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Me voici, Mon Dieu, je suis venu faire ta volonté

fb.jpgQuatrième bougie, quatrième étape de notre chemin de l’Avent. Mais c’est année, tout va vite. Demain soir nous y serons. Tout y contribue : les rues illuminées, les vacances qui font se déplacer et se rencontrer les familles, les idées de cadeaux, les courses qu’il faut faire pour approvisionner les tables du 24, et du 25. Et partout on nous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année. Bref, c’est la magie de Noël, ou plutôt la grande bouffe, le grand déballage, ou plutôt le grand mensonge. Moi, je suis désolé, mais je ne peux pas.

Je ne peux pas, parce que ce serait se piéger, s’intéresser à l’emballage, plutôt qu’au merveilleux cadeau de Noël. Ce serait rester à la surface des choses, plutôt que d’accéder à l’évènement.

Si vous le permettez, c’est la lettre aux Hébreux qui peut nous aider à mesurer ce que nous allons vivre dans quelques heures maintenant. L’auteur y dévoile l’esprit et la mission du Messie qui vient dans le monde. Il ne parle pas de paix, de bonheur, ni même de consommation. Il fait parler le Christ, le Fils du Père au moment de sa venue dans le monde. Dans une lecture très audacieuse, il attribue au Christ cette phrase d’un psaume : « Me voici, mon Dieu, je suis venu faire ta volonté ». Vous voyez qu’on est loin de tout le faste, le decorum, l’extériorité dans laquelle nous avons emballé le mystère de Noël.

« Me voici, mon Dieu, je suis venu faire ta volonté ». Déjà les prophètes avaient annoncé des paroles exigeantes de la part du Seigneur, le Dieu d’Israël. Ils dénonçaient tout ce qui pouvait y avoir d’extérieur dans les offrandes et les sacrifices fait au temple. Cela restera vrai au moment du Christ, puisqu’il chassera les marchands et les changeurs, pour purifier ces gestes d’offrande faits dans la maison de son Père. Ils en avaient fait leur business. Lui fait le ménage pour rendre au temple le lieu d’un sacrifice plus intérieur, plus authentique, plus personnel.

Dans le mystère pascal, nous savons que tous les anciens sacrifices extérieurs,  de l’alliance de Dieu avec les hommes, sont abolis. C’est dans le Christ, et en lui seul, dans son unique sacrifice, dans son offrande faite une fois pour toute, que la nouvelle Alliance est scellée. Et la pointe de cette alliance, c’est ce consentement unique du Fils à la volonté du Père.

Vous vous demandez peut-être pourquoi je parle de cet aspect aujourd’hui, alors que nous nous préparons encore à Noël, et même pas à Pâques. Eh bien, ce qui est merveilleux, c’est que la seconde lecture nous dévoile le mystère intérieur de l’âme et de la mission du Mission : ce Oui donné sans réserve et sans condition. Ce Oui qui fonde tous les autres : celui de Marie à l’Annonciation, celui de Joseph  au sortir du songe où l’ange lui apprend la conception virginale de Marie ; le Oui des apôtres qui suivent le Christ ; le Oui des saints connus ou inconnus ; le Oui des époux, le Oui de ceux qui choisissent de suivre radicalement le Christ, dans le célibat ou le sacerdoce ; les grands Oui de nos vies et nos petits Oui de chaque jour. Mais toujours des Oui et des consentements à la volonté du Père.

Pour le Christ, l’homme qui a dit Oui, c’est un unique Oui : à la crèche comme à la Croix. C’est bien ce que nous chanterons dans la nuit demain soir : « De la crèche au crucifiement, Dieu nous livre un profond mystère, De la crèche au crucifiement, Il nous aime inlassablement »

« Me voici, Mon Dieu, je suis venu faire ta volonté ». La justice et l’amour de Dieu sont exigeantes. Elles imposent de descendre profondément dans le cœur de l’homme, parce que justement Dieu est descendu profondément dans l’existence humaine pour y placer un germe de paix, de réconciliation, une semence de justice et d’amour. Les fruits naîtront, certes, et sûrement. Mais en attendant, il nous faut nous rendre le plus attentifs à cette intériorité, à cette offrande libre et intérieure de Celui qui seul la rend efficace ; l’offrande qui, seule, porte un fruit de grâce. Et quel fruit !

Ce dimanche, ce petit 4ème dimanche, voulez-vous que nous le réservions à la contemplation de cette offrande du Christ au moment où il entre dans le monde. Voulez-vous que nous soyons un peu réservés dans notre frénésie habituelle de Noël, que nous soyons plus attachés au contenu qu’au contenant ? Voulez-vous que, pour la première fois, nous nous préparions à Noël ?

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