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Voici l'Agneau de Dieu !

evangile-du-dimanche-voici-agneau-de-Dieu-ENFIN-UNE-BONNE-NOUVELLE-RCF_0.jpg.webpCes pages de l’Ecriture ont la saveur des commencements. C’est le commencement du ministère de prophète pour le jeune Samuel, consacré au Seigneur. C’est le commencement du ministère public de Jésus avec la suite et l’appel des premiers disciples. C’est le commencement de notre nouvelle année, de ce temps ordinaire où le Royaume de Dieu pousse et grandit dans nos cœurs et dans toute l’Eglise.  C’est donc la saveur de ces commencements où tout est fondateur, tout est promesse.

C’est donc le beau début, le beau printemps spirituel pour les disciples, ces premiers appelés qui suivent le Christ. C’est un début qui avait été initié et préparé par la suite de Jean le Baptiste dont certains étaient déjà des disciples. Auprès de lui, ils avaient entendu l’enseignement et l’appel à la conversion, l’annonce de la venue de celui qui viendrait rétablir et sauver toutes choses. A son école, ils avaient écouté l’appel à la repentance et le baptême dans l’eau en vue du pardon des péchés. Ils avaient entendu la douce mélodie de l’annonce de Celui qui doit venir.

Et voici qu’un jour du temps, en un lieu et un moment dont ils garderont la mémoire vive et brûlante, Jean le Batiste leur désigne celui qui était tant attendu et tant annoncé : « Voici l’Agneau de Dieu ». Le Baptiste utilisera différentes désignations ou dénominations pour désigner Jésus. Il parlera tantôt de l’Epoux, tantôt de Celui qui doit venir, tantôt de Celui qui est plus fort que moi, tantôt du Messie. Ici et à é reprises, il désigne l’Agneau de Dieu.

Je ne sais comment résonne cette dénominations pour les auditeurs du Baptiste, ni comment elle résonne à vos oreilles du XXIème siècle. L’agneau a sans doute une figure douce et innocente. Mais pour un lecteur assidu de la Bible, c’est tout à la fois celui qu’on mène à l’abattoir et celui qu’on immole pour el repas pascal. C’est donc tout à la fois celui dont parle Isaïe dans le Chant du serviteur que nous lisons le Vendredi Saint : l’agneau innocent, qui est maltraité, mis à mort pour nous et dont les souffrances guérissent nos fautes et nos péchés. Et tout à la fois, l’agneau sans faute et sans tache qui est sacrifié la veille de la pâque pour être consommé en mémorial de la sortie d’Egypte. Par ses souffrances, nous sommes guéris. Et d’ailleurs, Jean le Baptiste annonce déjà l’Agneau du Dieu qui enlève des péchés du monde.

Nous ne sommes que dans les débuts, et le beau printemps du ministère public de Jésus, et pourtant le Baptiste entrevoit déjà la fin. Il annonce déjà le cœur de la mission de Jésus : sa mort rédemptrice. Il dévoile déjà tout le chemin qui sera celui du salut par la Passion volontaire. La crèche que nous avons à peine démontée est comme entachée de cette trace violente mais pourtant annoncée. Nous aurions pu le pressentir quand il y a quelques semaines nous chantions : « de la crèche au crucifiement, Dieu nous livre un profond mystère, pour un Dieu quel abaissement ! »

« Voici l’Agneau de Dieu » chante et proclame Jean le Baptiste. Et pourtant, les premiers disciples ne reprendront pas à leur compte cette désignation de Jésus. Ils l’appelleront Rabbi, c’est-à-dire le Maître à l’école de qui on se met. Ils l’appelleront Christ, c’est-à-dire le Messie,, celui annoncé par tout l’Ancienne Alliance, avec la diversité des figures du Messie tantôt glorieux et triomphant, tantôt souffrant et persécuté. Jamais dans le ministère public de Jésus, ils ne reprendront à leur compte cette dénomination de l’Agneau de Dieu, tant elle est annonciatrice d’un drame que seul un miracle et une intervention divine pourront dénouer et éclairer.

Même à la Cène, même en recevant la bouchée de cette Agneau pascal, celui de la dernière Pâque de Jésus parmi eux, le lien entre cette chair qu’il fait manger et le salut qu’il apporte ne leur paraîtra pas. 

« Voici l’Agneau qui enlève les péchés du monde, heureux les invités au festin des noces de l’Agneau » allons-nous entendre dans un instant. Jean Baptiste continue son ministère prophétique parmi nous à chaque Eucharistie. Et en un sens, nous voici comme les premiers disciples à recevoir cette désignation, ce doigt pointé vers Jésus qui va et vient sous nos yeux et dans nos vies.

Celui-ci est celui qui te porte et te sauve. Celui- ci est à écouter, à regarder et à laisser œuvrer. Celui-ci est venu en s’abaissant, en prenant cette place que tu ne pouvait pas prendre, celle de l’Agneau innocent qui est offert à ta place. Son sang te lavera, sa chair te nourrira, sa candeur te redonnera une beauté perdue dont Dieu veut te revêtir pour toujours.

Au seuil du ministère public, nous entrevoyons le sens profond de tout ce qui va être mis sous nos yeux aux long de cette lecture de l’Evangile. Ce fut le long chemin de foi des disciples devenus Apôtres. L’enseignement de Jésus et l’habitation de l’Esprit de la Pentecôte les illuminera et les poussera sur le chemin de l’annonce. Ce sera notre propre chemin de foi, celui que nous reprenons avec cœur et détermination, pour que nous soyons ces disciples-missionnaires qu’il attend de nous. 

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