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Jésus entra dans la maison de Pierre et d'André

ob_e9d040_belle-me-re-rembrant.jpgVoici donc la description d’une journée de Jésus. On pense que St Marc a mis par écrit la prédication orale de St Pierre. De ce fait, on peut penser que le récit de cette journée a la saveur d’un témoignage de 1ère main, de celui qui a vu, entendu et surtout reçu le Verbe de vie.

On voit Jésus sortir de la synagogue où il enseignait le jour du sabbat, venir dans la maison de Pierre pour y guérir sa belle-mère aux prises avec la maladie. Puis el soir venu sortir pour de nombreuses guérisons et expulsions de démons, puis la nuit, et la prière bien avant l’aube, et le départ pour une autre journée d’enseignement dans les synagogues, accompagné d’autres expulsions de démons. Voilà le ministère de Jésus qui n’a pas d’endroit où reposer la tête.

Il y en a un, c’est la maison de Pierre où il vient habiter et se reposer. La maison de Pierre et d’André, où la belle-mère de Pierre est clouée par la maladie. Pour elle, il n’y a plus d’autres horizons que celle de cette maladie implacable. Pour elle, c’est le deuil de la joie qui s’est enfuie, le deuil de la sociabilité parce que la solitude est comme une double peine qui s’ajoute à la maladie. Et que dire des angoisses, des questions sans réponse. Elle est clouée, mise à terre. Elle est tombée malade. 

Le texte de Job lue en 1ère lecture mette des mots sur la détresse de cette malade. Ce sont les mots de toutes les souffrances physiques, psychiques ou sociales : depuis des mois, je n’ai en partage que le néant, je ne compte que des nuits de souffrance. A peine couché, je me dis : ‘quand pourrai-je me lever ?’ Le soir n’en finit pas : je suis envahi de cauchemars jusqu’à l’aube. Et la finale : mes yeux ne verront plus le bonheur. Plus jamais. Ce ne sera plus jamais comme avant. 

Parce que la maison du corps et de l’esprit sont devenus une prison, il n’y a plus d’horizon, plus de perspective, plus de projets. Ici et maintenant, c’est insupportable, incommunicable. Mes yeux ne verront plus le bonheur. Et vous le savez bien, vous qui avez traversé l’épreuve d’un cancer, où qui avez accompagné l’un de vos proches. Et nous le savons bien, parce qu’il nous est arrivé ou qu’il nous arrive de tomber dans la désespérance de la maladie. Au lieu d’en sortir par le haut, par la joie et l’espérance, la tentation d’en sortir par le bas est là, la désespérance. Mes yeux ne verront plus le bonheur…

Dans la maison de Pierre, dans cette prison que cette femme voudrait quitter, voici que Jésus s’invite, sans parole et sans demande. Le récit tranche d’avec d’autres récits de guérisons où la demande est explicite de la part du lépreux, de l’aveugle ou de ceux qui les accompagnent. Jésus voit cette femme, et dans sa grande tendresse, il la prend par la main la relève et la guérit. C’est le miracle.

Il rend cette femme à elle-même ; il la relève, elle qui était tombée. Il lui redonne la joie, la société. Elle revient dans la compagnie des vivants, prémices de tous ceux qui seront guéris par Jésus, l’aveugle qui le suivra, le lépreux qui reviendra sur ses pas pour louer Dieu, le sourd-muet qui chantera le Seigneur. Que feront-ils de leur guérison ? Ils en feront une nouvelle vie, à la suite de Jésus, parce que cette guérison leur aura donné l’espérance d’un monde nouveau. Le bonheur n’est pas derrière eux, il est devant et il a un nom et un visage.

On peut être surpris et surtout déçus que Jésus ne fasse que si peu de miracles. Et même on peut lire qu’il en fera de moins en moins au long de son ministère public. Il ne fera pas le miracle qui lui éviterait l’arrestation, les coups et les meurtrissures. Il n’évitera pas la Croix, alors qu’on le tentera d’en descendre. Il n’échappera pas à la mort. Le miracle, c’est qu’ayant traversé tout cela, d’une manière qui lui appartient à lui, prenant la place que lui seul pouvait prendre, le miracle c’est que la vie aura le dernier mot au matin de Pâques. Ni la maladie, ni la souffrance quelle qu’elle soit, ni la mort n’auront le dernier mot. Lui seul, le Vivant aura ce dernier mot. 

Et nous en avions un indice dans le texte de ce jour. Cette femme clouée sur son lit de souffrance, emprisonné dans le tombeau de sa maladie, voilà qu’il la prend par la main et qu’il la relève. Il la relève. Le grec n’avait pas de mot pour parler de la résurrection, alors il en utilise 2 : se réveiller, se relever. Cette femme, il la ressuscite, tout comme il nous ressuscitera avec lui. Les icônes de la résurrection nous montrent justement le Christ victorieux de la mort dont les portes sont fracassées, prenant Adam et Eve par la main pour les relever, les réveiller.

Dans la maison de Pierre, où le Christ s’invite, la vie a le dernier mot. Quelle promesse ! Jésus a toujours le dernier mot, maintenant et à l’heure de notre mort. Il a le dernier mot parce qu’il est sorti du sein du Père pour cela. Il entre dans nos maisons pour cela. Il s’invite dans nos tombeaux, dans nos maladies, quelles qu’elles soient, pour cela. Il a le dernier mot : relève-toi !

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