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Caritas Christi urget nos ! - Page 52

  • Pourquoi tarder à devenir ce que nous sommes ?

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    Chaque année, au seuil de l’hiver, alors que l’automne rayonne encore de mille feux, nous voici avec cette fête de tous les Saints. Alors que, comme tous les ans, toute la nature semble se préparer à une longue hibernation, alors que nous mesurons peu à peu la diminution de la lumière du jour, alors que l’hiver s’est installé sur l’heure de nos pendules et de nos montres, voici que la liturgie nous fait regarder plus haut et plus loin que ce monde créé.

    De la fête de Tous les Saints, un voile semble s’entrouvrir et vient une autre lumière, un autre temps, un autre ciel et une autre terre, celle du monde à venir où les saints nous précédent. Oui, la liturgie de ce jour nous l’affirme d’une façon finalement prophétique : ils nous précèdent.

    Un voile s’entrouvre. C’est bien ce que nous pressentons quand nous accompagnons un défunt de nos famille ou dans nos amis. Il, elle quitte ce monde visible, pour un autre monde. Il ou elle nous précède dans ce monde à venir, après un pèlerinage terrestre. C’est ce que nous allons commémorer demain en priant pour tous nos fidèles défunts, en demandant à Dieu qu’il les accueille, comme nous espérons qu’Il nous accueillera au soir, à l’hiver de notre vie terrestre.

    Pour ces saints, canonisés ou connus de Dieu, ce n’est plus l’hiver, c’est l’éternel été de la vie sans fin, de la gloire de Dieu à laquelle ils sont associés, la vie sans fin du face à face avec Dieu dont ils font leur nourriture et leur louange sans fin. Oui, nous avons raison de nous réjouir de les voir nous précéder dans ce monde invisible où la lumière a pris toute la place, et pour cause ! Aujourd’hui, nous avons donc un moment de nous réjouir : le voile qui nous sépare de ce monde invisible s’entrouvre légèrement pour nous faire regarder ceux qui y ont déjà part.

    Mais il y a plus : les saints ne font pas que nous précéder, nous laissant entrevoir ce qui pourra être notre propre destinée. Ils nous attendent, ils nous invitent à leur suite, et ils y nous entraînent. Saint Bernard le dit dans une belle homélie pour ce jour : « Elle nous attend, cette Eglise des premiers nés, et nous n’y prêtons pas attention. Ils nous désirent, les saints, et nous n’en faisons guère de cas. Ils comptent sur nous, les justes et nous restons indifférents ». Voilà qui nous interroge en ce jour : les saints qui nous précèdent, nous invitent, un peu comme des premiers de cordée qui nous aident dans ce pèlerinage de la vie, lente ascension dans une course en haute montagne. Dans cet éternel été de la vie éternelle, ils sont présents à toutes les saisons de notre vie. Présents à tous les magnifiques printemps de nos débuts ; présents à tous les étés de nos progressions ; présents à tous les automnes et les hivers de nos piétinements ou de nos épreuves. Bref, ils nous sont un appui, des frères et des sœurs qui nous accompagnent. Dans une audace inouïe, nous les prions pour qu’ils nous aident à vivre déjà de ce monde invisible, en attendant d’y vivre avec eux.

    Pour être fidèle à la citation de Saint Bernard, il faut dire plus. Ils nous précèdent, certes. Ils nous accompagnent certes. Mais ils nous attendent et nous désirent ! L’amour qui les illumine veut se communiquer. Saint Bernard insiste : « Ce n’est pas seulement la compagnie des saints, c’est aussi leur bonheur qu’il nous faut souhaiter pour nous, de manière à ambitionner avec une extrême ferveur leur gloire, tout comme déjà nous désirons leur présence ».

    Ils nous attendent, et nous n’y prêtons pas attention. Chers amis, l’horizon de notre vie, n’est pas uniquement cet aujourd’hui fugace qui demain ne sera déjà plus. Il n’est pas non plus le mur froid et hivernal d’une mort physique que nous devrons bien vivre d’une manière ou d’une autre. L’horizon de notre vie est cette magnifique compagnie des saints, foule immense que nul ne peut dénombrer.

    Ils comptent sur nous ces justes, et nous resterions indifférents… Et pourquoi cela ? Pourquoi nous priver de ce cadeau de leur présence et de leur aide, alors que nous pouvons dès aujourd’hui vivre de cette lumière du monde invisible, de cette joie des Béatitudes. Dès aujourd’hui, l’éternel été s’offre à nous. Dès aujourd’hui, la lumière à venir éclaire nos pauvres existences. Dès aujourd’hui, Dieu fait de nous des saints en puissance. Pourquoi tarder à devenir ce que nous sommes depuis l’éternel printemps de notre baptême ?

  • Et nous hâtons le pas !

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  • L'Ane portant des reliques

    l-ane-portant-des-reliques.jpgUn Baudet, chargé de Reliques,
    S'imagina qu'on l'adorait.
    Dans ce penser il se carrait,
    Recevant comme siens l'Encens et les Cantiques.
    Quelqu'un vit l'erreur, et lui dit :
    Maître Baudet, ôtez-vous de l'esprit
    Une vanité si folle.
    Ce n'est pas vous, c'est l'Idole
    A qui cet honneur se rend,
    Et que la gloire en est due.
    D'un Magistrat ignorant
    C'est la Robe qu'on salue.

    Jean de la Fontaine

  • Heureux les invités au repas du Seigneur

    tableau_base_gde.jpgVous connaissez cette phrase. Nous allons la réentendre juste avant de communier au Corps du Christ. Heureux les invités au festin des Noces de l’Agneau, pourrait-on traduire pour être plus fidèle à l’original latin.

    Il y a un repas. Et quel repas ! Des viandes grasses et succulentes, des vins capiteux et décantés. Les mots humains du prophètes Isaïe sont faibles pour décrire la réalité de la communion que Dieu veut avec les hommes. Le vocabulaire balbutie devant que l’homme pressent. Or c’est la réalité humaine du repas qui nous aide, parce qu’elle nous parle. C’est le repas de nos fêtes humaines, celui de nos familles, celui nos tables d’amis. Un repas où la première joie est celle de recevoir dans son intimité, et de partager, d’offrir le meilleur de soi. C’est moi qui l’ai fait. Et c’est pour moi, l’expression de mon amour.

    Et vous ne l’avez pas vu venir, et pourtant le voici, un film : le festin de Babette. Film merveilleux où la servante va tout offrir de sa récente fortune pour un repas où les Douze convives reçoivent une joie et un pardon qu’ils n’espéraient plus, prémices de la communion des saints qu’ils doivent devenir.

    C’est en partie ce que la Parole de Dieu veut exprimer quand elle évoque tous ces repas qui sont une esquisse de cette communion que le Seigneur veut nous faire partager. Dans le repas par excellence, il n’y aura plus ni deuil, ni mort, ni larmes, parce que dans ce repas, par repas, il nous sauve. Repas communionnel, repas rédempteur, repas sacrificiel, où nous recevons la vie, où nous devenons la vie de cet aliment. Image magnifique pour cette vie de Dieu qui nous divine. Image magnifique qui se réalise dans le sacrement en attendant la vie où Il nous comblera sans fin.

    Nous sommes des invités. Oui, des invités. Pas des ayant droits, pas des usagers, encore moins des consommateurs. L’invitation que l’Evangile de ce dimanche lance au premier cercle est belle, mais elle se heurte à un refus qui est à la fois ingrat et désinvolte. L’invitation est relancée et élargie. Dieu ne résigne pas aux refus de l’humanité. Souvenez vous du magnifique passage de la PE IV que nous allons réentendre : « Comme il avait perdu ton amitié en se détournant de toi, tu ne l´as pas abandonné au pouvoir de la mort. Dans ta miséricorde, tu es venu en aide à tous les hommes pour qu´ils te cherchent et puissent te trouver. Tu as multiplié les alliances avec eux, et tu les as formés, par les prophètes, dans l´espérance du salut. Tu as tellement aimé le monde, Père très saint, que tu nous as envoyé ton propre Fils, lorsque les temps furent accomplis, pour qu´il soit notre Sauveur ».

    Quelque fois nous comprenons mal cette invitation. C’est trop, je n’en suis pas digne. Ce n’est pas assez, qu’en est-il des autres, ceux qui ne sont pas baptisés, ceux qui ne sont pas croyants ? Nous sommes des invités, par amour, par miséricorde envers nous parce que c’est la joie de Dieu dans laquelle il veut nous faire entrer. Que nous soyons confus c’est une chose. Que nous refusions par ce que nus pensons que nous n’en sommes pas dignes, c’est autre chose. Arrêtons de nous regarder, regardons la joie de celui qui nous invite. Tous, vous m’entendez, tous sont invités, le premier cercle, comme le second, comme le troisième. L’invitation est lancée, reste à chacun à répondre, quel qu’il soit, où qu’il en soit. C’est bien le problème de cet homme de la parabole qui ne répond pas, qui n’a pas révêtu le vêtement de noces, qui n’est pas entré dans la joie du Roi qui invite.

    Répondront-ils ? C’est leur problème, pas le vôtre. Comment répondront-ils ? C’est leur problème, pas le vôtre. La théologie peut vous rassurez sur un point : la puissance de Dieu n’est pas enchaînée à la grâce des sacrements. Grâce comme moyen ordinaire, mais la puissance peut prendre les moyens extraordinaires qu’elle veut, quand elle veut comme elle veut. Ce n’est pas notre affaire.

    C’est notre bonheur. Encore faut-il le croire et l’espérer. C’est notre bonheur. Heureux : l’expression revient suffisamment dans la Parole de Dieu, et nous allons le réentendre le jour de la Toussaint. Heureux, mais pas à la manière du monde. Heureux, mais pas forcément à la manière dont nous nous représentons le bonheur. Heureux tout de même : heureux d’être nourris, invités, comblés. Heureux d’être associés à Lui, redonnés à nous, envoyés vers les autres. Heureux tous les invités au repas du Seigneur. Heureux ceux qui répondent. Heureux ceux qui sauront être des invitants à la joie du Père.

  • C'est la fête !

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