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« Qu’ils se réjouissent ! »

ob_6b4f22_3-bougies-de-l-avent.jpgLa liturgie de ce 3ème dimanche de l’Avent se met au diapason de la joie nous dit-on. L’ornement rose, le chant d’entrée viennent prendre le relais de cette belle lecture du prophète Isaïe adressé aux exilés d’Israël à Babylone. Qu’ils se réjouissent. Dieu les fera revenir, il va venir les sauver. Dans la catastrophe nationale qu’avait été l’exil de 587 av JC, et pendant plus de 65 ans, cette espérance de retour, cette espérance de délivrance et de salut a donc un parfum de joie bien compréhensible.

Et nous l’entendons ce dimanche, alors qu’il pourrait y avoir de nombreux motifs humains, personnels, familiaux ou sociaux à ce que la joie soient retirés de nos visages et de nos cœurs. L’invitation est donc celle d’entrer dans la joie. Dans le judaïsme, parmi les 613 commandements, il y a celui de la joie : aux jours de fête, il faut être dans la joie, quel que soit ce qui habite notre cœur.

Je parle de joie, mais peut-être avez-vous remarqué que les lectures ne parlent pas que de joie. Où est la joie quand Jean-Baptiste qui est en prison interroge indirectement et fébrilement le Christ : es-tu celui qui doit venir ou nous sommes-nous trompés ? Où est la joie quand St Paul affirme que le Juge est à notre porte. Où est la joie quand il s’agit d’exercer notre patience et notre endurance, parce que ce que nous attendons, ou plutôt Celui que nous attendons n’est pas encore là ?

En me posant cette question, je me suis souvenu d’un texte du livre de l’Ecclésiaste qui affirme avec toute la sagesse de quelqu’un qui a médité sur le sens de l’existence qu’il y a un temps pour toute chose sous le ciel. Un temps pour pleurer et un temps pour rire, un temps pour gémir et un temps pour danser, un temps pour se taire et un temps pour parler. Et donc en le suivant et en le paraphrasant, il y a un temps pour attendre le Sauveur, et un temps pour l’accueillir. Un temps pour se préparer à sa venue, et un temps pour la célébrer. Il y a un temps pour les promesses, celle du salut pour les aveugles, les sourds, les boiteux et les morts, celle que nous avons lues au futur dans le livre d’Isaïe et un temps au présent pour l’accomplissement de ces promesses, ce temps où les aveugles voient, où les sourds entendent,…

Interprétation séduisante, mais qui ne me convient pas, et je suis obligé de vous la retirer aussitôt vous l’avoir fait miroiter, mais pour vous proposer un autre plat.

Quand vous recevez des invités à la maison, il y a la joie du moment passé avec eux et il y a la joie de s’y préparer. Autrement dit, la note particulière de l’Avent, et en particulier la joie qui est celle de ce 3ème dimanche est justement celle de l’espérance. C’est parce que nous savons cette venue si proche que notre coeur est déjà habité par la joie. La joie de la préparation et de l’attente intègre déjà la joie à venir. Pas tellement à cause du souvenir heureux ou nostalgique des joies passées, mais plutôt à cause de ce que l’attente du Sauveur sollicite en nous.

Cette attente sollicite une douce patience, celle du cultivateur nous dit St Paul, qui sait que les saisons se suivent et que tout vient à son heure, pour qui sait attendre. Pour les urbains que nous sommes, cette patience nous exercent et nous éprouvent. Raison de plus pour la cultiver en cet Avent.

Cette attente sollicite une paisible ferveur, celle des veilleurs dans la nuit qui attendent sereinement la fin de l’obscurité et le lever du jour. Pour les pressés et les anxieux qu’Internet et nos smartphones nous ont fait devenir, cette paix ne va pas de soi. C’est le moment de ralentir le rythme.

La joie est fruit de l’espérance. Or l’espérance est une douce certitude qui nous dit que ce qu’il y a devant nous permet de vivre et de parcourir le moment présent quel qu’il soit. Or devant nous, il y a cette venue du Sauveur, celle de la fin des temps, celle de Noël ou celle de chaque instant. La certitude de cette venue fonde une espérance inouïe qui bouleverse notre présent et qui devient source de joie. 

Elle est toute simple cette affirmation de foi : Dieu vient nous visiter. Dieu vient nous sauver. Il ne nous laisse ni seuls, ni orphelins. Il s’occupe de nous. Dès lors cette folle affirmation nourrit la joie d’une espérance. C’est celle de ce jour, comme celle de toute l’Avent. C’est en résumé la joie offerte à nos vies pour peu que nous accueillons et attendions cette venue aussi certaine que promise.

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