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Caritas Christi urget nos ! - Page 39

  • Nous serons semblables à Lui

    angelico.jpegComme chaque année, nous voici avec cette belle fête. Fête lumineuse, fête joyeuse où le Ciel semble s’ouvrir pour nous faire regarder ceux qui nous précédent sur ce chemin de la vie chrétienne.

    Fête des saints. La Toussaint est la fête de tous ces hommes et femmes, de touts temps, de toutes langues, de toutes nations qui ont achevé leur course de disciple du Seigneur. C’est une foule immense que nul ne peut dénombrer. Nous en portons les noms, Des noms prestigieux nous sont connus, récents ou moins récents. Mais c’est encore plus large, aussi vaste que le ciel étoilé par une belle nuit dégagée de tout nuage. Ils sont aussi nombreux que le sable au rivage des mers ou que les étoiles que le Seigneur faisait contempler à Abraham en signe de la descendance nombreuse qu’il aurait. Fête des saints d’ici et d’ailleurs. Fête des saints connus et inconnus. Fête des petits et des grands. La sainteté ne connaît aucune barrière ni de classe, ni de milieu, ni de sexe, ni de quoi que ce soit.

    Ce matin, nous rendons grâce à Dieu pour cette assemblée immense qui nous est une compagnie heureuse, un modèle stimulant, une aide précieuse.

    Fête de l’Eglise. Dans cette belle mosaïque où chaque tesson resplendit de la sainteté de Dieu, l’ensemble lui-même compose la Cité sainte, la Jérusalem nouvelle, l’Eglise parée comme une épouse pour les Noces avec son Epoux. Fête de tous, fête de tous les états de vie, fête de cette belle communion qu’est l’Eglise, où ce qui nous rassemble dépasse tout motif humain.

    C’est l’unique foi au Christ qui nous réunit, et pas seulement dans la petite église de ce jour, mais à travers tous les temps et toutes les cultures. Heureuse Eglise qui peut rassembler tant d’hommes et de femmes aussi différents pour leur donner un dessein et un projet commun : la sainteté pour chacun, ni plus mais ni moins.

    Fête de chacun. Chers amis, il convient de se réjouir de ce que ce jour est notre jour de fête. Aujourd’hui, nous découvrons notre identité profonde, le dessein de Dieu pour nous. Peu importe que nous ayons inscrits dans un missel, le nôtre est déjà inscrit dans les cieux, comme celui de tant d’autres qui nous ont précédés.

    Fête des saints que nous sommes appelés à devenir. Vous vous souvenez que, dans le livre de la Genèse, le premier récit de la Création indique que Dieu créa l’homme à son image. St Irénée commente en précisant « Dieu a créé l’homme à son image en vue de la ressemblance ». Nous avons à devenir ce que nous sommes. Nous le savons déjà à l’échelle humaine. Nous avons à devenir adulte, à devenir autonomes, libres. C’est encore plus vrai dans la foi. Nous avons à devenir ce que nous sommes. Des enfants de Dieu. Des miroirs qui reflètent la beauté et la bonté de Dieu. Avouez qu’il y a un peu de chemin, et un peu de travail.

    Quel beau réconfort de cette fête qui nous laisse entrevoir le terme du pèlerinage, avec cette assemblée des saints qui nous attendent et nous font désirer leur compagnie. La préface que je vais chanter tout à l’heure le dit encore d’une autre manière : « nous fêtons aujourd’hui la cité du ciel, notre mère la Jérusalem d’en haut ; c’est là que nos frères les saints, déjà rassemblés, chantent sans fin ta louange. Et nous qui marchons vers elle par le chemin de la foi, nous hâtons le pas, joyeux de savoir dans la lumière ces enfants de notre Eglise que tu nous donnes en exemple ».

    Nous hâtons le pas… Nous hâtons quand nous voyons ceux qui sont déjà arrivés. Nous hâtons le pas quand nous pressentons dans nos vies ce que peut-être la plénitude du Royaume à venir. Je sais bien que beaucoup d’évènements de nos vies et de ce qui nous entoure peuvent démentir ce dessein, cette ressemblance avec Dieu, ou encore ce bonheur des Béatitudes. Mais aujourd’hui, ne soyons pas trop rabat-joie. Goûtons avec paix cette joie d’être semblables à Lui. Son portrait nous est tout tracé c’est celui des Béatitudes que nous venons d’entendre.

    Pour chacun de nous comme pour toute l’Eglise, elles n’ont pas fini de faire leur chemin en nous, pour nous acheminer à la ressemblance parfaite. En attendant, nous hâtons le pas. Dans la nuit de la foi, dans le silence de Dieu, dans la pénombre de nos solitudes, nous hâtons le pas, confiants et plein d’espérance. Oui, nous serons semblables à Lui

  • Sylt (wer kommt ?)

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  • Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?

    pri%C3%A8re.jpgLa question, la dernière de l’Evangile lue à l’instant, est insistante et terrible. Elle peut éclairer notre intention profonde en ce jour où nous clôturons la semaine missionnaire. Que la foi soit diffusée sur toute la surface de la terre. Que le nom du Christ soit connu, annoncé, proclamé. Que la Parole soit annoncée à temps et à contre temps. Qu’elle résonne dans les cœurs, sur les places et au plus profond des familles, des quartiers, des lieux de travail et de vie d’un plus grand nombre. Voilà bien l’intention précise de l’Eglise en ce jour. Elle rejoint ce à quoi depuis plusieurs années nos pasteurs, évêques et papes, veulent nous rendent sensibles, à savoir la nouvelle évangélisation. La mission nous concerne ici, parce qu’il importe au Seigneur qu’ici, il soit connu, annoncé, aimé, proclamé. Le dernier synode des évêques, les initiatives ça ou là, mais également toute la vie de l’Eglise, et finalement notre vie à chacun tournée vers cette intention : que le Christ soit proclamé

    « Le Fils de l’homme, quand il viendra trouvera-t-il la foi sur la terre ? ». Mais on peut entendre cette question du Seigneur d’une autre manière, plus inquiète, plus insicise. Quand il viendra, trouvera-t-il encore un croyant ? Pas 50, pas 40, pas 10 comme le marchandait Abraham, mais un croyant ? Trouvera-t-il la confiance, la ferveur, l’abandon, l’espérance ? Trouvera-t-il des cœurs prêts à l’aventure de la foi, à l’audace de la charité, au pari de l’espérance ? La question est posée pour chacun de nous. Et un marqueur tout simple est proposé par les lectures de ce jour.

    Dans l’Evangile, la question du Christ fait immédiatement suite, vous l’avez entendu, à un encouragement à prier sans se décourager. Saint Paul le dit lui-même : priez sans cesse. Et la 1ère lecture nous a montré la puissance de la prière d’intercession de Moïse, malgré sa fatigue et son découragement.

    Prier sans se décourager, prier sans se lasser,… voilà qui nous est doux à entendre et finalement pas si confortable. Doux à entendre parce que, finalement, à force d’entendre que la prière ne doit pas être seulement une prière de demande, mais également une prière de remerciement, d’action de grâce ou encore de louange gratuite, nous en étions (peut-être) à nous interroger sur notre prière. Suis-je encore en droit de demander ? Pour moi ou pour les autres. Merci, pardon, s’il te plait. Si j’ai tant de mal à dire merci ; s’il m’est difficile de demander pardon, puis-je encore demander quelque chose à Dieu ? Finalement ce que dit le Christ nous est doux à entendre. J’ai le droit de demander.

    Doux, mais pas si confortable. J’ai le droit de demander, de supplier. J’ai même le devoir d’intercéder, le devoir de lasser Dieu par mes demandes répétées. Dieu veut être sollicité par nos libertés en devenir. Il consent à être importuné jour et nuit par nos demandes, quelles qu’elles soient, même si elles sont mêlées de bon grain et d’ivraie. Il le dit d’ailleurs dans un autre passage « Si donc, vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent ? » (Lc 11,23).

    Et voici qu’en ce dimanche des missions, nous sommes simplement renvoyé à notre prière, et à notre prière de demande. Où en sommes-nous ? Nous pouvons nous raconter des histoires sur notre foi. Le Seigneur nous interpelle ce dimanche sur la réalité de notre prière de demande. Es-tu assez humble et petit pour demander ? Es-tu assez confiant pour oser t’en remettre à un autre que toi ? Oseras-tu descendre de ton piédestal pour t’abandonner à moi ? Oseras-tu me présenter tes désirs, tes angoisses, tes soucis, tes peurs, tes demandes. Oseras-tu me solliciter. Il y a un orgueil sournois à s’en remettre à soi-même, pensant secrètement que l’on se débrouillera bien seul, psychologie pas seulement masculine.

    Pour finir, je laisse cette belle prière que m’habite depuis que je l’ai reçu d’un moine d’une abbaye cistercienne. Elle m’aide à porter au Seigneur tout ce que je ne peux pas dire ou faire :

    Ce que mon cœur désire pour ceux que j'aime, d'une ardeur inquiète et impuissante, Seigneur Jésus, Tu le leur donneras mieux que moi, si cela est bon pour eux. Ce que ma bouche ne saurait leur faire comprendre, j'ai la ressource de Te le confier, ô Christ, qui le leur diras quelque jour à leur cœur. C'est sur cette réalité invisible de la grâce divine et de Ton action toute puissante, Seigneur Jésus, que sont fondées ma foi et ma prière.

  • Vivre la réconciliation

    Comme c'est le thème des retraites d'un jour de cette année 2013-2014, je ne résiste pas à poster cette vidéo, trouvée par hasard sur la Toile. A suivre

  • Nul n'est disciple

    280px-L%27abb%C3%A9_M%C3%A9na_et_le_Christ_01.JPGNul n’est disciple
    Hormis le serviteur.
    Nul n’est lumière
    Sans l’amour indicible
    Qui, dans le frère,
    Découvre le Seigneur.

    Nul ne console
    A moins d’avoir souffert.
    Nul ne témoigne,
    S’il ne vit la Parole
    Où l’homme gagne
    Sa joie, quand il se perd.

    Nul n’est tendresse
    A moins d’être blessé.
    Nul ne pardonne
    S’il n’a vu sa faiblesse,
    Qui l’abandonne
    Aux mains du Transpercé.

    Nul ne partage,
    S’il n’a donné son tout.
    Nul ne peut dire
    La folie du message,
    S’il ne se livre
    Lui-même jusqu’au bout.

    Nul n’est semence
    A moins d’être semeur:
    Point de récolte
    Sans le temps du silence,
    Car tout apôtre
    Devient le grain qui meurt.

    Texte CFC (f. Marie et s. Marie-Pierre)
    STD 1979
    LMH PTP Lit 107