Nous relisons en ce moment en communauté le texte d'une intervention du pape Jean-Paul II, le lundi 6 octobre 1986 aux évêques, prêtres, diacres et séminaristes réunis à Ars lors de son deuxième voyage en France. Un peu plus de 22 ans plus tard, ce texte n'a pas perdu de son acuité, ni de son actualité.
Le texte est à relire et réentendre. Si le climat ecclésial français n'est plus le même, si beaucoup de débats se sont tus, faute de voix, voire de contenu, les thèmes de l'intervention restent actuels : l'identité du sacerdoce ministériel, la spiritualité des prêtres, leur place dans la vie et la mission de l'Eglise,...
Bonne (re)lecture et un extrait pour vous en donner le goût :
Chers Frères, c’est le Christ qui nous choisit, il nous envoie comme il a été envoyé par le Père, et il nous communique l’Esprit Saint. Notre sacerdoce s’enracine dans les missions des personnes divines, dans leur Don mutuel au cœur de la Sainte Trinité. “La grâce de l’Esprit Saint... continue à être transmise par l’ordination épiscopale. Puis, par le sacrement de l’Ordre, les évêques font participer les ministres sacrés à ce don spirituel” Les prêtres participent à cette grâce et les diacres aussi.
Notre mission est une mission de salut. “Dieu a envoyé son Fils dans le monde pour que par lui le monde soit sauvé” (Jn 3, 17). Jésus a prêché la Bonne Nouvelle du Royaume; il a choisi et formé ses apôtres; il a accompli par la croix et la résurrection l’œuvre de la Rédemption; à la suite des Apôtres, nous sommes associés d’une façon particulière à son œuvre de salut, pour la rendre présente et efficiente partout dans le monde. Saint Jean-Marie Vianney allait jusqu’à dire: “Sans le prêtre, la mort et la passion de Notre Seigneur ne serviraient de rien. C’est le prêtre qui continue l’œuvre de la Rédemption sur la terre” (Giovanni-Maria Vianney, curé d’Ars. sa pensée, son coeur, présentés par l'abbé Bernard Nodet, Le Puy, 1958, p. 100; par la suite: Nodet).
Ce que nous avons à réaliser, ce n’est donc pas notre œuvre, c’est le dessein du Père, c’est l’œuvre de salut du Fils. L’Esprit Saint se sert de notre esprit, de notre bouche, de nos mains. Il nous revient notamment de proclamer sans cesse la Parole, pour évangéliser; de la traduire de manière à toucher les cœurs, sans l’altérer ni l’amoindrir; et de refaire le geste d’offrande de Jésus à la Cène, ses gestes de pardon envers les pécheurs.
Jean-Paul II, Discours de la retraite spirituelle des prêtres, diacres et séminaristes, Ars, 6 octobre 1986