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Caritas Christi urget nos ! - Page 38

  • Jésus passe de ce monde au Père

    lavement_pieds_fanous.jpg« Avant la fête de la Pâques, Jésus, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'au bout ». (Jn 13,1)

    Ce soir, nous voici donc au cœur de l’incarnation du Christ. C’est cette Heure tant annoncée. C’est le moment de son passage, de sa Pâques. Et saint Jean insiste, l’heure de passer de ce monde à son Père. Jésus passe. En cette nuit de la Pâque juive, nuit de la sortie d’Egypte, nuit du passage de la Mer Rouge, Jésus lui-même passe de ce monde à son Père. Et il y passe par amour, dans un acte extrême d’amour inconditionnel.

    Jésus passe. Il avait passé en faisant le bien, rappelons-nous, sur les routes de Galilée et de Judée, guérissant et soulageant, réconfortant et enseignant. Il a passé en faisant le bien, et il est plutôt bien passé. Les foules ont suivi, elles ont été séduites, retournées. Ont-elles été converties ? C’est autre chose. Plus largement, tout le mystère de l’incarnation du Christ est dans ce passage de Dieu parmi les hommes. Comment le Dieu-Emmanuel pouvait il rester insensible à la misère de ceux qu’il a créés et qu’il aime ? En Jésus, Dieu a passé trente longues années. Il a aimé avec un cœur d’homme, il a travaillé avec des mains d’homme.

    Jésus passe et il passe par amour pour nous. L’évangéliste utilise un mot pour caractériser cet amour : jusqu’au bout. C’est le même mot que nous entendrons demain dans le récit de la Passion, quand au moment de mourir, Jésus dit que « tout est accompli ». C’est un sommet, sommet de son amour pour nous, qui que nous soyons, où que nous en soyons. Ce soir nous voyons des destinataires un peu confus d’un tel cadeau : l’amour inconditionnel de Dieu pour nous.

    C’est que, en Jésus, Dieu ne fait pas que visiter de l’extérieur notre condition d’homme, il la transforme, parce que Dieu ne passe pas sans contaminer notre humanité par sa présence. Quand Dieu passe, il est contagieux. Et ce soir, nous commençons à pressentir ce que cette contagion implique. Il transforme notre humanité, il emporte notre chair. Par amour pour nous, il prend avec lui nos pauvres existences pour que nous recevions sa vie à Lui.

    Ce soir, plus rien n’est comme avant. Au point que l’on pourra dire, avant Jésus-Christ et après Jésus-Christ. Plus rien n’est comme avant, parce que Jésus vit sa Pâque en notre faveur et à notre place. Les discours sont finis, il reste les gestes. Et ce soir, 2 gestes nous sont laissés comme mémorial de ce passage par amour : le lavement des pieds et l’Eucharistie.

    Les Apôtres n’étaient sans doute préparés ni à l’un, ni à l’autre de ces gestes. Tant de fois ils avaient pris le bain rituel avant la Pâque. Tant de fois, le serviteur du maître de maison leur avait lavé les pieds. Tant de fois ils avaient célébré la Pâque juive. Tant de fois, ils avaient consommé ces ingrédients du repas rituel. Voilà que le geste de l’esclave devient le commandement de l’amour. Voici que la consommation en silence devient le geste d’une communion avec la vie même du Christ. Deux gestes où la réalité toute humaine, toute simple est transformée.

    Ce soir, un peu d’eau versé sur les pieds de quelques hommes, va nous rappeler à tous l’amour inconditionnel d’un Dieu qui passe parmi nous et vit sa propre Pâque. De même, un peu de pain et un peu de vin, béni, rompu, partagé, vont nous rappeler cet amour de Dieu qui passe parmi nous et nous emporter avec lui. Nous rappeler seulement ? Pas seulement nous rappeler, mais aussi nous interpeller : comment aimes-tu ? comment sers-tu ? comment vis-tu ? Pas seulement nous rappeler, pas seulement nous interpeller, mais surtout mettre en nous ce germe de Pâque qui sème en nos existences cet amour conditionnel. Tout devient possible, pour qui l’accueille avec gratitude et avec responsabilité

    Jésus passe et nous ne passerions pas avec lui ? Ce soir, à notre tour, nous sommes invités à passer. C’est la fin des discours sur Dieu. C’est le moment de lui parler, comme Jésus parle à son Père dans la longue nuit de Gethsémani. C’est le moment où nous sommes invités à quitter notre place à la fenêtre pour entrer dans la procession qui va vers le Père. C’est le moment où nous décroisons les bras pour ouvrir les mains. Ce soir, commence notre Pâque, celle où nous recevons avec sérieux, avec gravité, avec exigence cette injonction du Christ : « c’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous » ou  plus loin « vous ferez cela en mémoire de moi ».

    Je renouvelle ma question : Jésus passe et nous ne passerions pas avec lui ? Serait-il seul dans ce chemin ? Ne trouverait-il aucun compagnon ? Si ce soir, chacun de nous accepte de passer avec lui,  alors vraiment le Christ vivra sa Pâque en nous. Alors l’amour ne passera pas.

  • Ne crains pas

  • Donne-moi à boire

    0a172.jpgNous venons d’entendre ce long récit, ce dialogue peu banal entre un homme épuisé par la chaleur et la route, et une femme anonyme qui vient simplement puiser de l’eau au puits à l’extérieur de la ville. La scène parle d’elle-même. Il a beau être le Messie, le Fils du Dieu très-Haut, le voici assoiffé, éreinté, épuisé par la chaleur accablante, la fatigue de la route et du ministère. Son humanité, les limites du temps et de l’espace se rappelle à lui. Et elle, qui vient pour ce geste si domestique, si simple d’aller chercher de l’eau pour sa propre vie humaine. Rencontre si simple.

    On pourrait être étonné que Jésus traverse cette région qui est en conflit séculaire avec une populaire qui occupe de façon illégitime ce territoire, et ce depuis près de 6 siècles. On pourrait être étonné que Jésus s’adresse à une femme. On pourrait s’interroger sur les motifs de cette femme, sortant à une heure où le soleil brûle et où l’eau n’est sans doute pas la plus rafraîchissante. On pourrait être frappé par la manière dont cette femme prend de l’eau celui qui n’en peut plus, assis au bord de la margelle.

    « Donne-moi à boire ». La préface que nous allons entendre tout à l’heure n’y va pas par quatre chemins : « En demandant à la Samaritaine de lui donner à boire, Jésus faisait á cette femme le don de la foi ». Il se présente comme mendiant, et c’est lui qui va l’enrichir. Il demande à être désaltéré et en fait, c’est lui qui lui donne l’eau vive de la foi. Il lui demande de l’aide pour se conserver dans son humanité, et il lui donne les moyens de grandir dans la vie de la foi, dans la vie divine.

    Il n’est pas facile de percevoir ce que peut être ce don de la foi. Il se présente comme le Messie, comme celui qui montre le chemin du vrai culte, du Père qu’il convient d’adorer. Elle ne se laisse pas seulement amadouer, elle est retournée par la connaissance et l’amour qu’il a d’elle. « Il m’a dit tout ce que j’ai fait, ne serait-il pas le Messie ? »

    La préface insiste : « Il avait un si grand désir d'éveiller la foi dans son coeur, qu'il fit naître en elle l'amour même de Dieu ». C’est le désir du Christ que l’allumer dans le cœur de cette femme le désir de Dieu. Désir d’être connue comme elle est connue de Dieu. Désir d’être aimé comme elle est aimée de Dieu. Désir de vérité et de bonté que seul Dieu peut lui donner. Désir d’un chemin vers le Père que seul ce Messie souffrant peut lui donner.

    Plus tard, à un autre soleil de midi, à l’extérieur d’une autre ville, au zénith d’une autre fatigue, ce même Jésus, ce même Messie, demandera « j’ai soif ».  Ce cri du crucifié ne trouvera pas beaucoup de compassion, et surtout il refusera l’éponge dérisoire qui aurait pu le désaltérer ou même atténuer ses souffrances.

    Mère Teresa de Calcutta a fait inscrire ce cri du Crucifié dans toutes les chapelles de sa Congrégation des Missionnaires de la Charité. « J’ai soif ». Cette phrase, cette demande de mendiant, doit nous poursuivre. Elle déplace l’accent de notre foi. Peut-être vient elle déplacer notre foi, que nous pouvons regarder un peu trop de notre point de vue. Je m’explique : ma foi et mes difficultés à croire et à aimer ; ma foi et mes motifs personnels de m’adresser à Dieu ; ma foi et ce mouvement si intime où je rejoins Dieu.

    Cette question renverse la perspective. Jésus a soif de moi, il a soif de nous. Soif d’une présence, soif d’une réponse libre, soif d’une attention, soif d’un désir. Son désir est d’éveiller le nôtre. Sa faim et sa soif de justice est précisément que nous soyons rassasiés de la communion qu’il propose. Et au moins que nous en ayons le désir.

    Ce dimanche, nous glissons nos pas dans ceux de cette femme. Comme elle n’a pas de nom, chacun peut y mettre son propre prénom. « J’ai soif. Donne-moi à boire » semble nous dire celui qui vient se reposer à nos côtés. Il a besoin de nous pour se reposer. Il a besoin de notre désir pour étancher sa propre soif. C’est vrai à l’ancien puits de Jacob, un lieu d’alliance et d’échange où Jacob avait mené ses troupeaux, où il avait trouvé son épouse. C’est vrai à la Croix, la source d’eau vive, le vrai puits de Jacob, ou le vrai puits de Moïse, où il scelle la nouvelle Alliance.

    « Donne-moi à boire ». Que donnerons-nous en ce jour ? Qu’offrirons-nous à celui qui se présente à nous comme un mendiant, mendiant d’amour, mendiant de présence, mendiant de désir.

  • Soyez saints, car moi je suis saint

    Christ souriant.jpgBeau programme, bel appel du Seigneur à l’imiter, à le suivre, à devenir conformes à ce qu’il nous appelle à être. Dans l’Evangile de ce jour, une phrase presque semblable du Christ clôt le long discours du chapitre 5 commencé avec les Béatitudes : « Soyez parfaits, comme votre père céleste est parfait ».

    « Soyez saints, car moi je suis saint » est un appel finalement assez simple : maîtriser sa violence, ne pas se venger, ne pas garder de rancune bref aimer son prochain comme soi-même. La Loi de Moïse amène cette 2ème partie du Décalogue, après la 1ère : aimer le Seigneur de tout son cœur.

    Dans le discours sur la montagne, le Christ reprend et accomplit ce commandement d’amour donné au Sinaï. Déjà la loi du talion donnait une régulation de la violence inhérente au cœur de l’homme. Un œil pour un œil, une dent pour une dent, pas plus. Régulation du désir de vengeance, limite à la violence individuelle et sociale. C’était déjà un bel objectif.  Mais le Christ se fait un peu plus exigeant, carrément plus exigeant. Ne pas répondre. Ne pas riposter. Tendre la joue gauche. Présenter un autre visage. Là où il y a la haine, que je mette l’amour.

    On raconte que St Maximilien Kolbe, dans le bunker de la faim où il était enfermé à Auschwitz, non est mort le dernier, mais qu’en plus il a exhorté ses compagnons de martyre à rester joyeux et à sourire à leur bourreaux. Le gardien a raconté plus tard que son regard était insoutenable jusqu’au bout. Il a tendu l’autre joue. Il a présenté un visage d’amour là où la haine l’avait giflé.

    Et en ce sens, A cet instant, St Maximilien Kolbe, qui a offert sa vie à la place de ce père de famille qui devait être exécuté, vit pleinement cette loi nouvelle, la loi d’amour du Christ. « On vous a dit : tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Moi je vous dis : tu aimeras ton ennemi ». Il n’y a rien de plus facile que d’aimer ses amis. Aimer ceux qui nous ressemblent, aimer ceux de nos groupes humains, ceux avec lesquels nous avons des affinités, des connaturalités. Je dis que c’est facile, mais pas tant que cela ; dans nos familles, dans nos immeubles ou nos quartiers, dans une paroisse, ou dans une entreprise, l’enjeu de cette charité de base n’est pas si simple. Les différences de tempérament s’en mêlent. Les problèmes de communication, les différents, les envies, les jalousies, les petits potins ou les grandes calomnies,… Tout cela fait obstacle et tôt ou tard, nous devenons l’ennemi d’autrui, à moins que cela ne soit l’inverse.

    L’ennemi, c’est celui qui en veut à ma vie. Le Christ vit cet amour des ennemis au pied de la lettre. Il ne répond pas, il ne riposte pas. Dans 2 mois, au moment de la passion, nous le contemplerons monter vers le trône de sa Croix, dignement, présentant sa joue et son dos à ses ennemis, et même demandant au Père du Ciel de les pardonner, à eux pour lesquels il donne sa vie. Ni plus, ni moins. Là où il y a la haine, que je mette l’amour.

    Nous avons peu d’ennemi, au sens où il y a peu de personnes qui en veulent à notre vie. Et pourtant, si je reprends la petite litanie des manques de charité qui encombrent nos relations les uns avec les autres, nous sommes facilement mis en défaut, pour ne regarder les choses que du point de vue de notre responsabilité. Et finalement, les choses sont assez simples, il s’agit de laisser l’Esprit d’amour envahir nos relations et guérir toute cette torpeur qui envahit nos vies. Je prends 3 points concrets pour finir et pour me faire comprendre :

    Ne pas se venger. Que de fois, nous avons été victime d’une injustice, d’une médisance, d’une indélicatesse. Tant que nous n’avons pas pardonné dans notre cœur, il reste une trace dont l’envie de venger est le signe. Soyons magnanimes, abandonnons cette envie.

    Se réconcilier. Les rencontres avec les familles en deuil sont souvent, très souvent le lieu où, comme pasteur, nous sommes témoins de profondes divisions dans les familles. Un problème banal devient l’occasion d’un contentieux, puis d’un conflit, puis d’une rupture. Et personne ne veut faire de premier pas. Soyons humbles, acceptons de perdre la face pour se réconcilier.

    Changer de regard. Le soleil se lève sur les bons sur les méchants. Sur chacun de nous et sur notre voisin ou notre collègue acariâtre. La pluie arrose les bourreaux et les victimes. Sans doute avons-nous à regarder nos petits ennemis comme le Seigneur les regarde, avec miséricorde pour leur personne. La beauté est dans l’œil de celui qui regarde dit le proverbe chinois. L’amour est dans le cœur de celui qui aime, ami ou ennemi. Peu importe.

  • J'ai besoin de votre aide

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