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« Heureux ceux qui croient sans avoir vu »

Cette Béatitude énoncée par le Christ clôt cette apparition du Christ au 8ème jour, le dimanche qui suit celui de la résurrection. Voir et croire sont deux verbes que nous avions déjà entendu.

12religi.jpgSouvenez-vous : c’était le matin du jour de Pâques. Avec Pierre et Jean, nous sommes courus au tombeau vide à l’annonce de Marie Madeleine. Et l’évangéliste prend la peine de préciser qu’à l’entrée dans le tombeau, Jean a vu et il a cru. Et pourtant, il n’y avait que peu de choses à voir, pas plus que si vous allez au Sépulcre ces jours-ci. Un tombeau vide, des linges et un suaire affaissé. Et pourtant, sa foi prend le relais. Elle se remémore toutes les prophéties de la résurrection portées par l’Ancien Testament. Elle se rappelle toutes les annonces du Christ lui-même : « Il faut que le Fils de l’homme souffre de la part des grands prêtres, qu’il meurt et que le troisième jour il ressuscite ». La foi native lui fait conclure à travers ces maigres indices que le Christ est vivant, qu’il a traversé la mort, et que la vie éternelle fait son œuvre.

Voir et croire. C’est la même joie de la foi naissante qui s’empare des apôtres au sauf de Pâques quand ils voient le Christ se tenant mystérieusement au milieu d’eaux, toutes portes étant closes. Ils voient ses mains et son côté. C’est le Seigneur ! C’est même leur vocation d’annoncer au monde entier ce qu’ils ont vu, entendu touché du Verbe de vie. Saint Jean le chantera dans sa première lettre. Nous vous l’annonçons pour que votre joie soit parfaite. Ils nous l’annoncent encore aujourd’hui, malgré la distance qui nous sépare d’eux.

Ils l’annoncent même au 11ème apôtre qui n’était pas là et qui se trouve comme privé de cette vision du Christ ressuscité alors que lui-même, comme apôtre, aura à être témoin de ce qu’il aura vu, entendu, touché du Verbe de vie. Non s’il ne voit pas, il ne croira pas. Notre culture contemporaine, et depuis des siècles, a pu faire de Saint Thomas, le maître du doute, le maître du soupçon. D’autres se sont même projetés dans cette requête : voir pour croire. En fait, c’est la requête contemporaine de la science qui vérifie par elle-même, par l’observation. Requête légitime, mais ici, notre mentalité contemporaine est mise en défaut. N’y a-t-il que la science comme mode de connaissance. N’y a-t-il que cette manière d’observer par soi-même pour en conclure un fait ?

Dans mille domaines de la vie, nous expérimentons une certaine foi naturelle, une certaine capacité à la crédulité au bon sens du terme. Nous n’avons jamais vu le virus de la grippe, et pourtant les différents symptômes nous font conclure à cette maladie quand nous les voyons. Autre domaine, on nous a dit que cet homme et cette femme sont nous parents et, dans la confiance et dans l’amour, c’est bien ainsi que nous les recevons, sans avoir besoin de recourir à un test ADN.

Ne projetons pas trop sur Saint Thomas notre condition de disciple qui marche à tâtons dans la foi. Le Seigneur se laisse voir et peut-être touché (encore que le texte en dit moins que la tradition iconographique). La pointe de la rencontre avec Thomas est cette confession de foi « Mon Seigneur et mon Dieu » où Thomas est comme renouvelé dans sa condition d’apôtre. Il va pouvoir partir sur les chemins de l’annonce du Verbe de vie, qu’il a vu, entendu et touché.

A nos oreilles plus ou moins fermées parvient la prédication des apôtres transmise par l’Eglise. A nos esprits tentés par la maîtrise et un certain scientisme parvient ce trésor que l’Eglise n’a cessé de transmettre de génération en génération : la vie s’est manifesté ; à tous ceux qui croient en elle, à tous ceux qui l’accueillent elle donne la vie éternelle en son nom.

Heureux ceux qui voient sans avoir vu. C’est déjà difficile d’être des aveugles qui sommes rendus à l’acte de foi. N’y ajoutons pas l’obstacle que serait d’être en plus des sourds. Heureux ceux qui voient sans avoir vu. Voilà notre condition de disciple. Voilà même notre béatitude. Nous entrons dans la foi avec tout ce que la Révélation fait aux Apôtres nous lègue comme trésor, le trésor de la foi. A nous d’y puiser gratuitement. A nous de la faire fructifier activement. A nous de la transmettre généreusement.

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