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Dans le secret...

Careme-2020-vignette-V2-6.pngA un moment que personne d’entre nous n’a choisi, nous entrons dans le Carême. Pourquoi aujourd’hui plutôt que la semaine prochaine ou la semaine dernière ? Peu importe, c’est aujourd’hui avec cette journée de jeûne et d’abstinence, avec cette messe où nous allons recevoir ces cendres sur notre front en signe de pénitence. Elles viendront comme sceller notre désir de conversion. Nous avons entendu la 2ème lecture, St Paul qui insiste avec solennité sur aujourd’hui : c’est maintenant le moment favorable, c’est maintenant le temps du salut. Aujourd’hui.

Alertés par cette exhortation de St Paul, nous avons entendons le Christ nous enseigner sur ces 3 piliers du Carême que nous connaissons et avec lesquels nous sommes plus ou moins à l’aise : le jeûne, la prière et l’aumône. Ces 3 piliers veulent nous alléger le cœur. Ils ont pour but de nous rendre plus disponibles à Dieu. 

Le jeûne va nous permettre de récupérer notre liberté face à toutes nos idoles : la nourriture en est une, mais nos smartphones en sont une autre, nos séries favorites, nos jeux vidéo, sans compter tous les sites qui nous gavent d’images, d’informations, de communications toxiques. Si vous n’aviez pas d’idées précises de jeûne, en voilà plusieurs. J’en ajoute d’autres : jeûne de mots offensants ou de pensées pessimistes, jeûne de tristesse et d’amertume, jeûne d’ingratitude et de ressentiment… Vous en voyez l’esprit. Ce jeûne sera une cure de détox, pour être disponibles à Dieu et aux autres. Il n’empêche que le jeûne de nourriture restera incontournable, parce qu’il implique notre corps. C’est dans notre corps que nous sommes en relation les uns avec les autres, et avec Dieu. C’est dans notre corps que nous nous fermons aux autres et à Dieu. Ce jeûne corporel aura toute son importance. Quand commencerons-nous à faire le bien ?

La prière vient alors combler ce creux, cette apparence de vide que le jeûne aura apporté. Là encore le Christ nous prévient : pas de rabâchage, pas de prière ostentatoire. Retire toi dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père dans le secret. Ste Thérèse d’Avila disait que la prière est un entretien familier avec quelqu’un dont on se sait aimé. Et le Carême nous remet sous les yeux et dans le cœur cette figure du père du fils prodigue qui attend patiemment son fils parti et perdu. Il attend et il accueille de façon inconditionnelle quand le fils enfin revient. Vous avez un goût pour la Parole de Dieu ? lisez-la, faites en votre nourriture pendant le Carême. Vous avez un goût pour la prière en silence ? Prenez un RDV familier, régulier et fidèle dans le cœur à cœur. Vous avez un goût pour les vies de saints ? Prenez une belle biographie d’un saint qui sera votre compagnon de marche pendant cette traversée du désert. Vous avez du mal à décrocher d’Internet ? Vous avez même l’opportunité de vous inscrire à un Carême en ligne qui vous guidera pas à pas. Peu importe le support, creuser cette relation de cœur à cœur avec ce Dieu trois fois saint, qui vous aime et vous attend. C’est maintenant le temps favorable.

Enfin, l’aumône et le partage. Là encore le Christ prévient : n’attend rien en retour. Si tu donnes, tu donnes. N’attends pas de contre don. Que ta main gauche ignore ce que fais ta main droite. Donne de ton temps, donne de ton attention, donne de ton affection, donne de ton superflu, donne de tes biens avec prudence et générosité. Là encore, n’es-tu pas un peu encombré ? Cette aumône sera une manière de partager avec ceux qui sont dans le besoin, et ils sont nombreux. En désencombrant notre cœur, ce partage en vérité sera l’occasion de nous décentrer, de sortir de notre nombrilisme.

J’en termine. En parlant du jeûne, le Christ dit de façon surprenante : « quand tu jeûnes, ne prends pas un air abattu… parfume-toi la tête ». Soyons heureux de ce temps qui nous est donné pour revenir au Seigneur, qui est la lumière de nos vies, qui est celui qui seul peut nous donner la joie que nous ne pouvons nous donner à nous-mêmes. Soyons heureux, enthousiastes et fervents. Cela colorera notre Carême d’une toute autre manière. Entrons-y non à reculons, mais dans la joie d’une ferveur renouvelée. 

Les catéchumènes qui demandent le baptême ont hâte d’être à Pâques. Ils seront presque 100 pour tout le diocèse à vivre l’appel décisif ce samedi dans cette église. Leur route vers Pâques est un chemin de purification, mais aussi d’avancée vers la lumière éclatante du Christ. Nous leur devons ce témoignage de vieux baptisés que la vie chrétienne vaut la peine d’être vécue, d’être choisie, et même d’être rechoisie à chaque Carême !

C’est donc le moment ce soir de rechoisir de vivre avec et pour le Christ !

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