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Caritas Christi urget nos ! - Page 64

  • Sans complexe !

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  • Facebook condamné pour outrage contre l'évêque de Soissons (La Croix)

    La société Facebook France a été condamnée mardi 13 avril après la mise en ligne d'une page injurieuse et menaçante à l'encontre de Mgr Hervé Giraud, évêque de Soissons

    Le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris a condamné mardi 13 avril la société Facebook suite à la mise en ligne d'une page insultante à l'encontre de l'évêque de Soissons, Mgr Hervé Giraud.

    Mgr Giraud avait d'abord voulu «relativiser» l'impact de cette page ouverte le 4 janvier et intitulée «Courir nu dans une église en poursuivant l’évêque» qui, si elle ne cite pas son nom, arbore sa photo piochée sur Internet.

    Mais devant la déferlante d'insultes, y compris sexuelles, voire d'incitations à la torture, qui y sont rassemblées, il a finalement saisi la justice. «Il y a une forme de liberté d’expression qui est liberticide. On trouve sur Internet le meilleur de la communication mais aussi le pire», expliquait-il lundi au quotidien L'Aisne Nouvelle.

    La page était toujours en ligne mercredi matin

    «Nous avons attaqué Facebook France en qualité d’hébergeur. Il y a sur cette page de la provocation à la haine raciale et des injures en raison de la religion. Les propos tenus vont au-delà de la diffamation», explique de son côté Me Thierry Massis, l'avocat de l'épiscopat, qui défend Mgr Giraud qui a demandé à Facebook de supprimer la page incriminée, ce qui n'a pas été fait.

    Mardi, le juge des référés a donc ordonné le retrait de la photographie de Mgr Giraud, sous astreinte de 500€ par jour de retard, ainsi que, sous la même astreinte, le retraits des propos les plus insultants. Condamné à 2000€ de dommages et intérêts, Facebook devra également communiquer les données permettant d'identifier le créateur anonyme de la page.

    Mercredi matin 14 avril, la page, que Facebook a 8 jours pour supprimer et déréférencer, était toujours en ligne.

    Nicolas SENÈZE

    Source : http://www.la-croix.com/Facebook-condamne-pour-outrage-contre-l-eveque-de-Soissons/article/2422106/4078

  • Il vit et il crut

    burnand-pierre-et-jean.jpgCe matin, alors qu'il fait encore nuit dans nos cœurs et toute l'octave de Pâques ne sera pas de trop pour dissiper les ténèbres de nos cœurs, ce matin, nous sommes ramenés au tombeau. Avec toute l'Église, avec Marie-Madeleine, avec Pierre et Jean, nous voici ramenés au tombeau. Toute la nuit et depuis trois jours, l'Église a cherché celui que son cœur aime, elle s'est levée et ne l'a pas trouvé. Elle a parcouru les rues et les places en demandant aux gardes : avez-vous vu celui que mon cœur aime ? Alors dans la brise de ce matin, l'Église revient au jardin du tombeau, pour s'y remplir de la foi aimante au Christ ressuscité.

    Marie-Madeleine, la première a vu le tombeau ouvert. Sans y entrer, elle a perçu l'inouï et à son premier témoignage, les disciples accourent et Jean, dans son zèle ardent de disciple bien-aimé, arrive en tête. Oui, Seigneur, ton amour me fait bondir de joie, comme le feu dans les chaumes, les apôtres courent au tombeau. Si notre amour est encore trop tiède, peu importe, entrons à leur suite dans la foi et l'amour des disciples qui courent au tombeau, alors qu'il fait encore sombre, alors que les cœurs sont encore embrumés par la Passion solitaire du Fils unique, alors que la voix de l'Époux semble s'être éteinte.

    Courrons avec Jean. Avec Pierre, longeons la colline du Golgotha que la peur lui avait fait fuir et entrons dans le jardin du tombeau. Courbons humblement la tête pour franchir la porte du sépulcre où le Seigneur a vaincu la mort. Penchons-nous vers la pierre froide et nue du tombeau pour contempler la pierre où le Fils de l'Homme a reposé la tête. Avec Jean, voyons et croyons.

    Mais me direz-vous, qu'a-t-il vu en ce matin de Pâques ? Il n'a pas vu le Ressuscité remontant des enfers. Il n'a pas vu le Maître de la vie triomphant de la mort. Il n'a même pas entendu la voix de l'ange lui annoncer la Bonne Nouvelle du salut. Non, Jean a vu les linges et cela lui suffit. Jean, qui était resté au pied de la Croix avec Marie qu'il prend désormais chez lui, avait accompagné le Roi de gloire jusque dans son Royaume, jusqu'à cette salle des noces où Il fut embaumé, habillé d'un linceul. Et voilà que Jean voit ce linceul vide et affaissé, libéré du corps qu'il enfermait. Ce linceul ne pouvait pas garder plus longtemps le Dieu fort, le Dieu saint et immortel. Heureux linceul qui a abrité un temps le Bien-aimé. Mais la foi au Christ ressuscité nous fait nous approcher de lui infiniment plus que lui !

    De fait, les yeux de Jean n'ont rien vu d'autre que ce tombeau resté vide jusqu'à aujourd'hui, que ce linceul resté affaissé. Mais le cœur aimant du disciple bien-aimé s'est rempli à ce moment-là d'une lumière intérieure qui dépasse tout enseignement. Il a vu la réalisation des promesses de l'Écriture. Il vit et il crut. Il crut que le Fils de l'Homme devait souffrir beaucoup de la part des grands-prêtres, qu'il meure et que le troisième jour il ressuscite. Il crut qu'après deux jours, le Seigneur nous fera revivre et que le troisième jour il nous relèvera. Oui, il vit et il crut. L'Esprit Saint, qui sonde les profondeurs de Dieu, aura à leur enseigner toutes choses. Le Ressuscité aura à les associer à son intimité encore pendant 40 jours jusqu'à Son ascension. Mais tout cela viendra en son temps. Pour l'heure, il voit et il croit.

    Frères et sœurs, nous aussi, voyons et croyons. Avec l'Église du matin de Pâques, voyons la gloire du Ressuscité qui vient à nous dans la lumière de ce Cierge pascal, présence lumineuse du Christ le même hier, aujourd'hui et à jamais. Accueillons la présence du Seul Seigneur dans ses sacrements qui nous font revivre. Dans le baptême qui nous fait des fils dans le Fils, dans l'Eucharistie qui nous nous nourrit et dans le Pardon qui nous réconcilie. Contemplons avec toute l'Église Celui que la mort n'a pu engloutir, et qui est remonté triomphant des enfers. Adorons Celui qui vient vers chacun de nous en montrant ses mains et ses pieds et nous apportant sa paix. Mais surtout, accueillons avec crainte et tremblement le témoignage de toute l'Église. Au soir de Pâques, le Seigneur se montrera à ses Apôtres. En attendant qu'il se manifeste à nous au soir de notre vie, il nous faut vivre ce matin avec la foi venue des Apôtres. Certes, au jardin de Gethsémani, les Apôtres étaient à distance, à un jet de pierre du Seigneur. Mais au jardin du tombeau, Jean et Pierre sont déjà infiniment proches du Seigneur ressuscité dans la foi en voyant et en croyant. En ce matin de la foi, tout est déjà donné.

    Il vit et il crut. Mais heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru. Nous sommes de ceux-là, chers amis. En allant au tombeau ce matin, nous ne voyons pas plus que Pierre ou que Jean. Mais avec l'Église qui médite les Écritures et qui nous donne la présence du Christ ressuscité, nous voyons et nous croyons. On nous l'a annoncé : Jésus, mon Sauveur est en vie. Cela me suffit.

  • Ce qu'a dit le fr. Raniero Cantalamessa, qu'on le lise !

    HomeImmagineRaniero.jpgP. Raniero Cantalamessa, ofmcap

    « NOUS AVONS UN GRAND-PRÊTRE SOUVERAIN »

    Prédication du Vendredi saint 2010 en la Basilique Saint-Pierre

    « Nous avons un grand prêtre souverain qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu » : ainsi commence le passage de l'Epître aux Hébreux que nous avons entendu en seconde lecture. En cette année sacerdotale, la liturgie du Vendredi saint nous permet de remonter à la source historique du sacerdoce chrétien.

    La mort du Christ est la source de deux réalisations du sacerdoce : ministérielle, celle des évêques et des prêtres, et universelle, celle de l'ensemble des fidèles. En effet, cette dernière aussi se fonde sur le sacrifice du Christ qui, dit l'Apocalypse, « nous aime et nous a lavés de nos péchés par son sang, et a fait de nous une Royauté de Prêtres, pour son Dieu et Père » (Ap 1, 5-6). C'est pourquoi, il est vital de comprendre la nature du sacrifice et du sacerdoce du Christ, car c'est d'eux que nous devons, prêtres et laïcs, de façon différente, porter l'empreinte et chercher à vivre les exigences.

    L'Epître aux Hébreux explique en quoi consistent la nouveauté et le caractère unique du sacerdoce du Christ, pas seulement par rapport au sacerdoce de l'ancienne alliance, mais aussi - comme nous l'enseigne l'histoire des religions - par rapport à toute autre institution sacerdotale également en dehors de la Bible. « Le Christ, lui, survenu comme un grand prêtre des biens à venir [...] entra une fois pour toutes dans le sanctuaire, non pas avec du sang de boucs et de jeunes taureaux, mais avec son propre sang, nous ayant acquis une rédemption éternelle. Si, en effet du sang de boucs et de taureaux et de la cendre de génisse, dont on asperge ceux qui sont souillés, les sanctifient en leur procurant la pureté de la chair, combien plus le sang du Christ, qui par un Esprit éternel s'est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes pour que nous rendions un culte au Dieu vivant ! » (He 9, 11-14).

    Les autres prêtres offrent tous quelque chose qui se trouve en dehors d'eux-mêmes, le Christ s'est offert lui-même ; les autres prêtres offrent tous des victimes, le Christ, lui, s'est offert en victime ! Saint Augustin a résumé dans une formule célèbre ce nouveau genre de sacerdoce, dans lequel prêtre et victime ne font qu'un : « Ideo sacerdos, quia sacrificium » : prêtre parce que victime .

    * * *

    En 1972, un penseur français lançait la théorie selon laquelle « la violence est le coeur et l'âme secrète du sacré ». A l'origine, en effet, et au centre de toute religion il y a le sacrifice, et le sacrifice comporte destruction et mort. Le journal « Le Monde » saluait cette affirmation, déclarant qu'elle faisait de cette année-là « une année à marquer d'un astérisque dans les annales de l'humanité ». Mais déjà avant cette date, ce savant s'était rapproché du christianisme et, à Pâques 1959, avait rendu publique sa « conversion », se proclamant croyant et revenant à l'Eglise.

    Cela lui permit de ne pas s'en tenir, dans ses études suivantes, à la seule analyse de la violence, mais d'indiquer comment en sortir. Beaucoup, hélas, continuent à citer René Girard comme celui qui a dénoncé l'alliance entre le sacré et la violence, mais ne disent rien sur le Girard qui a affirmé que le mystère pascal du Christ a cassé et rompu pour toujours cette alliance. Selon lui, Jésus démasque et brise le mécanisme du bouc émissaire qui sacralise la violence, en se faisant, lui innocent, la victime de toutes les violences3.

    Le processus qui conduit à la naissance de la religion est inversé par rapport à l'explication qu'en avait donnée Freud. Dans le Christ, c'est Dieu qui se fait victime, et non pas la victime (chez Freud, le père primordial) qui, une fois sacrifiée, va être ensuite élevée à la dignité divine (le Père des cieux). Ce n'est plus l'homme qui offre des sacrifices à Dieu, mais Dieu qui se « sacrifie » pour l'homme, en livrant pour lui à la mort son Fils unique (cf. Jn 3, 16). Le sacrifice n'a plus pour fonction d'« apaiser » la divinité, mais plutôt d'apaiser l'homme et de le faire renoncer à son hostilité envers Dieu et envers son prochain.

    Le Christ n'est pas venu avec du sang d'autrui, mais avec le sien. Il n'a pas mis ses propres péchés sur les épaules des autres - êtres humains ou animaux - ; il a porté les péchés des autres sur ses épaules : « Lui qui, sur le bois, a porté lui-même nos fautes dans son corps » (1 P 2, 24).

    Peut-on encore continuer à parler de sacrifice, à propos de la mort du Christ et donc de la messe ? Pendant longtemps, Girard a refusé ce concept, le jugeant trop marqué par l'idée de violence, mais a fini ensuite par en admettre la possibilité, à condition de voir, dans celui du Christ, un genre nouveau de sacrifice, et de voir dans ce changement de sens « le fait central dans l'histoire religieuse de l'humanité ».

    * * *

    Vu sous cet éclairage, le sacrifice du Christ contient un formidable message pour le monde d'aujourd'hui. Il crie au monde que la violence est un résidu archaïque, une régression à des stades primitifs et dépassés de l'histoire humaine et - s'agissant de croyants - un retard coupable et scandaleux dans la prise de conscience du saut de qualité opéré par le Christ.

    Il rappelle aussi que la violence est perdante. Dans quasiment tous les mythes anciens, la victime est le vaincu et le bourreau le vainqueur. Jésus a changé le signe de la victoire. Il a inauguré un nouveau genre de victoire qui ne consiste pas à faire des victimes, mais à se faire victime. « Victor quia victima ! », vainqueur parce que victime, comme Augustin définit le Christ de la Croix.

    La valeur moderne de la défense des victimes, des faibles et de la vie menacée, est née sur le terrain du christianisme, elle est un fruit tardif de la révolution opérée par le Christ. Nous en avons la contre-preuve. Quand on abandonne (comme l'a fait Nietzsche) la vision chrétienne pour faire revivre la vision païenne, aussitôt cette conquête se perd et l'on en vient à nouveau à exalter « le fort, le puissant, jusqu'à son point sublime, le Surhomme », et à définir la vision chrétienne « une morale d'esclaves », fruit du ressentiment impuissant des faibles contre les forts.

    Mais, malheureusement, cette même culture moderne qui condamne la violence, d'un autre côté la favorise et l'exalte. On s'arrache les cheveux de désespoir devant certains faits sanglants, mais sans se rendre compte qu'on prépare le terrain avec la page publicitaire du journal ou la grille des programmes de la télévision. Le plaisir que l'on trouve à s'attarder sur la description de la violence et la compétition à qui sera le premier et le plus cru dans la description ne font que la favoriser. Le résultat n'est pas une catharsis de la violence, mais une incitation à celle-ci. Il est inquiétant de voir que la violence et le sang sont devenus parmi les ingrédients les plus attractifs dans les films et les jeux vidéo, que l'on est attiré par cette violence et que l'on prend plaisir à la regarder.

    Le savant mentionné plus haut, René Girard, a mis à nu la matrice d'où provient le mécanisme de la violence : le mimétisme, l'imitation, cette tendance humaine innée à ne considérer désirable que ce que l'autre désire et, donc, à répéter en les imitant les choses que l'on voit les autres faire. La psychologie du « troupeau » est celle qui conduit à choisir un « bouc émissaire » pour trouver, dans le combat contre un ennemi commun - généralement, l'élément le plus faible, celui qui est différent -, une cohésion propre, artificielle et momentanée.

    Nous en avons un exemple dans la violence récurrente des jeunes dans les stades, ou dans le harcèlement à l'école et dans certaines manifestations de rue qui ne laissent derrière elles que ruine et destruction. Une génération de jeunes qui a eu le privilège rarissime de ne pas connaître une véritable guerre, de n'avoir jamais été appelés sous les drapeaux, s'amuse (car il s'agit d'un jeu, bien que stupide et parfois tragique) à inventer des guéguerres, poussée par le même instinct qui animait la horde primordiale.

    * * *

    Mais il y a une violence encore plus grave et répandue que celle des jeunes dans les stades et les rues. Je ne parle pas ici de la violence sur des enfants, dont se sont rendus coupables, malheureusement, même des membres du clergé ; de celle-ci, on parle suffisamment ailleurs. Je veux parler de la violence sur les femmes. Elle m'offre l'occasion de faire comprendre aux personnes et aux institutions qui luttent contre cette violence que le Christ est leur meilleur allié.

    Il s'agit d'une violence d'autant plus grave qu'elle s'exerce à l'abri des enceintes domestiques, à l'insu de tous, quand elle n'est pas carrément justifiée par des préjugés pseudo religieux et culturels. Les victimes se retrouvent désespérément seules et sans défense. Ce n'est qu'aujourd'hui, grâce au soutien et à l'encouragement de nombreuses associations et institutions, que certaines trouvent la force de sortir à visage découvert et de dénoncer les coupables.

    Cette violence est principalement sexuelle. C'est l'homme qui croit prouver sa virilité en s'acharnant contre la femme, sans se rendre compte qu'il ne prouve là que son manque d'assurance et sa lâcheté. Même envers la femme qui a mal agi, quel contraste entre l'attitude du Christ et celle que l'on voit encore dans certains milieux ! Le fanatisme invoque la lapidation ; le Christ, aux hommes qui lui ont présenté une femme adultère, répond : « Que celui d'entre vous qui est sans péché, lui jette le premier une pierre » (Jn 8, 7). L'adultère est un péché qui se commet toujours à deux, mais pour lequel un seul a toujours été (et, dans certaines parties du monde, l'est encore) puni.

    La violence contre la femme n'est jamais aussi odieuse que lorsqu'elle s'installe là où devraient régner le respect réciproque et l'amour : dans la relation entre mari et femme. La violence, il est vrai, n'est pas toujours et toute d'un seul côté, elle peut être également verbale et pas seulement avec les mains, mais personne ne peut nier que, dans la grande majorité des cas, la victime est la femme.

    Il existe des familles où l'homme s'estime encore autorisé à hausser le ton et lever la main sur la maîtresse de maison. Femmes et enfants vivent parfois sous la menace de la « colère de papa ». A ceux-là, nous devrions dire aimablement : « Chers collègues hommes, en nous créant de sexe masculin, il n'était pas dans l'intention de Dieu de nous donner le droit de nous mettre en colère et de taper du poing sur la table pour des broutilles. La parole adressée à Eve après la faute : « Lui (l'homme) dominera sur toi » (Jn 3, 16), était une amère prédiction, pas une autorisation ».

    Jean-Paul II a inauguré la pratique des demandes de pardon pour des torts collectifs. L'une d'elles, parmi les plus justes et nécessaires, est le pardon qu'une moitié de l'humanité doit demander à l'autre  : les hommes aux femmes. Cette demande de pardon ne doit pas rester générale et abstraite. Elle doit conduire, notamment ceux qui se disent chrétiens, à des gestes concrets de conversion, à des paroles d'excuse et de réconciliation au sein des familles et de la société.

    * * *

    Le passage de l'Epître aux Hébreux que nous avons entendu se poursuit ainsi : « C'est lui qui, aux jours de sa chair, ayant présenté, avec une violente clameur et des larmes, des implorations et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort ». Jésus a connu dans toute sa cruauté la situation des victimes, les cris étouffés et les larmes silencieuses. Vraiment, « nous n'avons pas un grand prêtre impuissant à compatir à nos faiblesses ». En chaque victime de la violence le Christ revit mystérieusement son expérience terrestre. De même, à propos de chacune d'entre elles, il affirme : « C'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25, 40).

    Par une rare coïncidence, cette année-ci notre Pâque tombe la même semaine que la Pâque juive, qui en est l'ancêtre et la matrice au sein de laquelle elle s'est formée. Cela nous incite à avoir une pensée pour nos frères juifs. Ils savent par expérience ce que signifie être victimes de la violence collective et, pour cela aussi, ils sont disposés à en reconnaître les symptômes récurrents. J'ai reçu ces jours-ci la lettre d'un ami juif et, avec son autorisation, je partage avec vous un passage. Voici ce qu'il disait :

    « Je suis avec dégoût les attaques violentes et concentriques contre l'Eglise, le Pape et tous les fidèles provenant du monde entier. L'utilisation du stéréotype, le passage de la responsabilité et faute personnelle à celle collective me rappellent les aspects les plus honteux de l'antisémitisme. C'est pourquoi, je désire vous exprimer à vous personnellement, au Pape et à toute l'Eglise, ma solidarité de juif du dialogue et de tous ceux qui dans le monde juif (et ils sont nombreux) partagent ces sentiments de fraternité. Notre Pâque et la vôtre ont des éléments différents indéniables mais elles vivent toutes deux dans l'espérance messianique qui nous réunira sûrement dans l'amour du Père commun. Je vous souhaite donc, à vous, et à tous les catholiques, une Bonne Pâque ».

    Nous aussi, catholiques, souhaitons une Bonne Pâque à nos frères juifs. Nous le faisons avec les paroles de leur ancien maître Gamaliel qui, du Seder (repas) pascal juif, sont passées dans la plus ancienne liturgie chrétienne :

    « C'est lui qui nous a fait passer
    de l'esclavage à la liberté,
    de la tristesse à la joie,
    du combat à la fête,
    des ténèbres à la lumière,
    de la servitude à la rédemption »
    Pour que nous disions devant lui : Alleluia »

  • Béatification du Cardinal Newman en septembre par le pape Benoit XVI, lors de son voyage en GB

    cardinalnewman.jpgBEATIFICATION OF CARDINAL NEWMAN
    BY POPE BENEDICT XVI CONFIRMED
    The Fathers and many friends of the English Oratories are delighted by the official announcement that our Holy Father Pope Benedict XVI will beatify our founder, the Venerable John Henry Newman, in the Archdiocese of Birmingham during his visit to Britain in September. Newman made his home in the Archdiocese for all his adult life, first in Oxford, where he lived as an Anglican and was received into the Catholic Church, and later in Birmingham itself where he founded and worked in the Birmingham Oratory for over forty years.

    The Holy Father's life-long devotion to Newman has made a profound contribution to understanding the depth and significance of our founder's legacy. His decision to beatify Newman in person confers a unique blessing upon the English Oratories and all who have drawn inspiration from Newman's life and work.

    We joyfully look forward to welcoming the Holy Father, as well as the many pilgrims and visitors who will come to the Beatification ceremony and visit Newman's shrine at the Birmingham Oratory.

    We also look forward to the challenging work of preparing for the Beatification in conjunction with Church and civil authorities. We pray that the Beatification will fittingly reflect both Newman's significance for the Universal Church and the honour paid to our Archdiocese and our country by the Holy Father's presence among us.

    Very Rev. Richard Duffield
    Provost of the Birmingham Oratory
    and Actor of the Cause of John Henry Newman