Ce sont les deux phrases de l’Ecriture de ce dimanche qui sont mises en exergue pour nous aider à recevoir ce que Dieu veut nous montrer ce 2ème dimanche de Carême. L’Alliance avec Abraham occupe une place de choix, après celle avec Noé méditée la semaine dernière et avant celle avec Moïse et le peuple hébreu dimanche prochain.
Homélies - Page 33
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« Celui-ci est mon Fils bien-aimé… Il intercède pour nous »
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Au matin, Jésus se leva
Nous voici dans une journée de Jésus. Elle avait commencé la veille tout au long de cette longue journée de sabbat, à la synagogue de Capharnaüm où il a enseigné mais aussi expulsé un esprit mauvais. Puis la maison de Pierre à 2 pas et la guérison de sa belle-mère, puis la nuit tombée l’activité de guérison de nombreux malades et d’exorcisme, puis la prière solitaire de grand matin, puis une nouvelle journée avec la prédication en paroles et en actes du Royaume.
Et nous regardons cette journée de Jésus en ce jour où avec toute l’Eglise nous prions pour les malades. Cette activité de guérison de jésus évidemment nous parle, surtout quand nous le voyant si simplement aller au devant de toutes ces détresses pour les soulager. Cette femme alitée, cet infirme de naissance, ce lépreux, cet aveugle et tous les autres malades à qui il rend la santé, qu’ils restaurent dans leur intégrité physique, mais aussi sociale. Il est le Dieu ami des hommes qui veut le bien, parce qu’il est profondément touché, remué jusqu’aux entrailles au point d’agir pour ceux qui en ont besoin.
Je dis que c’est une journée de Jésus, et pour être plus précis c’est une journée de sabbat, puis un premier jour de la semaine. Le passage retenu est précisément ce soir de sabbat, et ce matin du premier jour. Il y eut un soir, il eut un matin, ce fut le premier jour de la semaine. C’est au soir du sabbat qu’il relève cette femme lui permettant d’exercer toute son activité domestique pour la prière de clôture de sabbat à la maison, parce que selon la liturgie juive elle est la lumière de la maison, elle est la vie, l’âme de la maison. C’est dans la nuit de ce sabbat qu’il se débat avec toute sorte de maladies et les démons au point de les faire taire avant de les expulser. Et c’est au matin de ce premier jour de la semaine qu’il se lève, qu’il sort pour prier son Père et semer en paroles et en actes la semence du Royaume de Dieu.
L’activité de guérison et d’annonce du Royaume par Jésus est comme éclairée par ce WE inaugural, par ce sabbat et ce premier jour. Un autre sabbat, le grand sabbat qui suivra sa mise à mort et sa mise au tombeau, il sera à l’œuvre avec toute sorte de maladie, et toutes sortes de démons. Descendant aux enfers il les fera taire à jamais avant de les congédier et les neutraliser. Un autre premier jour de la semaine, celui du tombeau et de la clarté de Pâques, de grand matin avant le lever du soleil, il se lèvera ou se réveillera (les deux verbes sont utilisés pour parler de la Résurrection) pour diffuser la lumière de sa victoire. Il aurait pu faire le miracle d’éviter la souffrance, la Passion et la mort, non il a accepté de la traverser pour nous donner l’espérance que nous la traverserons avec lui.
Je dis cela pour que cette journée de prière pour les malades soit éclairée de la lumière de cette espérance. La réalité de la maladie nous rappelle la vulnérabilité de notre condition humaine. Elle nous renvoie à notre pauvreté. Elle nous blesse et nous fait souffrir, qu’il s’agisse de nous, de nos proches ou de toute personne rencontrée. Pour eux ou pour nous, nous désirons la santé, la guérison. Nous la demandons à Dieu, dans l’angoisse et les larmes. Et souvent nous ne sommes pas exaucés. Demandons-nous trop au Seigneur ? Demandons-nous de façon déplacée ? Demandons-nous ce qu’il veut donner ?
On appelle le sacrement des malades un sacrement de guérison, et de fait, il vient pour donner un signe et un instrument efficace de la tendresse de Dieu pour les malades qui le reçoivent. Soulagement et salut. Soulagement dans la maladie du corps. Salut de la personne pour communier plus intimement au Christ. C’est que la santé n’est pas le salut. Dans l’Evangile, les miracles sont presque toujours liés à la foi : la foi de celui qui demande ou de celui qui reçoit. Mais le Christ lui-même en fera de moins en moins en montant vers sa Passion. Et il n’esquivera même pas sa Passion par un quelconque miracle. Il traverse cette épreuve pour qu’au matin du premier resplendisse la lumière de l’Homme debout, le Ressuscité. Comme Jacob qui traverse la nuit du combat avec l’ange et qui en sort vainqueur mais à jamais blessé à la hanche. Comme Job qui traverse l’épreuve de sa souffrance et qui en sort affermi dans sa fidélité.
En priant pour tous les malades, ceux de nos familles, ceux de nos amis, ceux de notre paroisse, nous prions pour que le Christ traverse avec eux cette épreuve. Qu’il leur donne la force nécessaire, la patience également, en attendant le matin du premier jour où la lumière viendra tout éclairer.
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Ecouter, regarder, demeurer
Ce dimanche a les saveurs des commencements. L’appel de Samuel, l’appel des disciples. C’est la grâce. C’est la grâce de toute vie, celle de suivre le Christ. C’est la grâce de toutes les Eglises, celle de revenir au Christ.
Ce matin, je vous propose 3 verbes issues de ces lectures, 3 verbes qui expriment à leur manière cette suite du Christ qui est notre horizon. 3 verbes qui viendront quand même nous interroger sur notre suite du Seigneur.
Écouter. Il s’agit d’abord d’écouter. Samuel entend la voix du Seigneur, il écoute le conseil l’Eli et finalement il se rend tout disponible à la parole de Dieu qui vient à lui. « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ». L’écoute est le cœur de l’expérience d’Israël, celle dont on fait mémoire continuellement : « Écoute Israël, le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est un ». Les disciples de Jean-Baptiste ne sont pas en reste, eux qui entendent la désignation qu’il fait de Jésus et qui vont se mettent à la suite du Messie. Pierre lui-même entendra et écoutera le témoignage d’André. Et de récepteur d’une information, il se fera disciple.
Il s’agit donc d’écouter la voix de Dieu. La discerner au milieu du bruit ambiant : le bruit que nous entendons, mais aussi le bruit que nous faisons. Le bruit du monde, des médias, du journal de 20h, de la surinformation, des émotions dominantes. Mais aussi le bruit de nos flots de paroles, pas toujours bienveillantes ni constructives ; le bruit de nos anxiétés, de nos gesticulations, de nos potins. Arrêtons là la litanie. Où écoutons nous cette parole ? Comment recevons nous cette parole qui est autre et qui veut encore aujourd’hui nous altérer ? Il s’agit d’écouter. Écoutons donc.
Regarder. A deux reprises, l’Évangile mentionne ce regard posé, sur Jésus, puis sur les disciples. L’Évangile est riche de ces échanges de regards. Mais des œillades, mais des vrais regards. Celui de Jésus sur le jeune homme riche, « et il l’aima ». Celui de Jésus sur Pierre après son reniement, « et il pleura amèrement ». Jésus qui regarde les foules et qui est saisi de compassion. Jésus qui regarde ses détracteurs. Regards profondément vrais, profondément aimant, qui renvoie chacun à ce qu’il est.
A 150 km d’ici, un curé de campagne avait remarqué qu’un paysan restait longtemps assis au fond de l’église du village. St Jean-Marie Vianney lui avait demandé ce qu’il faisait. « Je prie ». Comment priez-vous. Je le regarde, et il me regarde. Ou plutôt je l’avise, et il m’avise. En langage de maquignon de la Dombe, c’est le terme pour jauger, évaluer une bête. Je l’avise et il m’avise. En parlant du regard, je parle de la prière, de cette relation d’écoute silencieuse, où ne subsiste que cet échange intérieur de regard Après les paroles, après les textes, après les multiples distractions, vient le temps de cet échange intérieur de regard. Il me regarde en avisant ma valeur, ma beauté, mes talents. Et je le regarde en avisant sa valeur, le fait qu’il existe et soit là : regard apaisé, regard confiant, mais surtout regard aimant.
Question : où en sommes nous dans cet échange de regard. Nous parlons de Dieu, et nous savons faire. Nous lisons sur Dieu. Nous servons au nom de Dieu. Et cet échange de regard. Jusqu’à quel point le laissons le nous regarder ? Acceptons nous encore de le regarder ? Acceptons nous d’être émerveillés par lui ?
Demeurer. « Et il demeurèrent auprès de lui ce jour-là ». Pour ces disciples, la rencontre a été suffisamment transformante pour qu’ils décident de changer de Maître, de suivre celui qu’ils cherchaient et qu’ils venaient de trouver. La finale du ps 22 dit même « J’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours ». Il ne s’agit pas de squatter l’église. Il s’agit de demeurer auprès de Lui, de demeurer en Lui, comme le dit St Augustin au début de son livres des Confessions. « Tu nous as faits pour Toi Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en Toi ». Phrase étonnante, surtout qu’à la fin du livre, St Augustin parle d’une demeurer réciproque. Nous trouverons notre demeure et notre repos en Dieu, de la même manière que Dieu trouvera sa demeure et son repos en nous.
Il s’agit de demeurer en Dieu. Demeurer suppose de prendre du temps. Le prenons-nous ? Demeurer suppose de durer. Acceptons nous de durer ? Demeurer suppose d’y consentir au Christ. Y consentons-nous ? Ne nous payons pas de mots. Il s’agit de demeurer vraiment en Dieu, dès maintenant. C’est une autre manière de regarder la foi au Christ. Plus impliquante certes. Mais qu’avons-nous à perdre ?
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3 cadeaux, 3 mages, 3 peuples, 3 âges de la vie
Nous voici à nouveau ce matin au pied de la crèche. Et il faut nous frayer un chemin parce qu’il y a du monde. Il y a avait déjà les anges et les bergers depuis la nuit de Noël. Personne de Jérusalem ne semble s’être déplacé devant la grandeur de l’évènement. Mais en ce jour de l’Epiphanie, la maison de l’Enfant de Bethléem compte de nouveaux visiteurs, ou plutôt de nouveaux adorateurs, ces mages venus de loin et qui repartiront au loin aussitôt leurs cadeaux offerts et leurs hommages présentés.
Avouez qu’il y a quelque chose de contrasté dans cette visite, contraste entre la pauvreté de la maison et la fragilité de l’Enfant, et la multitude des visiteurs, la magnificence des cadeaux et la dignité de ces mages.
Des mages venus d’Orient, venus de l’Est, donc venu de loin à tous points de vue : loin de leur langue, loin de leur culture, de leur représentation religieuse, loin de leur texte sacré. Venus de loin mais attirés, ou plutôt aimanté par une étoile qui les a conduits extérieurement et intérieurement à Jérusalem d’abord et à Bethléem ensuite.
Ces mages regardons les avec ce texte, mais aussi avec ce que la tradition a pu dire d’eux, commentant et s’appropriant l’Evangile, quite à combler les silence et le faire parler d’une autre manière.
Les cadeaux. 3 cadeaux qui ont une portée théologique. L’or au roi, l’encens au Dieu, la myrrhe à l’homme mortelle. 3 cadeaux, on a vite fait de conclure à trois mages, d’une dignité royale, les rois mages. Gaspard, Melchior, Balthasar. Les traditions arméniennes en ont même retenu 7, chiffre de perfection. Michel Tournier en invente un quatrième, Taor, prince de Mangalore qui arrivera trop tard à la crèche et cherche l’enfant Roi pendant toute sa vie, pour le rencontrer au soir du jeudi Saint, et recevant l’Eucharistie. Peu importe.
3 cadeaux, 3 mages. 3 peuples ou 3 races. A une époque où la géographie ne connaît que 3 continents, Europe, Asie, Afrique, ces 3 mages sont chargés d’une dimension universelle. Regardons-les. Et les voici représentés dans ces santons, venant d’origine géographique si différente. En eux, ce sont tous les peuples de la terre, toutes les nations, tous les rois qui viennent se reconnaître le sauveur de l’humanité. Les prophéties universalistes des prophètes (et d’Isaïe notamment) se réalise dès ce récit de l’enfance de Jésus. Le salut déborde d’emblée le cadre d’Israël. Certes la Révélation a pointé en Judée et dans la descendance de David de Bethléem. Mais elle déborde pour rayonner sur toute l’humanité, tous les fils d’Abraham, père des croyants, tous les fils d’Adam.
3 cadeaux, 3 mages, 3 races, 3 âges. Vous les regarderez bien vos santons. Un homme jeune, un homme d’âge mûr et un vieillard. Ils assument 3 âges de la vie, 3 âges de toute l’humanité. Ce n’est pas seulement tous les peuples qui viennent à la crèche, pas seulement tous les hommes, mais tout homme, quel qu’il soit, où qu’il en soit de son chemin. Cela dément le proverbe chinois qui affirme que « à la fin le vieillard, retourne à la pagode », proverbe qui laisse aux seules personnes âgées la pratique religieuse.
Avec ces mages, il était déjà beau de regarder l’humanité entière venir adorer le Roi des cieux, le Prince de la Paix. Avec eux, il est encore plus beau de regarder toute l’humanité, petits et grands, jeunes et vieux, hommes et femmes, esclaves et hommes confesser que cet enfant est le Sauveur.
Aujourd’hui venons à la crèche et faufilons nous derrière les mages. Chacun choisira le sien. Venons de là où nous en sommes. Une chaîne de restauration rapide dirait : « venez comme vous êtes ». Venons de près ou de loin. Hérode et les scribes, qui étaient au plus près, grâce à l’écriture, auraient été bien inspirés de respecter de leur promesse de se déplacer à Bethléem. Quant à nous, personne n’est loin au point de ne pas être touché extérieurement ou intérieurement par l’étoile qui a une puissance attractive. Cet aimant nous entraîne, à condition que nous ne mettions ni préalable, ni réserve.
Allons à la crèche, qui que nous soyons. Le ferons-nous ?
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Il est venu, il viendra et il vient
Deuxième dimanche. Deuxième étape dans notre marche de l’Avent. Deuxième bougie d’une couronne déjà à moitié éclairée, encore à moitié éteinte, chacun choisira.
On dit de l’Avent que c’est l’attente de la venue du Seigneur, à travers 3 venues justement : celle dans l’histoire il y a 2000 ans, ce que nous allons fêter à Noël ; celle de la fin des temps, lors de son avènement dans la gloire ; et celle de chaque instant, dans notre vie, dans celle de l’Eglise, dans les sacrements. Il est venu, il viendra et il vient. 3 venues :
Tout d’abord la présence de celui qui est là. On va apporter le pain et le vin, ce pain et le vin de nos fêtes humaines, fruit de la terre et du travail des hommes. Ils vont être pris, bénis, rompus, donnés. Offerts pour être sacrifiés. Donnés pour être consommer. Et toute l’Eglise nous dit, ce pain, c’est le Corps du Christ. Il te faut le recevoir, pour qu’il soit ta nourriture et ta vie, pour qu’Il soit présent au plus profond de ton être comme toute nourriture qui est assimilé participe à notre vie biologique de chaque jour.
Ce pain de l’autel, il est la présence de Celui qui le donne. Le Christ vient dans ce pain pour être là, ici et maintenant, donné et livré pour nous. Voilà l’Eucharistie, qu’aucun autre geste de fraternité, si beau soit il, ne pourra remplacé. Il est là et il vient.
Mais c’est aussi la présence de Celui qui est déjà venu. Dans quelques semaines, la couronne de l’Avent sera entièrement illuminée, la crèche va être installée dans cette égalise, et nos chants de la nuit de Noël vont acclamé Celui qui est venu dans l’histoire de toute l’humanité dans cette nuit de Bethléem. Il est venu aux jours d’Hérode et de Ponce Pilate. Il est venu sur une terre du fin fond du Proche-Orient. Il est venu sur les rives verdoyantes d Galilée et dans les rues pavées de Jérusalem. Il est venu et les siens ne l’ont pas reçu. Il est venu dans la chair pour nous ouvrir le chemin vers Dieu. Il est venu en donnant sa chair en nourriture et son sang en boisson. Le repas de la Cène, repas du mémorial de la Pâque juive, inaugure et instaure ce mode de présence réelle et continue pour tous les temps. Mais cela n’était possible que parce qu’il est réellement venu en naissant de la Vierge Marie et en s’en offrant pour que tous les hommes aient la vie.
C’est enfin la présence de Celui qui viendra. Il est venu, il vient, et il viendra. « Nous attendons ta venu dans la gloire ». Tu communies pour la première en ce dimanche de l’Avent où nous faisons un peu plus attention à cette présence qui vient de la fin des temps, de la fin de l’Histoire des hommes. Ce n’est pas un scénario catastrophe comme n’importe lequel des films américains récents, je pense à 2012 ou Independance Day, ou Le Jour d’après. Non, c’est la venue glorieuse de Celui qui vient tout rassembler en lui.
Et toi, tu communies à ce pain du Ciel, qui vient justement du ciel et pas seulement de la terre ; Tu communies à celui qui vient de la fin et pas seulement du Cénacle de Jérusalem, et pas seulement de notre célébration de ce dimanche. Il vient du Royaume à venir, le Royaume qui est proche et qui s’approche un peu plus de nous à chaque jour, à chaque Eucharistie. Wait for the Lord, whose day is near. Very near, pas plus loin que l’Eucharistie qui te sera présentée tout à l’heure.
Aujourd’hui, c’est dimanche, c’est le jour du Seigneur. Jour où l’Eglise se réunit parce qu’elle célèbre à la foi la venue de Celui qui est venu, la présence de Celui qui est là, l’attente de Celui qui vient. Dans cette petite hostie ronde, tout ton être va communier à la présence de Celui qui est venu dans la chair, à la présence de celui qui est là, à la présence de celui qui vient de la fin. Sois heureuse et nous te remercions, parce que, ce dimanche, tu nous permets de le réaliser.
Viens Seigneur Jésus !