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Cette parole est rude, qui peut l’entendre ?

JesusApotres4Cadre.jpgNous arrivons au terme du long discours de Jésus à la synagogue de Capharnaüm. Souvenez-vous : la foule qu’il a nourri en multipliant les pains, ils étaient près de 5000 mille. Puis la traversée du lac, et le retour à Capharnaüm, cette petite ville portuaire et l’ensemble dans la synagogue à 2 pas de la maison de Pierre. 

Pendant ces dimanches, nous avons écouté attentivement le long discours sur le sens du miracle de la multiplication des pains, et plus profondément sur le sens de son enseignement et même de son identité. Il s’agit de croire en lui pour avoir la vie, la vraie vie, la vie éternelle. Il s’agit de l’accueillir, lui le pain de vie, le pain descendu du ciel, que seul Dieu peut donner. Et même il s’agit de manger sa chair et boire son sang pour avoir la vie, la vraie vie, la vie éternelle, pour qu’il demeure en nous et nous en lui. C’est ce qui précède immédiatement ce texte et que nous aurions pu entendre dimanche dernier si ce n’avait pas été le 15 août et la fête de l’Assomption.

Le discours n’a pas plu. On a aimé le chanteur, mais on n’a pas aimé la chanson. Et les remarques, les objections avaient fusé : Cet homme n’est-il pas le fils de Joseph ? Comment cet homme pourrait-il nous donner sa chair à manger ? Autant croire en lui semblait à portée humaine. Autant manger sa chair et boire son pain a paru insurmontable, voire scandaleuse. C’en est bien fini du succès du prophète aux belles paroles. Le Jésus qui plait, ne plait plus tant que cela. Qu’il guérisse, soit. Qu’il pardonne, soit. Qu’il chasse les démons, soit. Qu’il nourrisse, soit. Qu’il s’agisse de croire en ses paroles, soit. Mais qu’il s’agisse de recevoir sa chair en nourriture. Voilà qui est dur et insupportable.

Et donc, ils vont partir les uns après les autres, violemment ou sur la pointe des pieds. « Cette parole est rude, qui peut l’entendre ? » Des 5000 mille, il n’en reste plus que 12, un peu plus que les 10 doigts de la main.

« Voulez-vous partir, vous aussi ?» Jésus demande-t-il aux Douze. Quoi qu’ils comprennent de l’enseignement de Jésus, la question de confiance leur est posée. Un peu comme Josué pose la question de confiance au peuple hébreu qui se prépare à s’installer. « Voulez vous suivre le Seigneur ? ». Oui, oui, oui disent-ils en cœur, nous servirons le Seigneur notre Dieu… répondent-ils en chœur. Hélas, par la suite, les faits vont démentir cette promesse rapidement faite et pourtant réitérée trois fois.

« Cette parole est rude, qui peut l’entendre ? ». Au fond, on peut s’interroger sur ce qu’il y a de plus rude dans les paroles de Dieu, au point de ne pas pouvoir les entendre, les écouter, les suivre. Dans la 1ère lecture, il s’agit comme d’un résumé de toute la Loi donné par Dieu au peuple par la médiation de Moïse. Et Josué en fait le rappel pour montrer l’importance et le sérieux de l’engagement de foi. Il s’agit de suivre le Seigneur, de le servir, de l’adorer, de le respecter, de l’annoncer. La réponse de foi qui jaillit peut paraître frustre et imprudente. Il n’empêche, elle est là, au moins pour l’instant où elle est donnée.

Dans l’Evangile, la parole est rude. Croire aux paroles de Jésus est une chose. Manger son Corps en est une autre. Le saut est décisif, comme je l’ai déjà évoqué. Et pourtant, la réponse de foi est foi, toute fragile, toute simple, dans les paroles de Pierre qui répond pour les autres et donc pour nous tous : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu »  

Les lectures de ce dimanche semblent donc nous parler de la foi, de ce dialogue entre Dieu et l’homme, où Dieu a toute l’initiative de la rencontre, du contenu du dialogue, et où l’homme a sollicité pour une réponse libre, simple et vraie. C’est bien ce qui ce passe dans le secret d’un couple qui s’engage vers le mariage, où il n’y a pour seul appui que la parole de l’un et de l’autre, parole d’amour où il s’agit d’entrer avec confiance. Confiance, foi, fiançailles. Nous restons dans le même domaine sémantique.

Restons avec la réponse de Pierre : « A qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle ». Il a les paroles de la vie éternelle, celle-là même qu’ils désiraient. Ces paroles nourrissent, et même sa chair nourrira. Ils le découvriront plus tard au soir du Jeudi Saint. Le pape Jean-Paul II, dans une homélie aux jeunes aux JMJ de 2000, disait que ces pages sont comme une sorte de « laboratoire de la foi ». « C’est la réponse de l’homme raisonnable et libre à la parole du Dieu vivant. Les questions que pose le Christ, les réponses qui sont données par les Apôtres, et à la fin par Simon Pierre, constituent comme une vérification de la maturité de la foi de ceux qui sont les plus proches du Christ ».

Nous avons besoin d’être ramenés à ce laboratoire de la foi : la question de Dieu, la réponse de l’homme et sa mise en marche. Question de Dieu qui nous réveille aujourd’hui dans cette Parole. Réponse prompte et généreuse. Réponse intense dans l’instant (rien que pour aujourd’hui).

Dès aujourd’hui, nous savons et nous croyons que tu es le Fils de Dieu, que tes paroles sont celles du bonheur et de la vie éternelle, ce que nous désirons et qu’aucun être humain ne peut nous donner. Mais également, nous savons et nous croyons que tu es le Saint de Dieu, celui qui nous donne son Corps et son Sang pour demeurer en nous. Nous le savons et nous le croyons. C’est notre foi. C’est un roc. Amen.

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