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« En ces jours-là, sur le Sinaï, Dieu prononça toutes ces paroles »

Moise-tables-de-la-loi-Chagall-024_3742736.jpgCe 3ème dimanche nous fait progresser dans la méditation de l’Alliance de Dieu avec l’humanité. Souvenez-vous : 1er dimanche, l’Alliance avec Noé au sortir de l’arche, 2ème dimanche l’Alliance avec Abraham et ce dimanche l’Alliance avec le peuple au désert. Nous avons sans doute en tête les images du film de Cécil B Demille, avec Charlton Heston dans le rôle de Moïse tenant à bout de bras les tables de l’Alliance. Le vitrail de Chagall qui est devant l’ambon est tout aussi parlant.

Aujourd’hui, nous nous arrêtons à cette pédagogie de Dieu qui par sollicitude envers son peuple, lui donne un charte de l’Alliance qui va devenir pour tous la grammaire d’une relation juste et ajustée avec Dieu et les uns avec les autres. Comme au jour de la Création dans le chapitre 1 de la Genèse, Dieu prononce 10 paroles, et cela donne la dénomination juive de cette Loi d’Alliance. 10 paroles de vie, 8 négatives et 2 positives. 8 négatives qui trace une ligne de touche, un interdit fondamental, et 2 positives (le respect du sabbat et l’honneur dû aux parents) qui laisse toute la place au jeu de notre amour au long de nos vies.

Et je veux prendre le temps de m’arrêter sur 4 caractéristiques de cette Loi d’Alliance donnée par Dieu et validée par le peuple au désert. Il sera temps dimanche prochaine de méditer sur l’infidélité du peuple à cette Loi de Dieu.

La Loi d’Alliance est donnée. Remarquez bien que la Loi est donnée par Dieu. Et même les 1ères tables, avant leur destruction par Moïse au moment de l’adoration du veau d’or), seront écrites en lettres de feu par Dieu lui-même sur la montagne. Dieu qui vient de libérer le peuple de l’esclavage le faisant sortir d’Egypte, veut le libérer d’un autre esclavage plus sournois et plus intérieur : celui de l’idolâtrie, celui de la violence et de la concupiscence, bref de l’esclavage du péché. En ce sens, la Loi vient dénoncer le péché tapis à la porte du cœur de l’homme, « compliqué et malade » comme dira le prophète Jérémie.

La Loi est donnée, elle n’est pas négociée, elle n’est pas plus expliquée ; elle ne fait pas l’objet d’une convention bipartite. Elle est révélée pour que l’homme y consente, la suive pour sa vie et son bonheur. 

La Loi d’Alliance est miséricorde, je m’explique. Parce que Dieu veut le bonheur de son peuple, et c’est bien ce que Jésus manifestera sur une autre montagne en donnant la Loi des Béatitudes, il vient au devant de la faiblesse humaine, incapable de discerner à elle seule le chemin du bonheur et de la vie. Certes, cette Loi était naturellement inscrite dans le cœur de l’homme. Certes, il l’entrevoit à tâtons, à travers ombres et lumières. Mais ces interdits fondamentaux lui sont donnés par miséricorde de Dieu, pour que le lumière soit plus claire. 

Ainsi le 5ème commandement : « tu ne tueras pas ». Dès le meurtre fratricide d’Abel par Caïn, nous voyons que cet interdit fondamental déposé dans le cœur de l’homme n’est pas si accessible, et même encore maintenant. La parole verticale de Dieu vient mettre une limite à la violence du cœur humain, en vue d’un respect inconditionnel et vivifiant de la vie, de toute vie.

Et justement, la Loi d’Alliance est vie. Les parents que vous êtes savent bien que l’éducation se nourrit de conseils, d’encouragements, mais aussi de limites, voire d’interdits pour le bien de vos enfants. Ils auront à le découvrir, même si la limite paraît rude, saumâtre ou injustifiée sur le moment. « Tu suivras cette Loi et tu vivras ». Le psaume 18, comme son grand frère le psaume 118, médite cette fécondité de la Loi d’Alliance de Dieu. Elle est parfaite, elle donne vie, elle réjouit le cœur, elle fait le plaisir du disciple, elle clarifie le regard, elle est plus désirable que or, plus savoureuse que le miel. Et cela nous fait du bien d’entendre cela dans notre Carême, alors que nous approchons de la moitié de notre chemin vers Pâques. 

Enfin, la Loi d’Alliance est à accueillir et à suivre. Au désert, aux prises avec leurs démons intérieurs de murmures et de révoltes, le peuple reçoit cette Loi. Le Seigneur sollicite la liberté du peuple d’y consentir ou non, de la suivre ou non. La liberté contractuelle est préservée. Et le Seigneur insiste : vous ferez et vous comprendrez. Voilà qui peut faire violence à notre mentalité occidentale du XXIè siècle. Nous voudrions comprendre d’abord, peser, jauger, discuter et mettre en œuvre ensuite. 

Mes amis, la confiance en la Parole de Dieu est sollicitée. L’acte de confiance est vertical. C’est un chèque en blanc donnée à une Parole qui veut notre vie, et même plus : nous faire participe à sa vie elle-même. Nous retrouvons ce que je disais il y a 2 dimanches comme image de l’Alliance conjugale elle-même. 

Nul n’est une île. Nul n’est à ce point autonome ou autosuffisant au point de penser pouvoir se priver de cette Parole de Dieu, qui se fait charte d’Alliance et Loi d’amour. Que ce Carême nous la fasse aimer pour y entrer avec joie et détermination.

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