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  • La grâce ne pose pas de condition

    babett10.jpg"Le diner de Babette", nouvelle de Karen Blixen, pourrait rejoindre les lectures de ce dimanche pour qui accepte d'y voir l'irruption de la grâce dans l'ordinaire d'une vie. L'irruption se fait au cours d'un repas, où douze convives (tiens, tiens) sont rassasiés par un festin où la servante (tiens, tiens) a tout donné (tiens, tiens). Le discours du général viendra déchirer le voile sur ce que les convives et peut-être même lecteur n'ont pas encore vu de la grâce. C'est que la grâce ne pose pas de condition...

    Alors, le général comprit que le moment était venu de faire un discours. Il se leva très droit dans son bel uniforme.. Nul autre parmi les convives ne s’était levé pour faire un discours. Les vieux membres de la communauté ouvrirent tout grands leurs yeux, dans une joyeuse attente. Ils s’étaient accoutumés à voir des marins et des vagabonds ivres morts par l’effet de la grossière eau-de-vie du pays, mais ils ne reconnurent pas chez le brillant soldat, qui fréquentait les cours princières les traces de l’ivresse due au plus noble vin de ce monde. “ La clémence et la foi se sont rencontrées mes amis! dit le général; la justice et la grâce s’embrassent. ” Il s’exprimait d’une voix forte, entraînée sur les champs de manoeuvres, et qui avait éveillé d’harmonieux échos dans des salons royaux. Cependant, il s’entendait parler d’une façon nouvelle pour lui, et si étrangement émouvante, qu’il dut faire une pause après la première phrase, car il  avait l’habitude de préparer ses discours avec soin, conscient du but qu’il se proposait. Ici, au milieu de la simple congrégation du pasteur, il semblait que le personnage du général et sa poitrine constellée de décorations ne servaient que d’agents de transmission à un message. A un message de la plus haute importance. “ L’homme, mes amis, poursuivit le général est fragile et manque de bon sens. On nous a dit à tous que la grâce se trouve dans tout l’univers. Mais notre sottise humaine et nos connaissances bornées nous font croire que la grâce divine a des limites, et c’est pourquoi nous tremblons. ” Jusqu’à présent, le général n’avait jamais reconnu qu’il pût trembler, et il fut sincèrement surpris, voire choqué, en entendant sa propre voix déclarer le fait.“ Nous tremblons avant d’avoir fait notre choix dans la vie, et après, quand ce choix est fait, nous tremblons encore, de peur d’avoir mal choisi. Mais l’heure arrive où nos yeux s’ouvrent et nous voyons alors que  la grâce n’a pas de bornes.La grâce, mes amis ne nous demande rien: il nous faut seulement l’attendre avec confiance et la recevoir avec gratitude. La grâce, mes frères, ne nous impose pas de conditions et ne distingue en nous rien de particulier; elle nous annonce une amnistie générale. Et, voyez, ce que nous avons choisi nous est donné, et ce que nous avons refusé nous est accordé en même temps. En vérité, ce que nous avons rejeté nous est déversé en abondance. Car la clémence et la foi se sont rencontrées, la justice et la grâce ont échangé un baiser. ”

    Karen Blixen, le diner de Babette

    En prime, l'interprétation par l'auteur elle-même :


  • Hola !

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    Quelques prières en Espagnol !

    Notre Père / Padre nuestro

    Padre nuestro, que estas en los cielos,santificado
    sea el tu nombre; venga a nos el tu reino; hagase tu voluntad, asi en la tierra como en el cielo.
    Danos
    hoy nuostro pan de cada dia, perdona nuestras ofensa,como tambien nosotros perdonamos a los que nos ofenden; no nos dejes caer en la tentacion, y libranos del mal. Amen

    Je vous salue Marie

    Dios te salve Maria,Ilena eres de gracia; el Senor es contigo; bendita tu eres entre todas las mujeres, y bendito es el fruto de tu vientre, Jesus.
    Santa Maria Madre de Dios, ruega por nosotros pecadores, ahora y en la hora de nuestra muerte. Amen

    Gloire au Père

    Gloria al Padre, y al Hijo y al Espiritu Santo.
    Como era en el principio, ahora y siempre y por los siglos de los siglos. Amen

  • Le Royaume des cieux est comparable à...

    400-COLVA-BEACH-Peche-au-filet.jpgLe Royaume des cieux est comparable… A trois reprises dans l’Evangile de ce jour, le Christ esquisse le tableau du Royaume des cieux.  Un trésor caché pour lequel on vend tout pour l’acquérir ; un négociant qui vend tout ce qu’il a pour acheter la perle ; un filet jeté et qui ramène toutes sortes de poissons qui sont ensuite triés.

    Mais d’autres images sont également sollicitées : un minuscule grain de moutarde semé qui devient une grande plante potagère ; du levain enfoui dans la farine qui fait tout lever.

    Le Christ vient nous enseigner sur la réalité du Royaume. Royaume qui n’est pas de ce monde, faut-il le rappeler ? Royaume qui n’est ni un régime politique de ce monde, ni un lieu précis de ce monde. Mais Royaume que nous approchons avec des mots, des images de ce monde. C’est déroutant, mais c’est ainsi. Essayons de comprendre.

    Je retiens 3 couleurs de ce Royaume.

    Le Royaume est caché. Il est discret aux yeux des hommes. De l’intérieur, il pousse, il grandit. C’est le règne de l’intériorité. C’est le règne d’une relation simple et humble avec le Père. Cette couleur, c’est celle du Fils qui n’a ni beauté, ni éclat. C’est le Très bas de Bethléem, grain de blé jeté en terre, qui mourra pour porter beaucoup de fruit.  Un royaume caché : voilà bien ce qui a été si difficile à entendre des apôtres. Voilà qui reste difficile pour nous qui

    Le Royaume est à chercher, à désirer, à poursuivre, au point de tout vendre pour le posséder, pour l’acquérir. Il ne s’impose pas. Il s’agit de s’investir personnellement pour le chercher. Remarquez bien que s’il s’agit de le chercher, c’est que nous ne le possédons pas encore. La prière du Notre Père nous le rappelle : que ton règne vienne. Qu’il vienne donc, du haut du ciel ou du fond du silence de la prière. Il vient, extérieur à nous. Le Christ a beau dire que le Royaume de Dieu est là au milieu de nous, cela est vrai parce qu’il parle de lui-même. Le Christ est là au milieu de nous, mais il s’agit de le chercher, sans penser trop vite l’avoir trouvé. Le Christ ne se donne qu’à ceux qui le cherche, le désire, Lui, et Lui seul. Saint Philippe avait une maxime désormais célèbre : Celui qui désire autre chose que le Christ ne sait pas ce qu’il désire.

    Le Royaume est généreux et exigeant. Comme un filet, il accueille (plus qu’il ne ramasse) tous les hommes. Ceux de toutes langues, ceux de toutes cultures, ceux de tous les temps. Il les pèche. C'est-à-dire qu’il les fait sortir de leur milieu ambiant pour les faire vivre dans un autre milieu. Quand vous sortez un poisson de l’eau, vous le faites mourir. Le Royaume des cieux, ce n’est pas un long fleuve tranquille. Pour tous, c’est une œuvre de salut, donc de mort et de vie. De mort d’abord, de vie ensuite. J’en veux pour preuve qu’il a choisit des pêcheurs pour faire cette œuvre de salut en son nom. Le royaume est généreux et exigeant. Généreux, parce qu’il est promis gracieusement et gratuitement à tous, à chacun, tels que nous sommes. Exigeant, parce qu’il va nous tirer vers cette vie que nous ne soupçonnons qu’à peine. Vie de grâce, vie de communion avec Lui, vie de communion avec les autres. Généreux, mais exigeant ? Ne nous piégeons pas. Généreux, parce que exigeant. Et l’exigence va jusqu’au bout, parce qu’au soir de notre vie nous serons jugés. Un tri s’opèrera comme sur le rivage, entre ce qui est bon, et ce qui ne vaut rien.

    Ce Royaume, c’est le Christ, caché, à chercher. Le Christ bon, généreux, mais exigeant. Il est le Maître du Royaume à venir. Au cœur de cet été, nous pourrions prendre le temps, cette semaine, cette après-midi pour lui consacrer un peu de temps.