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« Veux-tu être mon ami ? »

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Au milieu de cette 9 expressions de l’amour, il y a un autre terme sur lequel je voudrais m’arrêter : l’ami. « Je ne vous appelle plus serviteurs, je vous appelle mes amis ». Le mot est lancé. Ce beau terme d’ami nous est familier. Nous avons des amis, des quantités d’amis, pas seulement sur Facebook. Et l’on pressent que ce qui nous lie à nos amis a quelque chose à voir avec une certaine relation, une certaine affinité, proximité, on dirait même une certaine connaturalité. L’ami est un proche avec lequel nous partageons des moments forts, dans les rires ou les épreuves. Aristote dit que pour être ami il faut avoir mangé ensemble un kilo de sel. Cela en fait des repas ou des planches apéro. On mange ensemble, on marche ensemble, on est lié par l’amitié.

Jésus se présente comme le Dieu ami des hommes, le Philanthropos. Il veut que nous soyons des amis pour lui. Pas seulement des créatures créés avec amour, pas seulement des fils adoptifs du Père et donc cohéritiers avec lui, pas seulement des collaborateurs ou des disciples qui se laissent enseignés, encore moins des serviteurs aveugles ou des esclaves serviles. Il nous veut comme amis. 

Au XIIIème siècle, un théologien célèbre, St Thomas d’Aquin dit que la charité à laquelle nous sommes appelés est une amitié qui existe en l’homme et Dieu. Cette amitié est la meilleure réponse que nous pouvons donner à ce que Dieu veut et fait pour nous. A Pâques, nous contemplons ce merveilleux projet d’amour de Dieu et les lectures de ce dimanche nous le font réentendre de différentes manières. Au cœur de ce projet, il y a cette bienveillance miséricordieuse de Dieu qui veut nous faire participer à sa vie divine ; c’est le CEC qui dit cela dans sa 1ère phrase. Et le Père nous donne Jésus qui veut être notre ami, pour peu que nous répondions à cette proposition d’amitié divine. 

Dans le livre bien connu de Antoine de Saint Exupéry, le petit prince dit au renard qu’il cherche des hommes, ou plutôt qu’il cherche un ami. Le renard ne répond pas tout de suite à la proposition parce qu’il lui faut être apprivoisé, c’est-à-dire créer des liens explique-t-il. Vous connaissez la suite, il faut venir chaque jour à la même heure et s’approcher un peu plus près chaque jour. « Si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde ». Manque de chance, le petit prince n’a pas de temps, et il est pressé de se faire beaucoup d’amis

C’est une belle parabole du cœur humain qui est avide d’amitié, qui n’en prend pas vraiment les moyens à cause de l’exigence de l’amitié. Jésus entre dans cette exigence de l’amitié. 

Jésus qui nous a aimé le premier, et St Jean le dit et le redit à plusieurs reprises, attend une réponse de ceux qu’il a choisi, parce que l’amour est un choix un élection. On reçoit sa famille, on choisit ses amis. Il nous choisit tous comme ami et attend que nous répondions à cette proposition d’amitié.

Il se laisse apprivoiser par une humanité qui est si différente de lui, et qu’il a pourtant assumé jusqu’au bout. C’est au point qu’il donne sa vie pour ses amis, pour ceux qu’il aime qui lui sont unique (mais pas exclusifs), chacun à sa manière, chacun selon son visage et son sillon.

Enfin il attend de ses amis qu’il entre dans ses pensées pour qu’ils l’écoutent et le suivent, par amour et non par devoir ou par obligation. Il s’agira pour ses amis d’intérioriser et d’intégrer pleinement ses pensées à lui, ce qui le lie à son Père, pour entrer pleinement dans sa joie et porter du fruit.

« Veux-tu être mon ami ? » demande Jésus. La question est posée. Et c’est à la manière dont nous entrerons dans cette relation unique avec lui, que nous deviendrons alors des amis les uns pour les autres. Pas des amis Facebook, mais plutôt des amis dans le Seigneur. Voulons-nous être ces amis là ?

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