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Quand deux ou trois sont réunis en mon nom

priere_famille_0.jpg?itok=qLbGioCh1654010931« La corde à 3 brins ne se rompt pas facilement » (Qo 4,12). Voici ce que je vous propose pour entrer dans les lectures de ce dimanche. J’aurais pu y entrer par le début de l’Evangile qui nous parle de l’importance d’amener un frère pécheur à la repentance et à la conversion, et de le faire avec ménagement et patience. J’aurais pu vous parler de la responsabilité dont nous parle la 1ère lecture, la responsabilité que nous avons les uns envers les autres pour les prévenir dans leur conduite mauvaise. J’aurais pu vous entretenir de l’enjeu de l’amour du prochain comme critère décisif de l’amour de Dieu, à la manière dont la 2ème lecture nous en parle.

Mais la finale de l’enseignement de Jésus me fait justement penser à ce verset du livre de l’Ecclésiaste : « L’agresseur terrasse un homme seul : à deux, on lui résiste. Une corde à trois brins n’est pas facile à rompre ». Au moment où notre paroisse fait sa rentrée, il est bon et très réconfortant d’entendre ces enseignements bibliques : Une corde à trois brins n’est pas facile à rompre » 

Vous avez entendu qu’à 2 reprises, le Christ parle à ses disciples de ses 2 ou 3 qui donnent force à une démarche personnelle. Les 2 ou 3 témoins qui appuieront la démarche envers le pécheur pour l’amener à repentance et réintégration dans la communauté de l’Eglise. Les 2 ou 3 qui prient ensemble, qui demandent quoi que ce soit, et qui permettent la présence du Christ au milieu d’eux.

« La corde à 3 brins ne se rompt pas facilement ». Déjà le livre de l’Ecclésiaste avait cette belle intuition que seul, nous sommes fragile et vulnérable, que notre action reste limitée, et son efficacité plus faible. Alors qu’à 2 et surtout à 3, l’assise humaine est plus grande. Seul, on va plus vite ; à plusieurs, on va plus loin. Le pape François nous l’a enseigné dans son encyclique Fratelli Tutti : « Personne ne se sauve tout seul, il n’est possible de se sauver qu’ensemble… nous avons besoin d’une communauté qui nous soutient, qui nous aide et dans laquelle nous nous aidons mutuellement à regarder de l’avant » (FT 32 et 8)

Cette sagesse toute humaine mais déjà découverte par l’inspiration biblique, le Christ semble la consacrer comme nous le voyons dans ce dernier verset entendu ce jour : « quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux ». Et c’est d’un grand réconfort, d’entendre que le Christ s’engage à ce point dans la réunion de ces binômes ou trinômes.

Je dis réconfort, parce que nous souffrons trop souvent de notre solitude. Livré à lui-même, « le cœur connaît son propre chagrin et nul étranger ne partage sa joie », dit le livre des Proverbes (14,10). Solitude existentielle qui est notre lot commun, solitude que nous cultivons jalousement, mais solitude qui nous pèse, et nous fragilise aussi bien humainement que spirituellement. La dimension fraternelle est une dimension constitutive de notre identité chrétienne. Tout à l’heure, nous redirons ensemble la prière du NOTRE Père. En apprenant à prier à ses disciples, il leur a enseigné de se remettre d’abord à ce Père commun qui fait de nous des frères et sœurs en lui le Christ. 

Cette fraternité est constitutive de l’ensemble de la vie de l’Eglise, au point que le Christ y engage sa propre présence : je suis là présent au milieu d’eux. De ce fait, cette fraternité va nous aider à traverser ce que notre société traverse comme déficit d’attention, de délitement du lien social, de désagrégation dans les familles, dans les quartiers, dans les immeubles. Benoit XVI allait jusqu’à dire que l’avenir de l’Eglise sera « de former de nouvelles sortes de communautés, où les compagnons de route devront se grouper en se portant plus fortement les uns les autres, et en vivant dans la foi »

Comment allons-nous vivre en petit, ici dans notre paroisse, ce que l’Eglise a à vivre en grand alors qu’elle est répandue sur toute la terre ? Comment allons nous cultiver, entretenir et créer cette fraternité, avec le double enjeu de la tisser entre nous, et de l’ouvrir à ceux qui viendront ou que nous inviterons ? 

A chaque baptême, le prêtre accueille un enfant au nom de toute la communauté chrétienne, de toute l’Eglise, en lui disant : « l’Eglise de Dieu, la communauté chrétienne t’accueille avec joie ». Pour que cet accueil ne soit pas que formel, encore faut-il qu’il soit concret, qu’un esprit communautaire soit développé, que la joie de se retrouver soit manifeste, que des liens vivants soient tissés au delà des différences d’âges, d’éducation, de milieu social ou de sensibilité ecclésiale ou liturgique. Encore faut-il que la bienveillance soit exercée, sans susurration, ni murmure, ni médisance. 

Encore faut-il que nous entrerions dans la joie d’être des disciples qui se laissent être enseignés, des enfants du Père qui se laissent aimés par lui, des serviteurs qui mettent ensemble leur talents au service des autres, des apôtres qui parlent de celui qui leur a brûlé le cœur, et enfin des frères et des sœurs qui se laissent être rassemblés en son nom. Alors nous expérimenterons que « la corde à 3 brins ne se rompt pas facilement ». ».

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