A première vue, l’Evangile que nous venons d’entendre aurait de quoi nous surprendre. Le Christ quitte la Galilée pour des régions au nord, régions non-juive. Et la rencontre avec cette femme qui attend un miracle se révèle incompréhensible : Jésus lui refuse dans un premier temps ce qu’elle demande, pour se raviser dans un deuxième temps.
L’enjeu semble être celui du salut. A qui est destiné le salut apporté par Dieu dans la personne du Christ lui-même. Pour qui, la promesse de Dieu doit-elle se déployer. Et la réponse est donnée par le Christ lui-même : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël ». Et voilà bien qui est surprenant parce que ce n’est pas tout à fait la première fois que le Christ rencontre des non-juifs, jusqu’à agir pour eux : le démonique de l’autre côté du lac de Galilée, ou le centurion romain de Capharnaüm.
Vous aurez peut-être remarqué que les textes qu’on vient d’entendre n’ont apparemment pas grand rapport avec ce que nous fêtons, si ce n’est que l’évangile nous parle bien de Marie, tout comme la lecture de l’Apocalypse y a fait allusion…
« Dieu monte parmi l’acclamation le Seigneur aux éclats du cor », 
Souvenez-vous : c’était le matin du jour de Pâques. Avec Pierre et Jean, nous sommes courus au tombeau vide à l’annonce de Marie Madeleine. Et l’évangéliste prend la peine de préciser qu’à l’entrée dans le tombeau, Jean a vu et il a cru. Et pourtant, il n’y avait que peu de choses à voir, pas plus que si vous allez au Sépulcre ces jours-ci. Un tombeau vide, des linges et un suaire affaissé. Et pourtant, sa foi prend le relais. Elle se remémore toutes les prophéties de la résurrection portées par l’Ancien Testament. Elle se rappelle toutes les annonces du Christ lui-même : « Il faut que le Fils de l’homme souffre de la part des grands prêtres, qu’il meurt et que le troisième jour il ressuscite ». La foi native lui fait conclure à travers ces maigres indices que le Christ est vivant, qu’il a traversé la mort, et que la vie éternelle fait son œuvre.