». Ces reproches, nous les entendons quelque fois, et même ils peuvent habiter nos pensées et nos cœurs. Que fait Dieu devant ces drames, ces horreurs, ces guerres, ces innocents qui meurent ? 

Dans l’Evangile, il ne ressuscitera que 3 personnes, cette fillette, le fils d’une veuve à Naïm et son ami Lazare. Il les réanimera pour une autre étape de leur vie. Mais tous les mots de ces résurrections renvoient à la sienne : celle où il triomphera définitivement de la mort et du péché. Dieu ne veut pas la mort. Il veut et il promet la vie pour tous qui s’approcheront de lui et croiront en lui. La voici la Bonne Nouvelle.

Et puis, il y a cette femme atteinte de perte de sang qu’il va guérir, un peu malgré lui. Voilà 12 ans qu’elle est affligé de ce mal qui est un peu une triple peine. D’abord le mal physique, la maladie proprement dit, la maladie qui est une prison, maladie handicapante, contraignante. Ensuite la situation d’impureté rituelle dans laquelle ces flux de sang la mettent, parce que dans le judaïsme, le sang c’est la vie. Perdre le sang, c’est perdre la vie. Et enfin, les espoirs déçus de cette femme : « elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré ». On serait dépité et déprimé pour moins que cela. Sa souffrance n’a plus d’horizon. Elle ne sait plus à quel saint se vouer, comme on dit. Mieux vaudrait mourir, cela en serait finit de cette triple peine. 

Et pourtant, en elle, une étincelle de foi surgit quand Jésus passe. Je dis étincelle de foi, mais ce peut être une voix intérieure qui lui désigne son Sauveur, surtout après tout ce qu’elle avait entendu dire au sujet de Jésus. Ne serait-il pas le Messie. 

Vous avez entendu la suite du texte : elle vient par derrière, avec cet acte ultime de confiance. Pas de paroles, pas de longs bavardages, pas de justifications, seulement un geste tout simple qui est de toucher le vêtement de Jésus. Comme à Lourdes, on l’on vient simplement toucher le rocher et boire à la source, comme à Jérusalem où l’on vient simplement s’agenouiller pour embrasser la pierre d’onction. Nos esprits français, cartésiens et cérébraux, y verraient de la magie, de la superstition ou de la bigoterie. Peut-être suffit-il d’être simple et humble pour venir à Jésus, parce qu’au fond il ne s’agit que de cela.

Les proches de cette fillette sont venus à Jésus pour intercéder pour elle. Ils ont déposé tout respect humain, toute considération religieuse et tout esprit de controverse. Cette femme vient à Jésus, par derrière même, en déposant tout fausse humilité. 

Venir à Jésus, revenir à Jésus, voilà un beau programme. Qu’avons-nous à chercher autre chose. Et surtout qu’avons-nous à perdre, quand on voit les fruits de cette venue à Celui qui veut la vie et qui la donne.

Vous me direz peut-être comment aller Jésus ? Où aller pour venir à lui ? Nous allons à Jésus à chaque fois que nous ouvrons l’Evangile et toute la Parole de Dieu. Elle est à recevoir et pas d’abord à comprendre ou à décortiquer. Nous allons à Jésus à chaque fois que nous nous approchons des sacrements, à condition de ne pas mettre la main sur eux, mais plutôt de laisser Jésus étendre sa main sur nous, sur nos petites morts, sur nos maladies quelles qu’elles soient. Nous venons à Jésus à chaque qu’il est un TU à qui nous nous adressons, plutôt qu’un IL dont nous parlons si mal, parce qu’au fond nous ne le connaissons encore que peu. Nous venons à Jésus à chaque fois que nous lui disons que nous l’aimons, mais aussi à chaque fois que nous témoignons que nous l’aimons.

Donc, allons à Jésus !

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