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Heureux les invités au repas du Seigneur

tableau_base_gde.jpgVous connaissez cette phrase. Nous allons la réentendre juste avant de communier au Corps du Christ. Heureux les invités au festin des Noces de l’Agneau, pourrait-on traduire pour être plus fidèle à l’original latin.

Il y a un repas. Et quel repas ! Des viandes grasses et succulentes, des vins capiteux et décantés. Les mots humains du prophètes Isaïe sont faibles pour décrire la réalité de la communion que Dieu veut avec les hommes. Le vocabulaire balbutie devant que l’homme pressent. Or c’est la réalité humaine du repas qui nous aide, parce qu’elle nous parle. C’est le repas de nos fêtes humaines, celui de nos familles, celui nos tables d’amis. Un repas où la première joie est celle de recevoir dans son intimité, et de partager, d’offrir le meilleur de soi. C’est moi qui l’ai fait. Et c’est pour moi, l’expression de mon amour.

Et vous ne l’avez pas vu venir, et pourtant le voici, un film : le festin de Babette. Film merveilleux où la servante va tout offrir de sa récente fortune pour un repas où les Douze convives reçoivent une joie et un pardon qu’ils n’espéraient plus, prémices de la communion des saints qu’ils doivent devenir.

C’est en partie ce que la Parole de Dieu veut exprimer quand elle évoque tous ces repas qui sont une esquisse de cette communion que le Seigneur veut nous faire partager. Dans le repas par excellence, il n’y aura plus ni deuil, ni mort, ni larmes, parce que dans ce repas, par repas, il nous sauve. Repas communionnel, repas rédempteur, repas sacrificiel, où nous recevons la vie, où nous devenons la vie de cet aliment. Image magnifique pour cette vie de Dieu qui nous divine. Image magnifique qui se réalise dans le sacrement en attendant la vie où Il nous comblera sans fin.

Nous sommes des invités. Oui, des invités. Pas des ayant droits, pas des usagers, encore moins des consommateurs. L’invitation que l’Evangile de ce dimanche lance au premier cercle est belle, mais elle se heurte à un refus qui est à la fois ingrat et désinvolte. L’invitation est relancée et élargie. Dieu ne résigne pas aux refus de l’humanité. Souvenez vous du magnifique passage de la PE IV que nous allons réentendre : « Comme il avait perdu ton amitié en se détournant de toi, tu ne l´as pas abandonné au pouvoir de la mort. Dans ta miséricorde, tu es venu en aide à tous les hommes pour qu´ils te cherchent et puissent te trouver. Tu as multiplié les alliances avec eux, et tu les as formés, par les prophètes, dans l´espérance du salut. Tu as tellement aimé le monde, Père très saint, que tu nous as envoyé ton propre Fils, lorsque les temps furent accomplis, pour qu´il soit notre Sauveur ».

Quelque fois nous comprenons mal cette invitation. C’est trop, je n’en suis pas digne. Ce n’est pas assez, qu’en est-il des autres, ceux qui ne sont pas baptisés, ceux qui ne sont pas croyants ? Nous sommes des invités, par amour, par miséricorde envers nous parce que c’est la joie de Dieu dans laquelle il veut nous faire entrer. Que nous soyons confus c’est une chose. Que nous refusions par ce que nus pensons que nous n’en sommes pas dignes, c’est autre chose. Arrêtons de nous regarder, regardons la joie de celui qui nous invite. Tous, vous m’entendez, tous sont invités, le premier cercle, comme le second, comme le troisième. L’invitation est lancée, reste à chacun à répondre, quel qu’il soit, où qu’il en soit. C’est bien le problème de cet homme de la parabole qui ne répond pas, qui n’a pas révêtu le vêtement de noces, qui n’est pas entré dans la joie du Roi qui invite.

Répondront-ils ? C’est leur problème, pas le vôtre. Comment répondront-ils ? C’est leur problème, pas le vôtre. La théologie peut vous rassurez sur un point : la puissance de Dieu n’est pas enchaînée à la grâce des sacrements. Grâce comme moyen ordinaire, mais la puissance peut prendre les moyens extraordinaires qu’elle veut, quand elle veut comme elle veut. Ce n’est pas notre affaire.

C’est notre bonheur. Encore faut-il le croire et l’espérer. C’est notre bonheur. Heureux : l’expression revient suffisamment dans la Parole de Dieu, et nous allons le réentendre le jour de la Toussaint. Heureux, mais pas à la manière du monde. Heureux, mais pas forcément à la manière dont nous nous représentons le bonheur. Heureux tout de même : heureux d’être nourris, invités, comblés. Heureux d’être associés à Lui, redonnés à nous, envoyés vers les autres. Heureux tous les invités au repas du Seigneur. Heureux ceux qui répondent. Heureux ceux qui sauront être des invitants à la joie du Père.

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