UA-63987420-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« Car mes yeux ont vu le salut »

b_famille.jpgVoici que la Sainte Famille fêtée aujourd’hui nous emmène de Bethléem à Jérusalem, puis de Jérusalem à Nazareth. Un petit périple pour aller au Temple, un long voyage pour rentrer en Galilée. Et je voudrais rester un peu à Jérusalem avec cette scène au temple, 40 jours après la naissance de l’enfant, une scène qui nous fait demeurer dans le climat spirituel de Noël, de la manifestation de ce Dieu fait homme.

Voici un couple parmi tant d’autres, qui viennent au temple pour 2 démarches complémentaires, la purification ou les relevailles de la mère, comme on disait autrefois ; l’offrande du fils premier-né, conformément à la Loi de Moïse, celle du rachat des premiers nés appartenant au Seigneur depuis la sortie d’Egypte.

Parmi tous ces couples, au milieu de cette foule qui se presse au Temple et notamment celle des prêtres, des lévites et du personnel au service du culte du Temple, cette Sainte Famille rencontre sur son chemin 2 personnages atypiques, Syméon et Anne qui donnent à ce geste rituel toute sa portée messianique.

Anne d’abord, dont on nous dit qu’elle est prophétesse, ayant fixé sa demeure auprès du temple, jeûnant et priant jour et nuit, vieille certes, mais dont l’existence est entièrement et uniquement habitée de l’attente de la délivrance d’Israël. A la vue de l’Enfant, ses lèvres s’ouvrent pour chanter et proclamer les louanges de Dieu et de l’Enfant-Dieu. 

Syméon ensuite, dont la longue attente était explicitement habitée par la promesse de l’Esprit Saint de voir le Messie de Dieu. Et l’Esprit le désigne dans la personne de cet Enfant qu’il tient en ces bras. Toute la promesse de Dieu, la Consolation d’Israël, la lumière des nations, dormant avec confiance et abandon entre ses bras. Que Dieu est fidèle à ses promesses, mais qu’il est déroutant !

Pour Anne et pour Syméon, la promesse de Dieu s’accomplit et ils le proclament chacun à leur manière. Pour eux, la fidélité de Dieu s’incarne et ils ne peuvent le garder pour eux. Ils sont à ce moment là, comme la tête de pont de toute l’attente d’Israël, une attente qui était habitée par les promesses de Dieu au long des siècles. C’est que Dieu ne s’est pas arrêté aux infidélités de son peuple. Le Seigneur, c’est lui notre Dieu, il s’est toujours souvenu de son alliance. Si l’homme oublie, Dieu lui se souvient, parce qu’il est fidèle à sa parole. Ce qu’il dit, il le fait. 

Anne et Syméon sont ces têtes de ponts de l’Ancien Testament, ces pauvres du Seigneur qui gardent en eux la mémoire de la fidélité de Dieu, alors qu’autour d’eux, la lumière de Dieu semblait s’être éteinte. A quoi bon attendre, quand rien ne semble arriver ? A quoi bon espérer l’intervention de Dieu, quand on peut faire sans ? A quoi bon croire, quand on ne sait rien ?

Anne et Syméon, et avec eux Elisabeth et Zacharie et touts les pauvres du Seigneur, sont dans le sillon de la foi d’Abraham dont la 1ère et la 2ème lectures nous rappelait la foi en la promesse inouïe de Dieu. Il a cru que Dieu donnerait la terre et la descendance qu’il promet, alors même que le temps qui s’écoule et les circonstances pouvaient en faire douter. 

Avec eux, nous découvrons que la foi est lumière intérieure sur le chemin de la vie. Elle se nourrit de confiance dans la parole donnée, de patience dans le temps de Dieu qui n’est décidément pas le nôtre. Elle se nourrit de silence pour savoir reconnaître et écouter le murmure de Dieu. Elle se nourrit d’humilité pour ne jamais se mettre en surplomb par rapport à la parole qui seule nous sauve. Elle s’accomplit en joie, parce que Dieu séduit les cœurs qui l’attendent au point qu’ils ne peuvent plus garder pour eux celui qu’ils ont enfin rencontré.

Confiance, patience, silence, humilité et joie. Finalement je suis en train de vous parler de la Sainte Famille de Nazareth, celle que la liturgie nous fait regarder aujourd’hui. De Bethléem à Nazareth, en passant par Jérusalem, ce sont bien ces vertus qu’il s’agit de regarder pour apprendre à les cultiver, ici à Dijon.

Nos familles humaines ont bien besoin de confiance, de patience, de silence, d’humilité et de joie, en ces dernières heures de 2023, comme au long de cette nouvelle année 2024. Cette année 2023 nous aura-t-elle fait grandir en confiance, patience, silence, humilité et joie ? Que la Sainte Famille nous obtienne ces 5 dispositions l’an prochain. Commençons par les décider.

Écrire un commentaire

Optionnel