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Toutes portes closes

Conclave-Extra-omnes_4.jpgAprès cette semaine de l’octave marquée par le départ si soudain du pape François, nous voici réunis au cénacle, comme les apôtres au soir de Pâques et également 8 jours plus tard. Voici ces 2 premiers dimanches qui ouvrent le temps de la résurrection du Christ. Les apôtres sont réunis, toutes portes fermées, dans la peur et la crainte. Mais l’annonce de la Résurrection se fraie un chemin dans leurs cœurs, comme nous venons de l’entendre ; la joyeuse nouvelle a toujours besoin de brèche pour pénétrer les cœurs et les intelligences. Suivons donc les 11 apôtres dans cette lente ouverture et leur lent chemin de foi. 4 étapes pour jalonner ce chemin.

Tout d'abord, toutes portes closes, Jésus ressuscité est au milieu d’eux. Il fait irruption. Il se rend présent. Il fait fi de l’espace. Le voici là, au milieu d’eau. Il n’est pas invité, il s’invite. Parce qu’il est toujours déjà là, avant même que nous pensions à lui, sa présence ne dépend pas de nous. Elle n’est pas au bout de nos efforts, ni de nos gesticulations. Jésus sait se faufiler dans les brèches de nos cœurs et de nos existences pour se rendre présent. Il est toujours déjà là. Et que dit-il ? Sa première parole est le don de la paix : « La paix soit avec vous ! » Ce salut n'est pas la simple salutation orientale, Shalom, une formule de politesse. À ses disciples incrédules et peureux, Jésus fait à ses disciples le don de la paix qui surpasse toute compréhension, la paix qui vient de la réconciliation avec Dieu, la paix qui guérit les cœurs et qui ouvre la foi et permettra une réponse aimante. Dans nos existences souvent troublées par les soucis, les peurs et nos cœurs divisés, Jésus offre sa paix, une paix qui peut transformer nos cœurs et nos esprits.

Ensuite, Jésus montre ses mains et son côté, les marques de sa passion. Ces plaies sont les marques tangibles de son amour infini pour nous. Elles donnent aux apôtres de le reconnaître. C’est bien lui, l’homme des douleurs, lui le défiguré du Golgotha, le supplicié, celui qui injustement mis à mort a vécu sa passion volontaire. C’est bien lui qu’on avait détaché de la croix, dont on avait lavé le corps et les plaies avant de l’oindre et le mettre au tombeau. Ces plaies nous rappellent que notre salut a été obtenu à un grand prix, le sacrifice de Jésus sur la croix. En voyant ces plaies, les disciples sont remplis de joie, dit l’Evangile. Ils reconnaissent en Jésus le Seigneur ressuscité, celui qui a vaincu la mort et le péché. Dès lors, pour nous, ces plaies sont une brèche pour le rencontrer et le reconnaître. Ces plaies sont source de joie, parce qu’elles sont une brèche par lesquelles l’amour inconditionnel et sans limites nous atteint. 

Après le don de la paix et la marque des plaies, Jésus souffle ensuite sur ses disciples et leur dit : « Recevez l'Esprit Saint. » Par ce geste créateur et recréateur, il accomplit le don de la miséricorde. Pour eux, et donc pour nous, la miséricorde sera la forme que la paix prendra : l’amour renouvelé quoi qu’il arrive. Ce don de l'Esprit Saint est le signe de la présence continue de Jésus parmi nous. L'Esprit Saint est celui qui nous guide, nous console et nous fortifie. Il est la source de la miséricorde divine qui coule dans nos vies. En recevant l'Esprit Saint par les brèches de leur propre cœur, les disciples deviendront les instruments de la miséricorde de Dieu dans le monde. Ils sont envoyés pour annoncer le pardon et la réconciliation, pour panser les cœurs meurtris, guérir les blessures du péché et apporter la paix de Dieu à tous.

Enfin la figure de Thomas qui semble sceller ce don miséricordieux. Il refuse de croire en la résurrection de Jésus sans preuve tangible. Il lui faut voir et toucher les plaies. Alors Jésus se laisse faire. L’amour infini du Fils de Dieu fait foi des doutes et des questions, des discussions et des tergiversations. Il se donne à toucher, en vue de la foi : c’est que Jésus vient à la rencontre de nos doutes et de nos esprits embrumés. Il nous invite à toucher ses plaies, à faire l’expérience de son amour miséricordieux et à croire en lui.

Le pape François a été « proche des gens, avec un cœur ouvert à tous » disait le cardinal Ré hier aux obsèques que nous avons été nombreux à suivre. Chez le pape Bergoglio, la brèche de l’amour miséricordieux a été le signe de sa vocation : miserando atque eligendo, choisi parce que ‘miséricordié’. Cette brèche de la miséricorde est devenue la matrice de son ministère de prêtre, d’évêque et de pape, pasteur de toute l’Eglise. Chers amis, de la brèche du cœur du pape, l’Eglise a reçu pendant 12 ans ce don de l’amour inconditionnel de Dieu pour tous. 

Nous rendons grâce pour ce témoin de la joie, témoin de la joie de l’Evangile, de la miséricorde de Dieu offerte à tous. Au lendemain de ses obsèques, et alors que, dans quelques jours, es cardinaux vont entrer dans le Cénacle du conclave, alors que les portes seront closes, nous prions pour que l’Esprit Saint fasse irruption, que le Seigneur ressuscité leur fasse don de sa paix, pour le bien de l’unité de toute l’Eglise. 

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