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OUI - NON

378373905_873568660807613_3944381810460121011_n.jpgNous voici ce dimanche avec une nouvelle parabole dans le monde de la vigne. Je ne sais pas si la liturgie se met au diapason des vendanges d’il y a quelques semaines. Dimanche dernier, les ouvriers de la vigne. Dimanche prochain, les vignerons homicides. Ce dimanche, ces 2 fils envoyés à la vigne du père.

Plusieurs portes d’entrée à cette parabole sont possibles. On pourrait parler de l’ordre du père à ses 2 fils : « allez travailler à ma vigne ». Dans la perspective du Congrès Mission qui vient d’avoir lieu dans plusieurs villes de France, cet ordre résonne. Dans la perspective du synode romain qui va s’ouvrir dans quelques jours, cet ordre prend également tout son sens. Dans la dynamique du mois du Rosaire et de al semaine missionnaire à venir, nous restons dans une invitation pressante du maître à travailler à sa vigne. 

Mais je veux m’arrêter à 2 niveaux de lectures de cette page de l’Evangile. L’attitude des 2 fils, et l’enjeu de la cohérence entre ce que nous disons et nous faisons. Et la dénonciation des interlocuteurs de Jésus directement visés par une parabole qui les met en scène, eux qui n’ont pas écouté la parole, qui n’ont pas fait la volonté du Père.

Parlons d’abord de ce premier niveau de lecture. Jésus est à Jérusalem et les controverses fusent. Les discussions théologiques s’animent. Jésus est pris à partie, il est même contesté dan son autorité. On est loin du climat heureux et apparemment paisible de Galilée où les miracles avaient attiré les foules qui l’écoutaient et le suivaient. Là, Jésus est affronté à une opposition croissante qui est même paradoxale. Ceux qui sont le plus proches, ceux qui ont bénéficié des promesses de Dieu, de l’annonce du Messie et de la Consolation d’Israël, les voici rétifs, fermés à sa personne et à son enseignement. Les voici en première ligne de l’opposition à Jésus, dont nous savons quelle sera l’issue.

Au Sinai, ils avaient dit qu’ils suivraient Dieu, qu’ils écouteraient sa parole et mettraient en œuvre les commandements. Et voilà que Jésus leur reproche d’avoir renoncé en chemin, d’être désobéissant à la volonté du Père. Alors qu’en contrepoint, ces publicains, ses pécheurs publics de tout poils, collecteurs d’impôts, militaires collaborateurs, et même les prostituées, et même le bon larron,, tous ceux là qui avaient dit non à Dieu dans un premier temps, se sont repentis, se sont convertis. C’est la longue cohorte de tous ceux qui le suivent et qui ont accepté de changer de vie à l’écoute de son enseignement, et à la vue de ce qu’il fait. L’appel à la conversion a été suivi d’effets chez Zachée, chez Marie-Madeleine, chez tant d’autres ouvriers de la dernière heure. La leçon de Jésus est cinglante. Les dents doivent grincer à Jérusalem. On comprend pourquoi la suite est la parabole des vignerons homicides.

Mais il y a le premier niveau de lecture. Les 2 fils qui disent OUI ou NON et qui font ou ne font pas. Voilà qui nous donne 2 attitudes à l’égard de Dieu bien typées, mais qu’on peut retrouver dans d’autres relations. Dire que nous faisons et faire ce que nous disons, dans une obéissance toujours plus prompte et persévérante à la volonté du Père, celle que nous invoquons dans la prière du Notre Père. 

2 attitudes, celle du OUI et celle du NON. Cette du OUI, c’est-à-dire de l’accueil de la parole de Dieu, de l’écoute, de la conversion, d’une forme d’obéissance qui fait que je me laisse être formé intérieurement pour que ma vie, mais aussi celle de ma communauté, de ma paroisse soit informée, irriguée par l’action et la grâce de Dieu. Et puis l’attitude du NON, c’est simple, c’est l’inverse. Celle de l’indépendance, de l’autarcie, celle de l’orgueil qui veut se faire seul, qui n’écoute pas, qui ne se laisse pas être accompagné, façonné, formé. C’est celle de St Augustin avant sa conversion dans le jardin de Milan, ou celle de Charles de Foucault avant la rencontre avec l’abbé Huvelin, ou celle de Marie-Madeleine ou du bon larron avant leur rencontre avec Jésus. 

2 attitudes simples à identifier. Mais permettez que j’ajoute un 3ème : celle du ni OUI ni NON. Attitude tiède et molle, pas franchement OUI, mais pas franchement non. Celle d’une douce indifférence, qui s’accommode de petits OUI sans lendemain, mâtinés de petits NON dont on pense qu’ils sont sans importance. Dans l’Apocalypse, le Seigneur dénonce ces tièdes pour les réveiller de leur torpeur : « Je connais tes actions, je sais que tu n’es ni froid ni brûlant – mieux vaudrait que tu sois ou froid ou brûlant. » 

Cet Evangile de ce dimanche pourrait nous réveiller de notre torpeur, alors que nous passons sans doute par toutes les couleurs de ces 3 attitudes, du OUI, du NON du ni OUI ni NON. Enthousiastes et fidèles à certains moments, rétifs et désobéissants à d’autres, franchement tièdes et mous souvent. C’est le moment de reprendre le chemin du OUI, d’un OUI franc et généreux, d’un OUI qui rend heureux et qui sera un beau témoignage.

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