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Caritas Christi urget nos ! - Page 49

  • Recette séfarade de gâteau à l'orange

    Allez savoir pourquoi... En ce vendredi de Carême, arrive une recette séfarade d'un gateau à l'orange qui fait le délice des tables de Pessah. Evidemment, je l'ai testé : il est parfumé, moelleux. Je ne résiste donc pas à vous mettre l'eau à la bouche. En piste !

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  • C'est le Carême !

    ham2fpro.jpgQuarante jours pour se préparer à goûter à nouveau et pleinement la communion avec le Père
    Quarante jours d'un retour sur soi pour un plus grand décentrement
    Quarante jours d'une traversée du désert, où la soif et la faim nous font communier à tous les souffrants
    Quarante jours de retraite, pour renouveler avec joie l'engagement de tout notre être dans le baptême
    Bonne quarantaine !

     

    Un texte pour nous y aider :

    « Tout ce à quoi l'on s'accroche désespérément, la pays natal (Heimat), la patrie ou la profession, tombe pour ainsi dire en lambeaux, le sol se dérobe sous les pas, on tombe et l'on tombe encore, et alors même qu'on ne sait plus où l'on est, et que tous les fidèles compagnons désertent leur maître brisé parce qu'il n'y a plus rien à espérer, voici que contre toute attente et en douceur, comme porté par des anges, vous vous retrouvez sur la terre russe, sur la plaine, qui n'appartient qu'à Dieu, ainsi qu'à ses nuages et à ses vents.

    Dieu est plus proche quand on s'éloigne du pays natal, d'où le désir ardent qu'a le jeune d'aller de l'avant, de tout laisser derrière lui et d'errer sans but jusqu'à ce qu'il ait coupé le dernier fil qui le retenait captif - jusqu'à ce qu'il affronte Dieu dans la vaste plaine, seul et nu. C'est alors les yeux transfigurés qu'il redécouvrira sa vieille terre. »

    Hans Scholl, journal de Russie, 30 juillet 1942

    Des liens (non exhaustifs) pour ce chemin de Carême :

  • Tes péchés sont pardonnés

    paralytique.jpgEncore une belle page d’Evangile. Imaginons... La maison bondée. On ne peut plus entrer. Les disciples enthousiasmés par la foule qui est attiré par Jésus. Les pharisiens et les scribes à l’affût de ses paroles et de ses gestes. Les malades qui se pressent pour une guérison. Et puis Jésus qui enseigne, se tait, accueille, bref qui passe en faisant le bien.

    Ici, la trame du récit se fait précise : c’est l’histoire du paralytique qu’on apporte par le toit. Imaginez la longue attente de ce gars qui souffre, depuis combien de temps déjà ? Imaginez l’énergie des hommes qui l’amènent à Jésus, qui sont déçus de ne pas pouvoir rentrer, alors ils le hissent par dehors, font un trou dans le toit, le descendent au moyen de cordes. Imaginez le regard noir des scribes : que va encore faire Jésus cette fois-ci : il va le guérir, heureusement qu’on n’est pas en sabbat ? quelle loi de Moïse va-t-il violer ? Imaginez la plainte silencieuse de cet homme. Son handicap parle pour lui. Pas plus que Job, il ne se pose la question de savoir s’il est handicapé parce qu’il porterait sa faute ou son péché. Il souffre. Il est là pour une chose et une seule. Lui comme tous attendent LE miracle. Il en a fait d’autre (les sourds les muets, les lépreux, les aveugles, et tous les autres) il peut bien faire celui ci. Et entendez bien la phrase qui tombe : tes péchés sont pardonnés.

    Stupeur du gars : je ne suis pas venu pour cela. Stupeur de ses compagnons : on ne s’est pas donné tout ce mal pour cela. Stupeur des pharisiens : il blasphème, Dieu seul pardonne les péchés.

    Et oui, les Juifs professaient que seul Dieu peut remettre les péchés. Une fois par an, dans une grande liturgie solennelle, le grand prêtre qui seul pénètre dans le Saint des Saints, auprès même de la présence de Dieu, demande pardon et reçoit le pardon des péchés, pour lui-même, pour sa maison et pour tout le peuple. Une fois par an, de façon solennelle, la communion avec Dieu est renouvelée, l’Alliance est à nouveau scellée.

    Mais voilà, Jésus a justement cette prétention incroyable à des oreilles humaines. Il pardonne les péchés. Autant de fois qu’il le veut et qu’il le dit. Dans toutes les situations dans lesquelles il se trouve. Ici dans la maison bondée, plus tard en Croix au bon larron. Parce qu’il est Dieu, et qu’il connaît les cœurs, lui seul il peut rétablir une communion que l’homme avait rompu, une amitié dont il s’était détournée. La voilà, la vraie maladie du cœur de l’homme que le Christ est venu guérir. Pas la cécité, hélas, il reste des aveugles de nos jours. Pas plus la lèpre, le handicap, ou le virus du SIDA. Il laisse ce travail au génie du travail et de l’intelligence des médecins. Il vient pardonner, rétablir en communion avec le Père.

    Pour ceux qui en doutent, et vous avez entendu qu’il n’en manque pas autour de Jésus. Ceux qui doutent qu’il ait ce pouvoir divin. Ceux qui doutent qu’il soit autorisé à le faire, qu’il puisse le faire. Pour tous ceux qui doutent, il guérit cet homme de sa maladie physique. Son mal physique qui le privait de la sociabilité avec les autres, qui le mettait à terre en permanence, il le guérit pour le relever, le ressusciter pourrait-on dire. Mais je le répète, le plus important n’est pas là. La guérison de cet homme vient authentifier le pouvoir que le Fils a de rétablir cette communion, ce que précisément nous demandons dans la prière adressée au Père : pardonne-nous nos offenses. Son mal physique lui est remis, comme signe, sacrement du pardon de ses péchés. Il n’est pas paralytique parce qu’il aurait péché. Il est guéri parce qu’il est pardonné.

    Je ne sais pas où vous en êtes du côté de cette communion avec Dieu. Communion, amitié, alliance. Le voilà l'horizon de notre vie. Le voilà le but de l’Incarnation du Christ, de son mystère pascal. Toute l’Ecriture insiste sur une réalité simple : le Christ nous restaure dans cette communion avec le Père, à condition que nous nous présentions à lui. C’est le sens du Carême que nous allons vivre dans quelques jours. C'est une folle espérance pour nous et pour autrui. Aujourd'hui, vous avez le choix (non exclusif) entre deux attitudes : celle de l’homme qui se lève faire, celle de ceux qui l’amènent. Vous approcherez vous de lui aujourd’hui ? Qui lui amènerez-vous par l’audace de votre prière, perçant le toit, pour qu’il introduise celui pour lequel vous intercédez dans cette vie nouvelle ?

  • Nous avons trouvé le Messie !

    avancez%20au%20large.jpgVoici donc André qui débarque chez son frère Simon avec cette nouvelle inouïe. Nous avons vu, nous avons reconnu, nous annonçons ! Qu’ont-ils vu ? Jésus de Nazareth le long du lac. Qu’ont-ils reconnu ? l’Agneau de Dieu, le Messie attendu par Israël ? Et ils ne peuvent garder cette découverte. La rencontre fulgurante embrase leurs cœurs en attente. La rencontre transformante doit se communiquer, comme un feu dans les herbes sèches en été. Je vous propose de suivre ces disciples, qui deviendront bientôt les apôtres du Christ ressuscité. En ces débuts du temps ordinaire, ils prennent un chemin qui peut devenir leur nôtre, si nous nous laissons enseigner.
    Ils cherchent. Pour trouver, il faut chercher et attendre, c’est presque une évidence. Disciples de Jean le Baptiste, ces pécheurs de la belle saison, s’étaient mis à son école dans les moments libres. Ils avaient entendu l’appel à la conversion. Ils avaient appris en sa compagnie à attendre le Messie, à scruter les moindres signes de sa présence. Avec eux, c’est toute l’histoire d’Israël qui attend son accomplissement. Sans le savoir, ils portent en eux-mêmes l’attente de la réalisations des promesses de Dieu, l’actualisation de la fidélité de Dieu. Sans le savoir, ils interrogent notre propre quête, notre propre attente.
    Ils regardent. Attendre est une chose, encore faut-il regarder, scruter, deviner. Avec Jean-Baptiste, ils voient un homme, pensez donc un Nazaréen (de là bas que peut-il sortir de bon ?). Mais Jean-Baptiste pose son regard sur lui et les invite à le regarder, non plus à la manière humaine, mais déjà avec le regard de la foi d’Israël. L’inconnu les invitera même à voir de façon plus intime. Venez et voyez. Et ils virent. Et ils restèrent auprès de lui. A ton tour, dépouille-toi de ton propre regard, de tes propres préjugés. Regarde donc, viens et vois. Accepte d’être regarder par celui que tu regardes.
    Ils écoutent. Jean l’évangéliste a gardé la mémoire vive de ce jour où ils entendent de Jean baptiste cette phrase : « Voici l’Agneau de Dieu ». Ce qu’il avaient appris de lui, voilà ce que cela se réalise sous leur yeux. Ils voient, et ils reconnaissent. Voici qu’ils vont se mettre à une autre école, celle du Maître par excellence, celle du Christ. Ils se font écoutants, apprenants. Le terme de disciple est justement de cette étymologie.
    Pour des fils d’Israël, rien de surprenant. C’est l’ordre de Moïse au peuple, qui deviendra la confession de foi juive. Sh’ma Israël, Adonaï ehohenou, Adonaï ehad. Ecoute Israël, le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est UN. Ecoute. Ouvre l’oreille de ton cœur. Ecoute et obéis. Ecoute et mets en pratique. Fais silence de tes propres paroles. N’allègue pas ton propre savoir. Accepte d’être formé et éduqué. Baisse la garde et dépose les armes. Ecoute.
    Ils suivent. Chercher est une chose. Trouver en est une autre. La rencontre est loin d’être banale. Ils en sont suffisamment transformés pour suivre et appeler d’autres à cette suite. La rencontre avec le Christ ne laisse pas indemne. Pour eux, ce fut la vocation singulière à tout quitter pour le suivre. Peu importe ce qu’il y aura en retour. Il s’agit de le suivre sans regarder en arrière, Le suivre partout où il ira, du baptême à la résurrection. Peu importe qu’ils le suivent sans voir tout à fait son visage, sans comprendre complètement son identité. Les évènements à venir contribueront à ce chemin de foi.
    Ce chemin intérieur des disciples (ils cherchent – ils regardent – ils écoutent – ils suivent) me suggère deux réflexions que je vous livre :
    La première serait un travail de mémoire spirituelle. Chacun de nous, parce qu’il est ici ce matin, a sans doute fait une telle rencontre avec le Christ. Rencontre récente ou rencontre ancienne. Rencontre paisible ou bouleversante. En tous états de cause, rencontre transformante. Pour chacun, elle aura une couleur propre, une note propre. Comme saint jean qui en a le souvenir spirituel vif, je vous propose d’en cultiver la mémoire. C’est le moment où il s’est approché de nous, où il nous a attirés à lui,
    La seconde est une certitude de foi. Le Christ est séduisant. ? il l’est pour les pécheurs de Galilée. Il peut l’être encore en cet instant, pour des cœurs qui le cherchent. Il continuer à se laisser trouver. Il continue à appeler ceux qu’ils veut à sa suite. Cette certitude de foi doit nous habiter, pour nous même, là où nous en sommes, pour surtout pour tous les jeunes que nous connaissons. Dieu appelle et est séduisant. Toute rencontre avec le Christ comble une vie, quelle qu’en soit la forme. Certains sont appelés à le suivre radicalement. Nous avons à être extrêmement délicats avec cet appel ; pour permettre une écoute libre et donc une réponse libre. Que nos communautés, que nos familles puissent désigner l’Agneau de Dieu à des cœurs qui le cherchent, le regardent et le suivent.

  • "Peu importe le flacon, pourvu qu'il ait l'ivresse !"

    creche.jpgEn cette nuit d’hiver, c’est Noël ! Dans nos maisons, les sapins ont été décorés, ils illuminent nos salons, nos fenêtres. La table est dressée pour un repas familial. Depuis des jours, des semaines mêmes, on a acheté, on a couru les magasins. Les cadeaux sont prêts. On parlera de trêve des confiseurs, de fête de fin d’année. Le voilà donc, cet emballage avec lequel on nous présente cette nuit d’hiver. Emballage de lumière, emballage de décorations, emballage de consommation.

    Depuis des semaines, nos rues, nos places, nos écrans de télévision ont revêtu des habits de lumière, toutes sortes de décoration nous le rappellent : c’est Noël. L’expression est même lancée : c’est la magie de Noël ! Sans doute, ce désir de fête et de lumière vient au cœur de l’hiver pour manifester que nous ne sommes pas faits pour la nuit et la solitude. Sans doute, Noël fascine nos contemporains, parce que, d’une manière ou d’une autre, ils perçoivent, et nous avec eux, que cet évènement a quelque chose à voir avec une certaine nostalgie, une certaine aspiration profonde qui reste active, que nous n’avons pas oublié. La lumière dans la nuit, la paix au milieu du vacarme, l’innocence de l’enfance au milieu du désenchantement de l’adulte. L’emballage recèle un cadeau, le contenu d’un cadeau que nos cœurs désirent encore. Ce cadeau de Noël est beaucoup plus simple. Plus simple en cette nuit. Simple comme la crèche et comme nos sapins.

    En cette nuit de Noël, nous voici donc devant cette crèche. Au XIIème siècle, François d’Assise avait un grand amour pour l’humanité de Jésus, Dieu qui se fait homme, pour que l’homme reçoive la divinité. Pour St François comme pour toute l’Eglise, l’incarnation du Fils de Dieu, ce n’est pas un beau mythe, ou une belle philosophie de l’existence, c’est d’abord une réalité, une réalité historique. Aux temps d’Hérode le Grand, dans une obscure province romaine du bassin méditerranéen, une naissance inouïe annonce des temps nouveaux, un monde nouveau. Dieu se fait petit d’homme, après des mois de présence cachée dans le sein d’une femme de Galilée.

    La crèche de Saint François, celle de nos maisons et celle de cette église, c’est celle qui nous présente cet enfant, pauvre parmi les pauvres du Seigneur, dépouillé de tout à commencer par la gloire du Ciel, livré aux mains des hommes, pour leur communiquer la vie de Dieu. Ni plus, ni moins. La réalité de la crèche, elle est très grande, mais toute simple : une mère, un père des bergers accourus à l’appel des anges (excusez du peu), bientôt des mages amenés là par leur recherche et guidés par une étoile, des animaux qui peuplent déjà ce monde nouveau, nouvelle arche de Noé. Ici, pas de miracle autre que cette lumière qui vient éclairer notre nuit.

    Dans cette nuit de Noël, nous allons communier à la présence de celui qui vient habiter notre Monde ; St François avait justement mis cette crèche au pied de l’autel, pour bien montrer le lien entre la pauvreté glorieuse de cet enfant dans la crèche et celle qui vient sur l’autel et à laquelle nous communions.

    Pauvre crèche qui veut refléter la réalité historique de l’évènement. Pauvre sapin, que vient-il faire là d’ailleurs ? Pourquoi donc ces sapins si incongrus dans nos salons ? C’est qu’il vient refléter la réalité symbolique, théologique pour mieux dire, de l’évènement. Ce sapin n’est pas seulement l’arbre vert qui est une promesse d’immortalité au cœur de l’hiver. La tradition, germanique cette fois-ci, avait compris qu’à Noël un monde nouveau commence, celui où l’on est relancé dans son amitié avec Dieu. Monde nouveau, humanité nouvelle avec cet enfant, paradis nouveau, du coup nouvel arbre de vie, nouveaux fruits de cet arbre. C’en est bien fini du monde ancien, au moment où pointe ce monde nouveau. Nos ancêtres les germains accrochaient des pommes, le fruit du monde ancien, et des hosties, le fruit du monde nouveau. Depuis, la disette et l’esthétique nous font accrocher des boules multicolores.

    Devant ce sapin, devant cette crèche, se dévoile le monde nouveau, dans lequel nous sommes introduits. Voilà la réalité, que notre cœur pressent et à laquelle il a accès s’il se laisse toucher en cette nuite sainte. Peu importe l’emballage et la flacon, pourvu qu’il y ait l’ivresse et le merveilleux cadeau de ce soir. Il se fait l’un de nous, pour que nous soyons uns avec Lui.

    Joyeux et saint Noël à tous !