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Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ?

fashion-men-jacket-1.jpgVoici la question qui nous est laissée ce dimanche. Une question toute simple et tout aussi abrupte. C’est la question de nos vies, à certains moments. C’est aussi la question que nous éludons.

Elle est posée par cet homme qui semble pressé. J’en veux pour preuve le fait qu’il rejoigne en courrant Jésus qui est déjà en marche vers Jérusalem. Le Royaume de Dieu n’attend pas. Le Royaume de Dieu urge et, après avoir annoncé sa Passion à 2 reprises, Jésus est pressé d’en découdre.

Le voici comme arrêté par le désir empressé de cet homme et cette question qui manifeste plus qu’une curiosité, mais bien plutôt une attente profonde, marquée par une certaine insatisfaction. Il en fait déjà tant ! Les commandements ? Il les respecte depuis sa jeunesse. Comme St Matthieu dit que cet homme est jeune lui-même, on peut penser que la longue observance de la loi de Dieu, ou plus précisément des 6 commandements sur 10, c'est-à-dire la 2ème partie, celle de l’amour du prochain, cette longue observance est récente, et qu’il est au moins présomptueux, au pire vantard.

Restons dans le dialogue engagé avec le Seigneur, le Bon Maître comme il l’appelle. A l’affirmation assurée de ce homme, le discernement de Jésus semble clair : « une seule chose te manque ». A celui qui a déjà tant, à celui qui fait déjà tant, à celui qui désire tant, une seule chose manque. La réponse est surprenante, parce qu’on pourrait avoir l’impression que le Christ en rajoute : cet homme a de grands biens comme on va l’entendre ensuite. Il pratique tant et tant le respect du prochain. Il a un grand désir de la vie éternelle à posséder en héritage selon sa propre expression. Que lui manque-t-il ?

Il lui manque d’être un pauvre qui suit Jésus. Il lui manque d’être un disciple, un de ses petits. Il lui manque ce cœur d’enfant, de pauvre et de petit, ce cœur qui quitte la logique de l’avoir, pour entrer dans celle de la suite de Jésus. Les 5 verbes utilisés par le Christ sont incisifs : va, vend, donne, viens, suis-moi. A l’écoute de cet Evangile, le jeune Antoine, le futur Antoine le Grand, père des moins du désert à la fin du IIIème siècle, avait pris cet ordre au pied de la lettre pour tout quitter et suivre le seul Maître.

Ce qui te manque, c’est que tu as trop, c’est que ton cœur est encombré, asservi. Ce qui te manque, c’est qu’il n’y a pas de place non pas pour la vie éternelle que tu aurais en plus de tout ce que tu as et que tu fais, mais plutôt pour vivre du Royaume de Dieu.

C’est qu’il s’agit bien du Royaume de Dieu. Ce Royaume qui est la personne de Jésus qu’il s’agit de suivre jour après jour, pas après pas. Ce Royaume qui nous emmène là où il veut lui-même lui emmener. Ce Royaume qui nous appelle à nous décentrer, à quitter l’autoréférentialité comme dit le pape François.

La vie éternelle ne se capitalise pas. Elle est en germe en nos vies depuis le premier instant de notre vie. Elle nous accompagne au long de notre pèlerinage terrestre. Elle nous conduira bien au-delà de notre Pâque personnelle vers le face à face avec le Dieu bon, vivant et vrai. Nos vies sont déjà « éternisée » grâce à ce germe qui a été semé en nous, même si le bon grain et l’ivraie cohabitent souvent et hélas malheureusement dans nos vies, comme dans la vie de l’Église, comme l’actualité nous le rappelle cruellement ces jours-ci.

Cette vie éternelle, ce Royaume de Dieu peut à ce point nous séduire que nous pouvons tout miser sur lui, avec l’audace que donne la foi. 2 siècles avant le Christ, l’auteur du livre de la Sagesse nous partageait déjà son expérience, ce que nous entendions dans la 1ère lecture. Il a choisi la sagesse de préférence à tout, y compris la richesse, le pouvoir, la santé, la beauté. Cette sagesse de Dieu choisie et préférée lui redonne sens et lumière au point que tout lui est réordonné.

Cette sagesse a un visage, celui du Christ. Elle a une voix, celle du Christ. Il nous demande de le choisir et de le suivre. C’est lui qui est à écouter, recevoir. C’est lui qui est à suivre et qui nous emmène sur des chemins sûrs où nous le suivons. Rappelez-vous le psaume 22… Il est le chemin, la vérité et la vie. Il est la route qui nous mène droit vers le Père. Et il nous y mènera à condition que nous nous dépouillons et dépossédions de ce qui nous encombre. La démarche est tout autant active, relevant de notre travail, de notre initiative, de notre responsabilité, que passive relevant de Dieu entre les mains duquel nous nous abandonnons.

Le jeune riche interrogeait sur la vie éternelle, et le Christ se désigne comme étant à suivre. Le premier interrogeait sur le but et le chemin. Le second se présente comme le guide et le pasteur. Dialogue de sourds me direz-vous, sauf qu’il faut bien comprendre que dans la foi, il faut quitter l’horizon, ou plutôt tout autre horizon qui ne serait pas le Christ qui est le royaume et qui est au milieu de nous. Puissions-nous devenir des disciples.

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