Jésus nous donne aujourd’hui une nouvelle parabole. Et à première vue, cette parabole, cette petite histoire, n’est pas très simple. Qu’est-ce que c’est ce que cette histoire d’un juge qui serait injuste, au point de ne respecter ni Dieu ni les hommes ? Et Jésus fait la comparaison entre Dieu et ce juge ? Dieu serait-il injuste ? Disons tout de suite que cette question est une fausse question. Et que la pointe, la leçon ne la parabole n’est pas là. Alors où est-elle ?
Je vous propose de revenir à ce que l’évangéliste dit au début du texte : « Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager ». Jésus est un maître de prière. Il prie et il enseigne à prier. Il prie le Père et on ne voit à de nombreuses reprises dans l’Evangile se retirer pour prier le Père. Les paroles de cette prières sont rares, mais elles sont tout autant des prières de louange que des prières d’intercession. Tout autant des MERCI que des S’IL TE PLAIT.
Il prie et il enseigne à prier, comme quand il livre à ses disciples la prière du NOTRE PERE que nous disons ensemble chaque dimanche, mais qui habite également notre prière personnelle. Et dans cette prière du Notre Père, il y a également une louange, un MERCI adressé à Dieu, avant de lui présenter des demandes pour nous-mêmes, des S’IL TE PLAIT.
Donc Jésus enseigne qu’il faut toujours prier. Il ne dit pas qu’il faut toujours demander avec la certitude de recevoir ou d’être exaucé. Il dit qu’il faut toujours prier. Ce que St Paul redira plus tard : Priez sans cesse. Prier c’est entrer en relation avec Dieu, c’est lui parler, lui ouvrir son cœur. Ste Thérèse d’Avila, fêté hier, disait que la prière est une entretien familier avec quelqu’un dont on se sait aimé. A ce quelqu’un dont on se sait aimé, on peut tout lui dire, nos joies et nos peines, nos soucis et nos bonheurs.
Comme dans toute relation d’amour, nous aurons besoin de 4 mots pour nous exprimer. Ces 4 mots sont simples : MERCI, PARDON, S’IL TE PLAIT, JE T’AIME. Dans nos relations en famille, avec nos amis, et avec Dieu, notre prière, nous prendrons le temps de ces 4 mots. Commencer par MERCI, ce sera important. MERCI de me donner la vie. MERCI de m’aimer. MERCI parce que tu es là, parce que tu es toi. MERCI pour ce que tu es, pour ce que tu me donnes.
Ensuite PARDON parce que je ne corresponds pas à l’amour que tu me donnes et que tu attends de moi. PARDON parce que je ne t’écoute pas, parce que je ne suis pas fidèle, parce que je m’écoute trop, que je suis centré sur moi-même. S’IL TE PLAIT, viens m’aider, viens accompagner tous ceux qui sont dans la peine, dans la souffrance, dans la violence. S’IL TE PLAIT, écoute mes demandes et viens au devant de mes besoins.
Et enfin JE T’AIME. Je T’AIME et je te fais confiance en tout. Je t’aime et sans me décourager, je reviens à toi de façon inconditionnelle ? Encore et encore, jour après jour, je te redis ma condition et mon amour. Je te redis combien je veux marcher à ta suite, te mettre au centre de ma vie et consentir à ce que tu sois ma lumière et mon salut.
Jésus nous enseigne à prier sans nous décourager. C'est-à-dire, à revenir sans cesse et sans cesse à cette relation unique au Dieu vivant, à celui qui est Seigneur et qui donne la vie, celui qui nous remet en relation les uns avec les autres, celui qui sauve et qui pardonne, celui qui nous unit à lui, au point de vivre en communion avec lui et avec les autres.
Cette relation unique doit être remise sur le chantier chaque jour, chaque matin, sans se décourager. Sans se décourager des silences, des nuits, des épreuves, ni mêmes des demandes qui ne sont pas exaucées, surtout si elles ne correspondaient pas à nos besoins. Sans se décourager, parce que l’amour ne saurait se décourager. L’amour prend patience, l’amour ne s’irrite pas, il ne s’emporte pas. Il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. L’amour ne passera jamais, dit St Paul dans ce beau texte de la lettre aux Corinthiens.
La prière nous est donnée pour ce temps, pour notre temps. Elle nous est donnée pour aujourd’hui. Elle est l’expression vivante et aimante de notre foi, de notre confiance inconditionnelle, qui peut être si éprouvante ou si déroutante à certains moments de nos vies. Pourtant, nous n’avons rien d’autre. De ce point de vue, nous sommes des pauvres, des mendiants. Nous ressemblons à cette veuve de la parabole, qui est si démunies qu’elle ne peut rien pour elle-même et doit s’en remettre à un autre, fût-il ce juge injuste.
Faut de quoi, le Fils quand il viendra, trouvera-t-il la foi, la confiance ou l’amour sur la terre ? Commençons maintenant.
Commentaires
priez devant le ciel immense
dont l'arc est tendu sous vos fronts
quand les RÊVEURS septentrions
roulent leurs flambeaux en cadence
priez dans le silence AUSTÈRE
dans le recueillement des nuits
alors que S’ACHÈVENT LES BRUITS
CAR LE CIEL DESCEND SUR LA TERRE...