UA-63987420-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Il prit avec courage la route de Jérusalem

Après les miracles qui guérissent les corps, après les enseignements qui enflamment les cœurs, après les foules qui le suivent en Galilée et dans toute la région, voici une nouvelle étape dans l’Evangile. Jésus monte à Jérusalem. Avec noblesse, avec détermination, peut-être avec gravité, il prend résolution le chemin de Jérusalem. C’est le chemin de la Croix, celui de la Passion et de la Résurrection. Il le sait. Il le prend. N’avait-il pas dit que pour le suivre il fallait renoncer à soi-même, prendre sa croix et le suivre ?

Jésus prend avec courage la route de Jérusalem. Littéralement, il durcit sa face. C'est-à-dire qu’avec détermination, il consent et emprunte ce chemin, et ce sans regarder en arrière. L’enseignement arrive tout de suite. Vous avez entendu chacun de ses trois hommes présenter des objections légitimes à cette suit du Christ.

Le premier, le téméraire, confesse généreusement qu’il ira partout où Jésus ira. Les disciples n’en diront-ils pas autant à la Passion. Le Christ prévient : Le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer sa tête, tout au plus le linteau d’une Croix, où la pierre d’un tombeau. Partout où il ira ? En est-il encore sûr cet homme téméraire ?

Le deuxième, l’hésitant, veut remplir son devoir de fils en honorant la sépulture de son père. Tobie n’en faisait-il pas autant quand il enterrait les morts au risque même de sa réputation et de sa propre vie ? Pourtant, l’urgence est posée. Laisse les morts enterrer leurs morts. C’est la vie du règne de Dieu qui urge. La vie des pécheurs qui attendent un pardon, la vie des malades qui attendent une guérison, la vie des possédés qui espèrent une délivrance. Bref, la vie de tous ceux qui attendent le salut.

Le troisième, l’indécis, demande un peut de temps pour embrasser les siens. Elisée n’en a-t-il pas fait autant, exerçant la patience d’Elie, qu’il a rejoint ensuite. Et la remarque tombe, cinglante : Celui qui regarde en arrière n’est pas fait pour le Royaume de Dieu. Dieu l’avait dit à Lot et sa famille qui fuyait Sodome. Sa femme a été changée en statue de sel pour avoir désobéi à l’ordre divin. Les Hébreux eux-mêmes ont connu cette tentation au désert.

Alors, comment comprendre cette exigence radicale que pose le Seigneur Jésus, au long de ce chapitre 9 ? Exigence de le suivre sans condition, sans préalable, dans une obéissance, une pauvreté et une disponibilité sans réserve, ni retour sur soi ?

Après tout, ceux qui, dans l’Eglise, vivent une vie consacrée ne sont-ils pas les premiers et les seuls concernés ? Les vœux qu’ils prononcent ne réalisent-ils pas cette radicalité de la condition du disciple par excellence, celle du Christ lui-même ? Qu’ils vivent cette exigence au milieu de nous. Qu’ils en témoignent, et cela rayonnera dans l’Eglise.

Non, non. Il n’est pas possible que cet Evangile nous laisse indemnes, qui que nous soyons. Il n’est pas possible que cet Evangile ne nous altère pas un peu.

Il y a de ce premier téméraire en nous, qui veut bien suivre Jésus, mais qui rebroussera chemin dès que cela ne sera plus confortable, dès que cette suite suppose une conversion : aller où Jésus veut nous emmener. Quand tu seras vieux,…

Il y a en nous quelque chose de ce second, qui dit oui et qui dit non, qui ne voit pas l’urgence parce qu’il n’entend pas l’imminence de l’appel du Christ à le suivre et à se mettre au service d’une vie plus grande que les petites morts quotidiennes.

Il y a en nous quelque chose de ce troisième, qui exerce la patience de Dieu, alors que cela urge. Cœur lent et partagé, cœur double et nostalgique, cœur attaché à ce qui est vieux et connu, alors que ce qui est neuf et inconnu lui fait peur.

Prendras-tu avec courage la route du Christ, sans te soucier du respect humain, même dans ta famille, dans ton groupe d’ami, dans ton milieu professionnel. Prendras-tu avec courage la suite du Christ, qui t’appelle à infiniment plus que tu ne sauras te donner à toi-même ?

Les commentaires sont fermés.