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Caritas Christi urget nos ! - Page 45

  • Jésus, Fils de David, aie pitié de moi !

    P1090955x.jpgNous connaissons bien ce passage de l’Evangile (Mc 10, 46-52). La montée de Jésus à Jérusalem passe par la ville de Jéricho. Après la dernière annonce de la Passion, dans le climat passionné qui précède son entrée triomphale à Jérusalem, le voici sortant de Jéricho, et prenant résolument la route de la Passion, la route du dépouillement, la route du salut, qui n’a rien de la gloire humaine, et encore moins d’un long fleuve tranquille. C’est le moment où ce qu’il vient apporter se dévoile, le moment où le salut vient en pleine lumière.

    Et voici cet aveugle, suffisamment bien repéré, puisque même son nom a été gardé jusqu’à aujourd’hui. Bartimée, lui qui croupissait au bord de la route à mendier ; lui on écarte, qu’on ne voit plus ; lui qui ne voit plus. Et la rencontre est fulgurante pour cet homme. Jésus qui passe, pressé d’en découdre, pressé que son heure advienne, voici qu’il est rencontré par cet homme qui ne lui demande tout et rien. Rien de précis, mais tout : aide pitié de moi. Et il le demande, non pas au fils de Joseph, non pas au Nazaréen dont on connaît l’oeuvre de thaumaturge. Non, il le demande au fils de Dieu, le Messie Roi, celui qui vient instaurer un règne de justice et de paix. Celui là même que les foules vont acclamer à l’arrivée à Jérusalem.

    Restons quelques instants avec ce sympathique Bartimée. Encore en cet instant, son apostrophe peut nous aider.

    D’abord, il reconnaît son indigence et sa fragilité. A la question du Christ : Que veux-tu que je fasse pour toi, la réponse fuse, évidente pour les témoins de la scène : Que je voie ! Réponse égoïste dirons certains. Et alors. Il est aveugle. Il présente au Seigneur, le Maître de la vie, son manque, sa souffrance. Il veut vivre ! Il veut voir ! Que présentons-nous d’autre dans notre prière, sinon ces manques, ces souffrances, nos désirs de vivre

    Ensuite, il confesse que seul son interlocuteur pourra le sauver. Il l’a fait pour tant d’autres, ne le fera-t-il pas pour lui ? Et quand bien même, si Jésus est le Fils de David, le Messie attendu par les prophètes, alors il réalisera ce que Dieu a promis : les aveugles verront la lumière, les sourds entendront, les boiteux marcheront, bref, tout homme verra le salut de Dieu. Le salut et non pas la santé. La foi qui ouvre le chemin de la communion avec Dieu et de la divinisation, et pas le chômage des médecins.

    C’est que le miracle suppose la foi et la suscite. Il suppose la foi de celui qui demande la guérison. Il suscite la foi de ceux qui en sont témoins. Bartimée ne va-t-il pas suivre le Christ, dans sa montée à Jérusalem, dans Passion, et pourquoi pas plus vu l’affinité ?

    Au début de ce miracle si déroutant, où la lumière se fait pour cet homme,  où il devient un homme debout, où le mendiant se fait disciple, il y a cette phrase, cette prière instante qui est une confession de foi. « Fils de Dieu, aie pitié de moi ! » Il y a l’audace d’un priant qui crie vers son Seigneur.

    Vous savez peut-être que cette prière a largement inspiré son développement dans la tradition de nos frères d’Orient. « Seigneur Jésus Christ, fils du Dieu vivant, prends pitié de moi pécheur ! », ce qu’on appelle la prière du cœur. Elle tient lieu de chapelet pour tous les pèlerins des routes d’Orient. Elle est le bréviaire de ceux qui travaillent dans les champs ou dans les bibliothèques. Elle est le souffle des malades et des mourants. Elle est l’âme de tous ceux, jeunes et vieux, hommes et femmes, qui quémandent de Dieu, et de Dieu seul, le salut et la paix qu’Il veut donner à ceux qui le suivent et se confient en Lui.

    « Seigneur Jésus Christ, fils du Dieu vivant, prends pitié de moi pécheur ! ». C’est la prière du cœur, qui vient reconnaître ce besoin existentiel d’être sauvés. Mais nous avons besoin d’être sauvés, n’est-ce pas ? C’est la prière qui vient consentir à ce que Dieu seul nous sauvera. Mais nous ne cultivons plus l’illusion que nous nous donnerons le bonheur à nous-mêmes, n’est-ce pas ? C’est la prière qui reconnaît en Jésus plus qu’un prophète, plus qu’un thaumaturge, plus que Jonas, plus que Salomon, mais le Christ le Fils du Dieu vivant. C’est bien de lui dont nous parlons, n’est-ce pas ?

    Ce même Fils de David, Fils du Dieu vivant continue de passer dans les profondeurs de notre petite Jéricho, cette ville située bien au dessous du niveau de la mer. Il passe en nous, pour monter à Jérusalem et nous mener à sa suite. Ce cri de Bartimée, cette prière du cœur est plus qu’une invitation pieuse. Elle est notre bouée, notre respiration. A une et une seule condition, celle de crier vers Lui.

  • L'amitié

     

    Resized.php?File=AL25_SELW2.jpg&h=200&q=80"C'est sans doute pourquoi, mon ami, j'ai un tel besoin de ton amitié. J'ai soif d'un compagnon qui, au dessus des litiges de la raison, respecte en moi le pèlerin de ce feu là... Je puis entrer chez toi sans m'habiller d'un uniforme, sans me soumettre à la récitation d'un coran, sans renoncer à quoi que ce soit de ma patrie intérieure. Auprès de toi j' n'ai pas à me disculper, je n'ai pas à plaider, je n'ai pas à prouver... Au dessus de mes mots maladroits, au dessus des raisonnements qui peuvent tromper, tu considères en moi simplement l'homme... Moi qui éprouve, comme chacun, le besoin d'être reconnu, je me sens pur en toi et vais à toi. J'ai besoin d'aller là où je suis pur... Mon ami, j'ai besoin de toi comme d'un sommet où l'on respire."

    Trouvée dans un livre d'Anselme Grün sur l'amitié, il y a cette citation d'Antoine de St Exupéry, dans une lettre à son ami Léon Werth à qui il a dédicacé le Petit Prince.

  • Quelqu'un à notre diapason

    fcda054c.jpg« Le monde est bien vide si nous ne l'imaginons constitué que de montagnes, de fleuves et de cités. Mais le seul fait de savoir que quelqu'un, quelque part, est à notre diapason et continue de nous accompagner même dans le silence, fait de cette terre un jardin habité.»

    Johann Wolfgang Von GOETHE (1749 - 1832)

  • "Je le dis en pensant au Christ et à l'Eglise"

    visuel_humain_couple_42.png« Soyez soumis les uns aux autres… les femmes à leur mari… les hommes aimez votre femme ». Le voici donc le texte tant redouté et tant guetté. On le lit en le murmurant, on lui préféreraistpresque l’Evangile et ce dialogue entre Jésus et les apôtres. Bref, on serait tenter d’en faire l’impasse, comme un étudiant avant ses examens. .

    Quelques mots du contexte, cela n’est jamais superflu. Saint Paul écrit à une communauté d’Asie mineure où les relations hommes/femmes, les relations familiales et conjugales n’étaient pas plus un long fleuve tranquille que maintenant. L’Antiquité grecque connaît des structures sociales qui font violence à notre mentalité contemporaine. Elle considérait ainsi les femmes comme n’ayant pas de droits civiques, comme les esclaves, les poètes et les marchands. L’Evangile était arrivé dans ces villes et dans cette culture de façon presque révolutionnaire. Il faut toute la fougue missionnaire et apostolique de Saint Paul pour aider ces chrétiens à réaliser toutes les conséquences du choix du Christ, non seulement en paroles, mais aussi en acte. Il affirmera ainsi : « Dans le Christ, il n’y a plus ni homme ni femme, ni esclave, ni homme libre, ni Juif, ni Grec ».

    Il faut lire l’exhortation forte et exigeante dans ce contexte. Maris, aimez vos femmes ! Respectez les ! Prenez en soin ! Aimez les comme le Christ a aimé l’Eglise, en s’unissant à elle, en se livrant pour elle. Et vous, les femmes, qui êtes tentés d’aller chercher votre reconnaissance et votre confiance ailleurs que dans le couple, que dans ce pauvre amour conjugal, soyez unies à votre époux, faites lui confiance (autre manière de parler de cette ‘soumission’). Vivez l’alliance, vivez cette réciprocité dans l’amour, vivez cette belle union à laquelle vous êtes promis. Le voici l’Evangile de l’amour humain, de l’alliance entre un homme et une femme. Et Saint Paul le dit en le référant, en le greffant à une alliance qui est à regarder et à contempler : celle du Christ et de l’Eglise.

    C’est qu’il s’agit d’une alliance avec le Dieu vivant. Ce mystère est grand, je le dis en pensant au Christ et à l’Eglise. En fait, l’enseignement de St Paul n’est pas d’abord moral, il est théologique. L’Alliance : l’Alliance de Dieu avec l’humanité ; l’Alliance du Dieu d’Abraham d’Isaac et de Jacob avec son peuple Israël ; l’Alliance de Jésus avec ses disciples ; l’Alliance du Dieu vivant avec chacun de nous. Ce mystère est grand, je le dis en pensant au Christ et à l’Eglise.

    Le mystère, encore ce mot !, c’est celui qui parcourt toute la Bible, et en particulier les lectures de ce dimanche. C’est bien la question de l’Alliance que Josué pose au peuple, au, moment où il vont se disperser chacun dans son territoire, après l’entrée en Terre promise. Suivrez-vous l’alliance avec le Dieu unique ? Oui, répondent-ils en chœur.

    C’est la même question de l’Alliance posée par le Verbe incarné, le Maître de Galilée qui avait multiplié les pains, fait des prodiges et enseigné dans la synagogue de Carpharnaüm. Les termes de l’Alliance sont exigeants : il faut manger sa chair et boire son sang, le suivre sans réserve. Ecouterez vous, suivrez-vous ? La réponse des foules est sans ambage : ils partent sur la pointe des pieds. C’en est trop pour eux. Comme le jeune riche, les voilà partir tout triste, incapable de lâcher ce qu’il ont pour recevoir ce qu’il leur donne. Et vous, voulez-vous partir vous aussi, demande le Maître de l’Alliance ? A qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle.

    Le Christ Suscite une réponse à l’Alliance qu’il propose. Il attend un assentiment profond à l’Alliance qui scelle de sa propre vie, de sa chair et de son sang. Voilà comment il aime ceux qu’il associe à sa vie. Voilà comment il fait alliance avec ceux avec lesquels il s’unit. L’époux qui aime son épouse, qui la respecte et notamment qui respecte sa liberté ; l’époux qui se donne pour elle ; c’est Lui. L’épouse qui est appelée à donner sa confiance, à vivre en profonde relation avec celui dont elle reçoit la vie et le salut, c’est bien l’Eglise.

    Commet voudrions-nous faire l’impasse sur ce texte qui nous parle à ce point de l’union du Christ et de l’Eglise ? L’amour humain, l’amour conjugal en reçoit une grande dignité, une force. Il devient ce qui est : icône de la charité divine.

  • Prière pour l'Assomption 2012

    Il s'agit de celle proposée par le président de la Conférence des évêques de France, le cardinal André Vingt-Trois, et non celle que commentent les médias (qui ne semblent pas l'avoir lue)

    10414781.jpgProposition nationale pour une prière des fidèles en la fête de l'Assomption, le 15 août 2012.

    Frères et Sœurs,

    En ce jour où nous célébrons l'Assomption de la Vierge Marie, sous le patronage de qui a été placée la France, présentons à Dieu, par l'intercession de Notre-Dame, nos prières confiantes pour notre pays :


    1. En ces temps de crise économique, beaucoup de nos concitoyens sont victimes de restrictions diverses et voient l'avenir avec inquiétude ; prions pour celles et ceux qui ont des pouvoirs de décision dans ce domaine et demandons à Dieu qu'il nous rende plus généreux encore dans la solidarité avec nos semblables.

    2. Pour celles et ceux qui on été récemment élus pour légiférer et gouverner ; que leur sens du bien commun de la société l'emporte sur les requêtes particulières et qu'ils aient la force de suivre les indications de leur conscience.

    3. Pour les familles ; que leur attente légitime d'un soutien de la société ne soit pas déçue ; que leurs membres se soutiennent avec fidélité et tendresse tout au long de leur existence, particulièrement dans les moments douloureux. Que l'engagement des époux l'un envers l'autre et envers leurs enfants soient un signe de la fidélité de l'amour.

    4. Pour les enfants et les jeunes ; que tous nous aidions chacun à découvrir son propre chemin pour progresser vers le bonheur ; qu'ils cessent d'être les objets des désirs et des conflits des adultes pour bénéficier pleinement de l'amour d'un père et d'une mère.

    Seigneur notre Dieu, nous te confions l'avenir de notre pays. Par l'intercession de Notre-Dame, accorde-nous le courage de faire les choix nécessaires à une meilleure qualité de vie pour tous et à l'épanouissement de notre jeunesse grâce à des familles fortes et fidèles. Par Jésus, le Christ, Notre Seigneur.