Cette nuit de Noël 2024, le pape François a ouvert à Rome les portes de l’Année Sainte. En cette nuit sainte, le pape a ouvert une année jubilaire, en nous donnant un axe, une intention spirituelle, celle de grandir dans l’espérance. Et c’est beau que nous soyons tous ramenés à ce grand cadeau de l’espérance en cette fête de Noël.
Que fêtons-nous à Noël ? Noël c’est un évènement extraordinaire, celui de cette humble naissance de jésus à Bethléem. L’Evangile d’hier soir nous donnait à entendre les anges, nous invitait à nous rendre en hâte à la crèche avec les bergers. Bientôt nous suivrons les mages dans leur pèlerinage vers l’Enfant. Noël, c’est l’événement inouï d’un de la réalisation d’une promesse séculaire, celle d’être visités par Dieu, celle d’être sauvés. Noël c’est l’ouverture d’une brèche dans notre monde ancien, fatigué et malade. Noël, c’est la promesse d’une joie possible au milieu de tant de bruit, de fracas, de guerre, d’angoisse.
Avec l’ouverture de ce Jubilé, nous découvrons que Noël est la source d’une espérance, parce que rien n’est impossible à Dieu. L’espérance n’est pas morte, elle est vivante. Elle enveloppe notre vie pour toujours. L’espérance ne déçoit pas.
Nous pouvons quelque fois être fatalistes devant les évènements qui nous arrivent : c’est comme ça. Nous pouvons même être résignés : ce sera toujours comme ça. Voici que Noël vient nous redire que Dieu s’occupe de nous, qu’il peut donner un nouveau sens à l’histoire et aux évènements. Il s’occupe de nous, il se fait l’un de nous pour nous rendre semblables à Lui. Il est descendu parmi nous pour nous relever et nous ramener dans l’étreinte du Père. En médiant sur le signe de la crèche, le pape François, écrivait il y a quelques années que « En Jésus, le Père nous a donné un frère qui vient nous chercher quand nous sommes désorientés et que nous perdons notre direction ; un ami fidèle qui est toujours près de nous. Il nous a donné son Fils qui nous pardonne et nous relève du péché »
Chers amis, qu’il est beau de pouvoir se matin se sentir moins seuls, grâce à cette présence au milieu de nous de celui qui vient partager notre condition humaine pour l’élever, pour lui ouvrir une espérance nouvelle. Il est beau de s’arrêter devant nos crèches pour contempler cette espérance qui s’est faite chair.
Nous venons d’entendre cet Evangile du prologue de St Jean. Il ne nous donne pas de récit des événements de Bethléem. Il ne nous décrit pas les personnages de cette scène si familière de la Nativité, mais il nous en donne un sens profond. Au-delà de la paille, de l’âne et du bœuf, au-delà des décorations que nous pouvons y ajouter, cet Evangile nous fait contempler ce Verbe fait chair, cette lumière qui entre dans le monde, celui qui vient chez les siens, celui qui a le pouvoir de nous faire devenir enfants de Dieu.
Dans le cours de l’année liturgique, nous aurons le temps de revenir sur l’opposition que ce Verbe fait rencontre, lui qui n’est pas reçu, lui que les lumières voudront engloutir. Pour l’heure, contemplons le dans sa beauté, dans sa bonté. Il est la vraie lumière qui éclaire tout homme en venant dans le monde.
Pourquoi être triste ce matin quand une telle joie vient à notre rencontre pour réchauffer nos cœurs tièdes ? Pourquoi être ténébreux quand une telle lumière vient éclairer nos visages ? Pourquoi être distants et badauds quand un Sauveur vient nous visiter en s’invitant à la table de notre humanité, quand le Créateur du monde se fait petit enfant, quand l’infiniment grand se fait petit ? Venons-nous réchauffer à la source d’une telle espérance. Venons nous réjouir à la flamme d’un tel renouveau.
Pour conclure, je laisse la parole au pape François en cette nuit de la Basilique Saint Pierre : « Sœurs et frères, avec l'ouverture de la Porte Sainte, nous avons inauguré un nouveau Jubilé : chacun de nous peut entrer dans le mystère de cette annonce de grâce. C'est la nuit au cours de laquelle la porte de l'espérance s'est ouverte au monde ; c'est la nuit au cours de laquelle Dieu dit à chacun : il y a de l'espérance pour toi aussi ! Il y a de l’espérance pour chacun d'entre nous. Mais n'oubliez pas, sœurs et frères, que Dieu pardonne tout, Dieu pardonne toujours. N'oubliez pas cela, c'est une manière de comprendre l'espérance dans le Seigneur… Ma sœur, mon frère, en cette nuit, c'est pour toi que s'ouvre la « porte sainte » du cœur de Dieu. Jésus, le Dieu-avec-nous, est né pour toi, pour moi, pour nous, pour chaque homme et chaque femme. Et tu sais ? Avec Lui, la joie fleurit, avec Lui la vie change, avec Lui l'espérance ne déçoit pas. »