Juste quelques mots après cette longue lecture de la Passion, au regard d’un autre évangile lu tout à l’heure au début de notre célébration. Quel contraste entre l’entrée triomphale du Christ à Jérusalem et ce long chemin souffrant de celui qui monte vers sa croix !
Celui qui entre dans la ville, dont les portes même s’ouvrent pour l’acclamer, en sortira pour que la pierre du tombeau se ferme sur lui. Comme se peut-il que les vêtements soient déposés devant lui pour lui rendre hommage, alors qu’on le dépouillera ensuite de ses propres vêtements en les partageant ? Comment se fait-il qu’on lui fasse un accueil triomphal avec des palmes, alors qu’on l’humiliera avec le fouettant et le giflant avec un roseau ? Comment se fait-il qu’il entre, monté sur un âne, comme un roi de Juda, lui qui est fils d David, alors qu’il sortira de la ville, courbé sous le poids de la croix comme un malfaiteur, lui qui est fils d’homme ?
Comment se fait ? ce jour, je ne chercherai pas à scruter le cœur inconstant de ces foules en ébullition au moment de la Pâque juive à Jérusalem. Le prophète avait justement dit que « le cœur de l’homme est compliqué et malade, qui peut le comprendre ? ». C’est précisément ce que Jésus vient assumer, qu’il vient porter, pour notre salut.
Aujourd’hui, nous le voyons et nous le suivons. Ou plutôt, c’est lui qui nous voit et qui vient passer dans nos vies. Il y entre pour y vivre son mystère pascal. Laissons vivre sa semaine sainte sa semaine sainte dans nos vies, dans nos existences. Il passe dans nos vies pour ne plus en sortir, si nous le voulons. Lui le veut, parce qu’il est Sauveur. Lui le peut, parce qu’il est Seigneur.