Nous venons d’entendre 2 des 3 paraboles de ce chapitre 15 de l’Evangile selon st Luc. Une parabole, c’est un petit récit, une petite histoire avec laquelle Jésus veut nous dévoiler un aspect du visage de Dieu, de son Père, ou du Royaume ou de sa mission. Peut-être que ce qu’il a à nous dire est trop lumineux, trop éblouissants, ou trop difficile à comprendre à l’esprit de ceux qui l’écoutent. Alors il nous raconte un récit qui a une leçon, une symbolique qu’il faut essayer de comprendre tout de même. Mais cela ne reste qu’un récit, qu’une image, qui reste limitée et imparfaite pour parler de l’immensité de Dieu.
Vous avez donc entendu 2 paraboles, et il y a la 3ème, plus longue que je n’ai pas lu. Une parle d’une brebis perdue, l’autre parle d’une pièce de monnaie perdue, la 3ème parle d’un fils perdu. Dans les 3 cas, ce qui est perdu a beaucoup de prix, beaucoup de valeur. Une brebis parmi 100, une pièce parmi 10. Un fils alors qu’ils ne sont que 2.
Parce que ce qui est perdu a de la valeur, le propriétaire va à la recherche de ce qui est perdu. Le berger, la femme, le père sortent pour aller à la recherche. Le berger parcourt collines et vallées, ils scrute les grottes et les sentiers pour retrouver cette brebis qui seule va mourir. La femme va remuer ciel et terre dans la maison pour retrouver le dixième de sa fortune, sans quoi il lui manquera quelque chose pour vivre. Cette recherche est vitale. C’est une question de vie ou de mort pour la brebis, comme pour le berger, pour la femme aussi. Et le père sortira pour aller chercher le fils aîné, parce que pour lui aussi, être dans la maison du Père, c’est vital. Et pour le père, c’est l’expression de son amour, de sa tendresse.
Ce berger, cette femme qui font tout ce qui leur est possible pour retrouver ce qui est perdu nous parlent de l’amour de Dieu qui franchit les distances, qui vient à la rencontre de tous ceux qui sont loin, qui sont perdus, parce qu’il les aime, qu’il veut le meilleur pour eux, le bonheur, la communion avec lui.
Et vous avez entendu qu’à chaque fois le récit se conclut par la joie. Le berger, la femme réunissent leurs amis, leurs voisins pour leur faire partager sa joie. Il y a de la joie au ciel, quand Dieu retrouve ce qui était perdu, ce qui était loin de lui, ce qui lui était même ennemi. Nous faisons souvent l’expérience de la joie, en famille ou avec les amis, c’est déjà très beau. La joie des retrouvailles, la joie de la rentrée peut-être, la joie d’un cadeau ou d’un moment partagé, la joie du pardon et d’une réconciliation. Toutes ces joies ont une source, c’est la joie de Dieu dont le cœur est comme dévoré d’amour de retrouver ce qui était perdu, de rassembler ce qui était divisé, d’accueillir ce qui était loin de lui.
Mais, il y a un mais. Vous avez remarqué que la brebis ou la pièce de monnaie est relativement passive. La brebis n’a rien fait d’autre que de se perdre. Et la pièce de monnaie que de donner du souci à sa propriétaire. Ni la brebis, ni la pièce ne sont revenues, n’ont même esquissé le moindre mouvement de retour.
La 3ème parabole nous parle d’un fils qui perdu, loin du père, dans un pays étranger, est dans une situation de détresse telle, qu’il se souvient de la bonté du père et que rentrant en lui-même, c'est-à-dire réfléchissant, méditant, il décide de revenir vers son Père. Il va donc revenir, le cœur serré, mais aussi le cœur allégé par cette décision, avant de rencontrer le père qui vient au devant de lui pour l’accueillir et lui montrer son amour.
On dit que Dieu est miséricordieux. Cela veut dire qu’il est plein d’amour et de sollicitude pour tout ce qui est perdu. Cela veut dire qu’il est plein de bonté envers tous. Mais il est trop respectueux de ce que nous sommes pour ne pas nous laisser faire un bout de chemin, le chemin qui est le nôtre, à savoir de faire un pas vers lui.
« Il y a plus de joie au ciel pour un pécheur qui se convertit que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion » C’est Jésus qui le dit. Sa miséricorde indique qu’il nous ouvre les bras quand nous revenons à lui, mais encore faut-il revenir à lui. Et c’est beau de l’entendre, parce que cela dit que quand vos parents vous ouvrent les bras parce que vous revenez vers eux, spécialement après une bêtise, une faute, ils sont l’image, l’icône du Dieu. C’est vrai dans un couple. C’est vrai entre frères et sœurs à tous âges. C’est vrai entre amis. Nous avons à devenir des icônes de cette miséricorde, et nous avons à accepter de perdre la face pour revenir, renouer, retisser la relation.