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  • Et si on réveillait autrement ?

    NOUVEL-AN-2010-Chez-Anne-Vendredi-31-decembre.jpgTout d'abord, ce pourrait être le moment de prier, de faire une pause devant Dieu pour se retourner sur l'année écoulée : année de joie, année de peine ; moments denses et remplis de grâce, moments vides où la solitude a été éprouvante ; des projets et des réalisations, mais également des échecs et des lendemains qui déchantent. Bref, une relecture paisible et lucide sous le regard de Dieu, qui puisse monter en action de grâce.

    Ensuite, ce peut être le moment d'une prière de demande pour l'année à venir. Présenter simplement ses projets et ceux d'autrui à celui qui marche discrètement à nos côtés comme auprès des pèlerins d'Emmaüs. Cette nouvelle année se présente à nous riche de ce que nous en ferons. Rien n'est écrit. Viens Esprit Saint, Viens lumière de nos coeurs !

    Pour le reste, chacun saura trouver le lieu qui lui convient. Le tout étant de réveilloner autrement !

    Plusieurs idées sont ici ou ici

  • Le catholicisme en 2009

    Le site de La Croix publie un sondage sur l'état du catholicisme en 2009 en France. Les chiffres parlent d'eux mêmes. C'est à lire.

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  • 'Réveillez-vous' : homélie de Benoît XVI pour Noël

    benoit-xvi-noel_article.jpgChers Frères et Sœurs,

    «Un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9, 5). Ce qu’Isaïe, regardant de loin vers l’avenir, dit à Israël comme consolation dans ses angoisses et dans l’obscurité, l’Ange, nimbé de lumière, l’annonce aux bergers comme présent : « Aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur » (Lc 2, 11). Le Seigneur est présent. À partir de ce moment, Dieu est vraiment un « Dieu avec nous ». Il n’est plus le Dieu lointain qui, à travers la création et au moyen de la conscience, peut de quelque façon être entrevu de loin. Il est entré dans le monde. Il est le Proche. Le Christ ressuscité l’a dit aux siens, à nous : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). Pour vous est né le Sauveur : ce que l’Ange a annoncé aux bergers, Dieu aujourd’hui nous le rappelle par l’Évangile et par ses messagers. C’est une nouvelle qui ne peut nous laisser indifférents. Si elle est vraie, tout est changé. Si elle est vraie, elle me concerne moi aussi. Alors, comme les bergers, je dois dire moi aussi : Allez, je veux aller à Bethléem et voir la Parole qui, là, est advenue. L’Évangile ne nous raconte pas sans raison l’histoire des bergers. Ces derniers nous montrent comment répondre de façon juste à ce message qui nous est aussi adressé. Que nous disent alors ces premiers témoins de l’incarnation de Dieu ?

    Des bergers, il est dit avant tout qu’ils étaient des personnes vigilantes et que le message pouvait les rejoindre précisément parce qu’ils étaient éveillés. Nous devons nous réveiller, parce que le message est arrivé jusqu’à nous. Nous devons devenir des personnes vraiment vigilantes. Qu’est-ce que cela signifie ? La différence entre celui qui rêve et celui qui est éveillé consiste tout d’abord dans le fait que celui rêve se trouve dans un monde particulier. Avec son moi, il est enfermé dans ce monde du rêve qui, justement, n’est que le sien et ne le relie pas aux autres. Se réveiller signifie sortir de cet état particulier du moi et entrer dans la réalité commune, dans la vérité qui, seule, nous unit tous. Les conflits dans le monde, les difficultés relationnelles proviennent du fait que nous sommes enfermés dans nos propres intérêts et dans nos opinions personnelles, dans notre minuscule monde intérieur. L’égoïsme, celui du groupe comme celui de l’individu, nous tient prisonnier de nos intérêts et de nos désirs, qui s’opposent à la vérité et nous séparent les uns des autres. Réveillez-vous, nous dit l’Évangile. Venez dehors pour entrer dans la grande vérité commune, dans la communion de l’unique Dieu. Se réveiller signifie ainsi développer sa sensibilité pour Dieu, pour les signes silencieux par lesquels il veut nous guider, pour les multiples indices de sa présence. Il y a des personnes qui disent être « religieusement privées d’oreille musicale ». L’aptitude à percevoir Dieu semble presque un don qui est refusé à certains. Et en effet – notre manière de penser et d’agir, la mentalité du monde contemporain, l’éventail de nos diverses expériences sont de nature à affaiblir la sensibilité à Dieu, à nous « priver d’oreille musicale » pour Lui. Et pourtant dans toute âme est présente, de façon cachée ou ouverte, l’attente de Dieu, la capacité de le rencontrer. Pour obtenir cette vigilance, cet éveil à l’essentiel, nous voulons prier, pour nous-mêmes et pour les autres, pour ceux qui semblent être « privés d’oreille musicale » et chez qui, cependant, le désir que Dieu se manifeste est vif. Le grand théologien Origène a dit : si j’avais eu la grâce de voir comme a vu Paul, je pourrais à présent (durant la Liturgie) contempler une multitude d’anges (cf. in Lc 23, 9). En effet – dans la sainte Liturgie, les anges de Dieu et les saints nous entourent. Le Seigneur lui-même est présent au milieu de nous. Seigneur, ouvre les yeux de nos cœurs, afin que nous devenions vigilants et voyants et qu’ainsi nous puissions aussi porter ta proximité aux autres.

    Revenons à l’Évangile de Noël. Celui-ci nous raconte que les bergers, après avoir entendu le message de l’ange, se dirent l’un à l’autre : « Allons jusqu’à Bethléem … Ils y allèrent, sans délai » (Lc 2, 15ss). « Il se hâtèrent » dit littéralement le texte grec. Ce qui leur avait été annoncé était si important qu’ils devaient se mettre en route immédiatement. En effet, ce qui leur avait été dit là, allait absolument au-delà de l’ordinaire. Cela changeait le monde. Le Sauveur est né. Le Fils de David attendu est venu au monde dans sa ville. Que pouvait-il y avoir de plus important ? Bien sûr, la curiosité les poussait aussi, mais par-dessus tout la fébrilité liée à la grande réalité qui leur avait été communiquée précisément à eux, des petits et des hommes apparemment insignifiants. Ils se pressèrent – sans hésitation. Dans notre vie ordinaire, il n’en va pas ainsi. La majorité des hommes ne considère pas comme prioritaires les affaires de Dieu, celles-ci ne nous pressent pas immédiatement. Et nous aussi, pour l’immense majorité, nous sommes disposés à les renvoyer à plus tard. Avant tout nous faisons ce qui, ici et maintenant, apparaît urgent. Dans la liste des priorités, Dieu se retrouve souvent presqu’à la dernière place. Il sera toujours temps – pense-t-on – de s’en préoccuper. L’Évangile nous dit : Dieu a la plus grande priorité. Si quelque chose dans notre vie mérite urgence, c’est, alors, seulement la cause de Dieu. Une maxime de la Règle de saint Benoît dit : « Ne rien placer avant l’œuvre de Dieu (c’est-à-dire avant l’office divin) ». La Liturgie est, pour les moines, la priorité première. Tout le reste vient après. Toutefois, au fond, cette phrase vaut pour chaque homme. Dieu est important, il est dans l’absolu la réalité la plus importante de notre vie. C’est précisément cette priorité que nous enseignent les bergers. Nous voulons apprendre d’eux à ne pas nous laisser écraser par toutes les choses urgentes de la vie quotidienne. Nous voulons apprendre d’eux la liberté intérieure de mettre au second plan les autres occupations – pour importantes qu’elles soient – pour nous approcher de Dieu, pour le laisser entrer dans notre vie et dans notre temps. Le temps consacré à Dieu et, à partir de Lui, à notre prochain n’est jamais du temps perdu. C’est le temps dans lequel nous vivons vraiment, dans lequel nous vivons en tant que personnes humaines.

    Certains commentateurs font remarquer que ce sont, en premier lieu, les bergers, les âmes simples qui sont venus auprès de Jésus dans la crèche et qui ont pu rencontrer le Rédempteur du monde. Les sages venus d’Orient, les représentants de ceux qui ont rang et renommée, viendront beaucoup plus tard. Les commentateurs ajoutent : ceci va de soi. Les bergers, en effet, habitaient à côté. Ceux-ci n’avaient qu’à « traverser » (cf. Lc 2, 15) comme on parcourt une courte distance pour se rendre chez les voisins. Les savants, en revanche, habitaient loin. Ceux-ci devaient parcourir un chemin long et difficile, pour arriver à Bethléem. Et ils avaient besoin d’un guide et d’indication. Eh bien, aujourd’hui encore, existent des âmes simples et humbles qui demeurent toutes proches du Seigneur. Celles-ci sont, pour ainsi dire, ses voisins et peuvent facilement aller chez Lui. Mais la majeure partie de nous, hommes modernes, vit loin de Jésus Christ, de Celui qui s’est fait homme, du Dieu venu au milieu de nous. Nous vivons dans les réflexions, dans les affaires et dans les occupations qui nous absorbent entièrement et depuis lesquelles le chemin vers la crèche est très long. De multiples manières, Dieu doit sans cesse nous pousser et nous aider, afin que nous puissions sortir de l’enchevêtrement de nos pensées et de nos engagements et trouver le chemin qui va vers Lui. Mais pour tous, il y a un chemin. Pour tous, le Seigneur dispose des signes adaptés à chacun. Il nous appelle tous, pour que nous aussi puissions dire : Allons, « traversons », allons jusqu’à Bethléem – vers ce Dieu, qui est venu à notre rencontre. Oui, Dieu s’est mis en chemin vers nous. De nous-mêmes, nous ne pourrions le rejoindre. Le chemin dépasse nos forces. Mais Dieu est descendu. Il vient à notre rencontre. Il a parcouru la plus grande partie du chemin. Maintenant, il nous demande : Venez et voyez combien je vous aime. Venez et voyez que je suis ici. Transeamus usque Bethleem, dit la Bible latine. Allons ! Dépassons-nous nous-mêmes ! Faisons-nous, de mille manières, voyageurs vers Dieu en étant intérieurement en route vers Lui. Mais aussi par des chemins très concrets – dans la Liturgie de l’Église, dans le service du prochain, où le Christ m’attend.

    Écoutons encore une fois directement l’Évangile. Les bergers se dirent l’un à l’autre la raison pour laquelle ils se mettent en chemin : « Voyons ce qui est arrivé ». Littéralement, le texte grec dit : « Voyons cette Parole, qui, là, est advenue ». Oui, telle est la nouveauté de cette nuit : la Parole peut être contemplée. Puisqu’elle s’est faite chair. Ce Dieu dont on ne doit faire aucune image, parce que toute image ne pourrait que l’amoindrir, et même le déformer, ce Dieu s’est rendu, Lui-même, visible en Celui qui est sa véritable image, comme dit Paul (cf. 2 Co 4, 4 ; Col 1, 15). Dans la figure de Jésus Christ, dans toute sa vie et son agir, dans sa mort et dans sa résurrection, nous pouvons regarder la Parole de Dieu et donc le mystère du Dieu vivant Lui-même. Dieu est ainsi. L’ange avait dit aux bergers : « Voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire » (Lc 2, 12 ; cf. 16). Le signe de Dieu, le signe qui est donné aux bergers et à nous, n’est pas un miracle bouleversant. Le signe de Dieu est son humilité. Le signe de Dieu est qu’Il se fait petit ; devient enfant ; se laisse toucher et sollicite notre amour. Comme nous désirerions, nous les hommes, un signe différent, un signe imposant, irréfutable du pouvoir de Dieu et de sa grandeur. Mais son signe nous invite à la foi et à l’amour, et en conséquence, nous donne l’espérance : ainsi est Dieu. Il possède le pouvoir et Il est la Bonté. Il nous invite à devenir semblables à Lui. Oui, nous devenons semblables à Dieu, si nous nous laissons façonner par ce signe ; si nous apprenons, nous-mêmes, l’humilité et ainsi la vraie grandeur ; si nous renonçons à la violence et ne recourrons qu’aux seules armes de la vérité et de l’amour. Origène, suivant une parole de Jean-Baptiste, a vu l’expression de l’essence du paganisme dans le symbole de la pierre : le paganisme est un manque de sensibilité, il signifie un cœur de pierre qui est incapable d’aimer et de percevoir l’amour de Dieu. Origène dit des païens : « Privés de sentiment et de raison, ils se transforment en pierres et en bois » (in Lc 22,9). Le Christ veut, cependant, nous donner un cœur de chair. Quand nous le voyons Lui, le Dieu qui est devenu enfant, notre cœur s’ouvre. Dans la Liturgie de la Sainte Nuit, Dieu vient à nous en tant qu’homme, afin que nous devenions vraiment humains. Écoutons encore Origène : « En effet, à quoi bon pour toi que le Christ soit venu une fois dans la chair, s’Il ne venait pas jusqu’en ton âme ? Prions pour qu’il vienne quotidiennement à nous et que nous puissions dire : je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi (Ga 2, 20) » (in Lc 22,3).

    Oui, nous voulons prier pour cela au cours de cette Sainte Nuit. Seigneur Jésus Christ, toi qui es né à Bethléem, viens à nous ! Entre en moi, dans mon âme. Transforme-moi. Renouvelle-moi. Fais que moi et nous tous, de pierre et de bois, devenions des personnes vivantes, dans lesquelles ton amour se rende présent et le monde soit transformé.

  • La Sainte Famille

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    « Les bergers vinrent en hâte et ils trouvèrent Marie et Joseph avec le nouveau-né couché dans une crèche » (Lc 2, 16)

    Cette fête de Noël vient à nous avec son cortège extérieur et tout ce qu'elle représente pour nous. Et il est bon qu'il en soit ainsi. Nous nous sommes en quelque sorte appropriés cette fête de la Naissance du Sauveur. Pour beaucoup, c'est l'occasion de retrouvailles familiales précieuses. Noël réunit nos familles, elle réunit les parents et les enfants dispersés, elle réunit les fratries, elle rassemble les générations. Grâce familiale. Douceur et joie de nos familles. Epreuve également pour ceux et celles qui en sont privés, à cause de la solitude, à cause de l'éloignement ou à cause de différents ou de mésentente. Dans ces moments, Noël devient le rappel douloureux de cette solitude. L'atmosphère environnante peut même accroître cette blessure.

    Et la liturgie de Noël nous présente une famille, celle de Nazareth. Famille particulière certes, mais Sainte famille que l'Evangile suit de Nazareth à Bethléem, puis en Egypte avant son installation à Nazareth, et les pèlerinages où l'on monte à Jérusalem.

    Noël vient donc insister sur le réalisme de l'Incarnation. « Il a pris chair de la Vierge Marie » proclamons nous dans le symbole de Nicée-Constantinople. Il s'est fait homme. « Il a aimé avec un cœur d'homme. Il a travaillé avec des mains d'homme » (GS 22). Nous pourrions continuer : il a habité une terre ; il a reçu la culture et la langue de ses pères ; il a grandit dans une famille humaine,... Il s'est fait semblable à nous en tout, à l'exception du péché.

    Une famille. Un père adoptif, certes, mais un homme qui s'est montré à lui comme le père. Une mère qui l'a enfanté. Les vocations de cette homme et de cette femme sont uniques, et pour cause ! La vocation de cette famille est unique, et pour cause ! Elle est le creuset humain où le Fils de Dieu devient l'un de nous.

    Aujourd'hui, les textes nous invitent à regarder cette famille, comme les bergers ou les mages qui en entrant dans la maison voient tout à la fois l'Enfant et ses parents. Ils ne voient pas l'Enfant sans Marie et Joseph. L'Evangile ne nous donne pas à voir l'Enfant en dehors du réalisme de l'Incarnation dont ses propres parents sont comme le garant.

    On peut fêter la sainte Famille en regardant les vertus propres à elle : de silence, de travail et de prière, comme le chante une très belle homélie de Paul VI à Nazareth en 1964. On peut regarder la qualité spirituelle et théologale de leur relation. On peut en faire le modèle moral de nos familles.

    Mais en plaçant l'Enfant-Dieu dans la crèche, au début de la nuit de Noël, nous avons refait symboliquement ce que Dieu lui-même a voulu faire. Nous avons inséré le salut de Dieu au cœur de l'humanité. Un couple. Un homme et une femme reçoivent le salut donné à la terre. Rien d'humain n'est étranger au Sauveur. Ni la réalité d'une famille. Ni la réalité d'une terre, d'une culture, d'une langue, du travail, de la souffrance. Et tout cela commence à Bethléem, entre Joseph et Marie.

    Tout est assumé par Lui. Tout est porté par Lui. Voilà l'enseignement de Bethléem et de Nazareth. Voilà la leçon de ces 30 années de silence. Il porte en lui notre humanité, et en particulier cette dimension familiale.

    Vous allez me dire que la famille de Dieu, c'est chacun de nous. Qui est ma mère, mes frères, mes sœurs, sinon celui qui fait la volonté de mon père ? Par le baptême, et déjà par l'entrée en catéchuménat, nous sommes devenus membres de l'Eglise, frères et sœurs dans la suite commune du Christ. Le fait d'être des disciples crée entre nous un lien de fraternité qui ne peut s'effacer. Nous sommes de la famille de Dieu.

    Mais permettez-moi d'insister : l'incarnation du Fils de Dieu assume la réalité de la famille. Il vient sauver toute la famille humaine. Il vient également sauver la structure de la famille, les relations familiales. L'Eglise est l'intendante de ce salut là, de manière prophétique. Notre société, nos familles sont parfois très malmenées, très blessées dans ce domaine. Aujourd'hui, je vous propose de renouveler notre confiance et notre prière au Christ. Qu'Il vienne consoler ceux qui pleurent dans nos familles. Qu'Il redonne la parole à ceux qui ne communiquent plus. Qu'Il vienne réunir ceux qui sont séparés et désunis. Qu'Il éclaire ceux qui doutent. Qu'Il donne la force à ceux qui peinent. Qu'Il sauve nos familles.