En l’an 2000, le pape Saint-Paul II avait décidé que ce 2ème dimanche de Pâques serait celui de la Miséricorde Divine. Il répondait ainsi à la demande faite par le Christ en apparaissant à la jeune Faustine Kowalska religieuse à Cracovie. Nous voici donc donc appelés à contempler la Miséricorde de Dieu pour toute l’humanité, cette miséricorde qui aime, qui sauve et qui pardonne. Dans l’Evangile de ce dimanche, nous voyons le Christ ressuscité montrer ses mains et son côté, ses plaies ouvertes, d’où s’écoule cette miséricorde pour tous ceux qui s’y approcheront.
Il me semble que la plus grande miséricorde de Dieu dont parlent les lectures de ce dimanche soit à chercher du côté de la foi. Dieu nous donne la foi, il la donne à ses disciples, il la donne aux témoins du Ressuscité pour que nous vivions de sa vie.
Le chemin de foi des Apôtres n’est pas si linéaire que cela. Au long de cette semaine de l’Octave, les différents Evangiles de la Résurrection nous les ont présentés comme lents à croire, lents à accueillir le témoignage de ceux et celles qui avaient rencontrés le Ressuscité du matin de Pâques. L’incrédulité de Thomas est aussi celle des autres. Avant de faire la rencontre personnelle et finalement sensible avec le Christ ressuscité, il leur fallait faire l’expérience de la foi, de croire aux paroles d’autrui et celles des Ecritures qui venaient pourtant percer leurs cœurs tristes et fermés sur leurs peurs.
« La foi naît ce que l’on entend » dira St Paul. Elle naît et se nourrit de l’accueil des témoins qui nous transmettent ce contenu que nous n’aurions pas produire nous-mêmes. Jésus était mort, il est ressuscité, il reviendra dans la gloire. Ce témoignage est porté par ceux qui nous ont précédés, à commencer par nos parents, nos parrains et marraines, nos catéchistes, les prêtres ou religieuses rencontrés, tous eux qui d’une manière ou d’une autre, par leur parole ou leur exemple, ont été les témoins volontaires ou non du Christ mort et ressuscité.
Cette longue chaîne de témoins intègre l’Ecriture elle-même, ce beau et puissant témoignage où Dieu lui-même se porte garant de Sa parole, à travers son inspiration donnée à des hommes singuliers, dans une langue singulière. Et Saint Jean insiste dans la finale de ce jour : « Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom »
Ils sont donc nombreux ses témoins qui nous sont donnés pour permettre notre foi, et qu’en croyant nous ayons la vie. En chemin de foi, il y aura la rencontre personnelle avec le Dieu vivant, l’expérience du Christ ressuscité. Pour certains, cette rencontre est donnée au début du chemin. Pour d’autres, en cours de chemin. Pour tous, elle sera renouvelée au terme du chemin.
Ne soyons pas trop sévère avec Thomas qui revendique sa part, faire l’expérience du Christ ressuscité comme les autres apôtres avant d’être lancé sur les routes de la mission et du témoignage de foi. Ne soyons pas trop sévère avec celui qui veut anticiper cette rencontre promise à tous. Son impatience, son désir de hâter la rencontre sont finalement honorée par le Seigneur lui-même qui se soumet aux revendications de Thomas. Mais ce sera en vue d’un acte de foi : « Cesse d’être incrédule, sois croyant », ce qui appelle ce cri, cette confiance : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Nous avons été gratifiés du témoignage de foi de la part de toute celle foules de croyants qui nous ont précédés. Nous lisons dimanche après dimanche, et même jour après jour la parole de Dieu qui témoigne de son œuvre miséricordieuse de salut. Ce témoignage des croyants et l’Ecriture nous préparent à la rencontre transformante avec le Christ. Il nous prépare à faire l’expérience singulière da la présence personnelle du Christ ressuscité. Alors nous pourrons, à la suite de Ste Faustine, mais plus proche de nous de St Claude de la Colombière, lancer cette prière comme une flèche : « Jésus, j’ai confiance en toi ». Nous n’avons rien à perdre, tout à gagner. Quelle joie pour nous ! Quelle joie pour Dieu : « Jésus, j’ai confiance en toi ! »