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« Pas de pain, pas de sac, seulement un bâton »

image_largeDans la suite de l’Evangile selon St Marc, nous arrivons à une nouvelle étape du ministère public de Jésus. Après avoir finalement assez brièvement formé ses disciples, voici qu’il les envoie en mission. C’est ce que nous entendons aujourd’hui. Ils l’ont vu faire des miracles, ils ont écouté ses enseignements, ils ont même été sauvés d’une tempête. Les voici devenus missionnaires, apôtres. On ne les entend pas maugréer, ni même arguer de leur incompétence. Ils sont envoyés et ils partent.

Ils partent avec 3 consignes du Maître, qui ont leur importance : ils partent deux par deux, ils reçoivent une autorité sur les démons, ils partent en devant voyager léger : « pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture, seulement un bâton ».

3 consignes qui nous intéressent ce matin : D’abord l’envoi 2 par 2, c’est-à-dire jamais seul, parce qu’on n’est pas propriétaire de la mission et du service. Cette règle est toujours d’actualité, dans les conférences St Vincent de Paul ou chez certains ordres religieux comme les capucins, un qui parle, l’autre qui prie.

Ensuite, une puissance ou une autorité qui est donnée sur les démons. C’est une autorité qui vient du Christ lui-même parce qu’il est le Maître de la Création nouvelle qu’il vient renouveler en la purifiant. C’est pour cela qu’il est venu. Dans les autres évangiles, la feuille de route intégrera la prédication et la guérison.

Et enfin la consigne de voyager léger, sans s’encombrer, pour n’être que des instruments dociles et confiants dans la main du Père, en concrètement pour s’en remettre uniquement à l’hospitalité de ceux qui accueilleront ces envoyés du Seigneur. La consigne est décapante. Les pèlerins de St jacques le savent bien.

Cette consigne renvoie à une règle orale de l’époque de jésus qui concernait les pèlerins qui montaient au Temple pour y prier et louer le Dieu trois fois saint. Le talmud a mis par écrit cette règle : « on ne montera pas au temple avec un bâton, des chaussures aux pieds, muni d’une ceinture pour l’argent ou les pieds remplis de poussière ». On monte donc léger et dépouillé de tout ce qui encombre ou souille. On monte simple et confiant, comme un enfant ou un pénitent. On y monte ainsi pour la gloire du service de Dieu. Et c’est bien ainsi que Jésus envoie ses disciples en mission, simples et confiants. Leur seul trésor sera la parole qu’ils transmettent. Le témoignage des riches vend du rêve, mais le témoignage de pauvres est plus simple et plus proche de la réalité. Comme Jean-Baptiste et comme Jésus avant eux, ils annonceront qu’il faut se convertir. Ils le peuvent parce c’est ce qu’ils ont vécu, être converti par le Christ au point de le suivre. Ni plus, ni moins. Et les succès viendront.

Les disciples missionnaires que nous sommes ont beaucoup à apprendre de cette page d’Evangile. Nous avons à y trouver une audace et une simplicité que nous ne soupçonnons même plus tant nous sommes englués par la timidité ou la complexité, ou le manque de ferveur.

Il s’agira de s’appuyer sur un frère ou une sœur pour partir 2 par 2. Nos fraternités paroissiales peuvent nous y aider. Il s’agira de recevoir la puissance et l’autorité de Jésus lui-même, et non sur notre légitimité plus ou moins supposée. Et enfin il s’agira de nous établir sur le seul trésor et le seul bagage que nous ayons, celui de cette si belle parole de Dieu.

Peut-être trouvons nous un peu abrupte de commencer par un appel à la conversion. Pourtant nous entrons chaque année en Carême avec cet appel pressant. Plutôt que le bâton, privilégions la carotte, celle de l’amour inconditionnel et du dessein miséricordieux du Seigneur. La 2ème lecture nous brosse un appel inouï : dans son grand amour, Dieu a voulu pour nous depuis toujours que nous soyons en sa présence. Il a voulu faire de nous des enfants bien aimés en son Fils. Il a voulu nous faire partager sa nature divine, par son Fils, avec son Fils, dans son Fils.

Quel merveilleux horizon, quel grand projet de Dijon pour nous ! On a envie d’y courir, de se laisser séduire par un tel dessein d’amour. Et surtout, on en envie d’en faire partager un grand nombre. Etre témoins du Royaume qui est là et qui vient, quelle belle mission !

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