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Disciple de Jésus, qu'est-ce à dire ?

cq5dam.thumbnail.cropped.750.422.jpegC’est un peu la rentrée avec ces lectures, et notamment celle de l’Evangile. C’est un peu comme si on nous faisait réapprendre les fondamentaux. Aujourd’hui le premier jour du reste de notre vie de disciple de Jésus, et nous réapprenons avec l’Evangile de ce jour à être disciple du Maître, disciple du Seigneur.

Être disciple. Vous avez entendu que l’expression revient 2 fois en ce jour, et de façons négative. « Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple » et à la fin « celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple ». Comme dans un jeu, Jésus trace les lignes de touches. Au-delà de ces 2 lignes, nous sommes hors-jeu, nous ne sommes plus des disciples.

Mais au fond, qu’est-ce qu’être disciple ? Qu’est-ce que positivement est al condition, l’identité de disciple. Etymologiquement, le mot veut dire celui qui écoute et qui apprend. Un disciple est un apprenant, un apprenti. Il apprend en écoutant l’enseignement du maître, il apprend en regardant faire, et un acquiert le savoir faire du maître pour faire à son tour et transmettre son savoir. Permettez d’aller un peu plus loin. Et je vous propose 4 étapes.

1. Le disciple marche à la suite de Jésus, c’est bien ce qu’il dit lui-même. Il marche, c'est-à-dire selon l’usage biblique de ce verbe, c’est qu’il engage sa vie. Ce n’est pas un à côté, ce n’est pas une jolie cerise sur le gâteau pour faire bien dans un CV ou dans un dîner en ville. Il met ses pas dans ceux du Christ, pour y engager sa vie, toute sa vie. Dès lors, sa vie en sera changée, transformée, altérée. Ses choix, ses paroles, ses décisions, son comportement seront habités de l’intérieur par cette suite de Jésus.

2. Remarquez bien qu’il s’agit de suivre Jésus, c'est-à-dire une personne, et non pas une idée, un corpus, encore moins une idéologie. On ne suit pas une structure, une institution. On ne suit pas un manuel, un code. On suit une personne vivante et vivifiante. Le disciple ne suit pas la simple lettre de l’Evangile, il en suit l’esprit, parce seul l’esprit vivifie, parce que le même Esprit qui était en Jésus demeure dans le cœur de tout disciple. Jésus est une personne vivante. Sa Parole demeure vivante. Ses sacrements nous le font rencontrer vivant dans sa personne. Et pour cela il se présente à nous pour séduire et fasciner nos cœurs et nos vies.

Être disciple reste une question d’amour et non d’abord de connaissance. Vous voyez qu’on est aux antipodes d’une religion d’initié, qui serait purement cérébrale et finalement élitiste. Non, la foi du disciple est celle où il rencontre et où il suit Jésus comme personne vivante. L’Evangile est une personne. Le Royaume est une personne.

3. Ensuite et j’aurais pu commencer par là, il s’agit de le préférer à tout. Et la liste qu’il dresse paraît dure à entendre : « son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie ». Pourtant aimer, c’est choisir par préférence. Préférer ceux qui nous sont proches, ou ceux pour lesquels nous avons plus d’affinités, plus de fit comme disent les jeunes. Alors le Christ nous demande cet amour de préférence pour lui : il demande à ses disciples de l’aimer en le mettant à la première place.

Le préférer à tout, ce sera comme disait Ste Jeanne d’Arc : Messie Dieu, premier servi. Le préférer à tout, ce sera accepter qu’il réordonne tous nos amours et nos affections humaines si légitimes mais pour lesquelles nous avons souvent besoin d’une juste distance, d’une juste liberté. Aimer suppose une préférence et suppose également une vraie liberté. Liberté par rapport à tous les cordons ombilicaux mal coupés ou coupés trop tôt. Une vraie liberté qui nous fait aimer en vérité, ni trop, ni trop peu, ni trop mal. Un amour qui accepte la distance, qui accepte que l’autre ne fusionne pas avec moi, qu’il reste lui ou elle.

4. Enfin, il s’agira de le suivre en acceptant que cela ne soit pas tout à fait un long fleuve tranquille. L’itinéraire qu’il dessine pourrait rebuter et faire rebrousser chemin : il s’agit de porter sa croix, les grandes comme les petites, de renoncer à ses projets pour entrer dans les siens, de se dépouiller de son ego et de son amour propre. Le disciple aura à sortir de sa zone de confort. Il aura toujours besoin d’être éprouvé pour suivre le Maître.

Aujourd’hui à Rome est béatifié le pape Jean-Paul 1er, le pape au sourire dont nous avons vu le visage pendant 33 jours en 1978. Voilà un disciple du Seigneur. Voilà un humble ouvrier à la vigne du Seigneur, qui aura été éprouvé par la Croix et l’humilité. Avec tous les disciples du Seigneur qui nous ont précédés, qu’il nous apprenne à devenir des hommes et des femmes qui marchent simplement à la suite de la personne vivante du Christ, en consentant par avance à ce que cela ne soit pas toujours le confort espéré.

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