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Immortelle randonnée

images?q=tbn:ANd9GcTUdrpGg9pZXnqRsZtWFgzHzV__ftaWsp7FpA&usqp=CAUIl y a 30 ans sortait un film français au nom évocateur : Mortelle randonnée, où toute la trame du film est le titre même. Ce même titre a été réutilisé par le récit d’un académicien ayant entrepris le pèlerinage de Compostelle : immortelle randonnée, où il raconte comment ce chemin est devenu pour lui chemin de foi. Immortelle randonnée que nous raconte l’Evangile de ce jour, parce que c’est déjà un exploit physique que de gravir la montagne du Thabor, pour la scène qui ensuite réservée à Pierre, Jacques et Jean.

Que se passe-t-il ? Nous venons de l’écouter. Sur la montagne Jésus révèle sa gloire. Et pour cela, sont sollicités 3 types de témoins qui authentifient cette gloire. D’abord Moïse et Elie, les 2 grands prophètes de l’Ancien Testament familiers de Dieu, confident de sa Parole et comme mis en réserve pour le jour du Messie. Ensuite il y a la nuée qui enveloppe Pierre, Jacques et Jean, cette nuée qui porte quelque chose de la présence de Dieu. Et enfin la voix du Père, avec ces paroles si explicites sur la condition divine de Jésus : Celui-ci est mon Fils bien-aimé.

8 jours plus tôt, Jésus venait d’annoncer sa Passion : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite ». C’était la 1ère d’une série de 3 annonces en tout. C’est que Jésus veut préparer ses disciples à ce drame qui vient et l’issue de ce drame. Le mystère pascal est là devant lui et il les avertit pour affermir leur foi naissante et fragile. La résurrection est au bout du chemin. Elle est l’horizon de son départ à venir vers Jérusalem. 3 fois de suite, la pédagogie de Jésus se fait répétitive.

Le Christ ne se contente pas d’annoncer cette glorification à venir. Voici qu’au terme de cette immortelle randonnée, le Christ dévoile à ces 3 disciples, et à ceux-là seulement, sa condition filiale, la lumière de ce corps glorieux, de son humanité qui emmènera au ciel après sa résurrection.

Pour Pierre, Jacques et Jean, la gloire dévoilée sur la montagne du Thabor prépare la détresse qui les accablera dans la vallée de Gethsémani au soir du Jeudi Saint. Jésus veut préparer leur foi en la résurrection à venir, une foi qui devra intégrer le sens profond de tout le mystère pascal dont ils vont n’être que des témoins passifs et lent à croire.

La préface qui va être chanté tout à l’heure résume toute cette affaire en 2 phrases : « Après avoir prédit sa mort à ses disciples, il leur a manifesté sa splendeur sur la montagne sainte en présence de Moïse et d’Elie. Ainsi la loi et les prophètes témoignaient qu’il parviendrait par la passion jusqu’à la gloire de la résurrection ».

Et nous entendons cet Evangile en ce 2ème dimanche de Carême. A nos oreilles sourdes et lentes à croire, le Christ veut également conforter notre propre foi en sa résurrection. Son chemin parmi les hommes est bien cette immortelle randonnée où il passera de la vallée douloureuse de la mort à la montagne glorieuse de la résurrection. C’est bien ce que nous allons célébrer dans 5 semaines dans cette église et qui reste le cœur de notre foi, de ce que nous avons à annoncer et à vivre : « il a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers ; le troisième jour est ressuscité des morts ».

Mais les lectures du jour me laissent penser que la liturgie de ce Carême nous dit encore autre jour. Cette immortelle randonnée ne concerne pas que le Christ. Elle nous concerne également. Cette gloire à venir ne concerne pas seulement celui qui se dressera au matin de Pâques. Elle concerne tous les membres de son Corps, tous qui lui sont unis et dont nous sommes. St Paul est explicite dans la 2ème lecture entendue : « nous, nous avons notre citoyenneté dans les cieux, d’où nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus Christ, lui qui transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux ».

Nous sommes mis en route dans cette immortelle randonnée, à cause même de celle du Christ, lui qui est la Tête de ce Corps qui est l’Eglise, l’ensemble du Peuple de Dieu. Il est le premier de cordée, et sa gloire nous est promise. Les expressions de St Paul peuvent nous dépayser. Il n’empêche que la réalité est bien celle-ci. Grâce à la Pâque du Christ, nous devenons citoyens du Ciel, ni plus ni moins. Sa patrie devient la nôtre. Et elle commence dès ici bas par ces parcelles de ciel qui sont disséminées dans nos vies et dans nos mains. Et même nos corps sont promis à cette gloire qui les transformera, qui les transfigurera. Comment et quand, ce sont d’autres questions pour lesquelles il nous faut accepter de ne pas avoir de réponses. La foi nous conduit, elle nous fait avancer, pas à pas.

Les catéchumènes nous aident. Au milieu de nous et avec nous, ils sont en marche vers cette lumière de Pâques. Ils nous rappellent combien le monde à venir est lumineux, combien la montagne illumine la vallée. En route !

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