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Ô nuit de vrai bonheur, nuit où le ciel s’unit à la terre, où l’homme rencontre Dieu

DSC01070.JPGChères Kenza, Chloé, Juliette et Manon, voici cette nuit, ou plutôt ce petit matin que vous attendez depuis des mois. Voici cette nuit sainte de la Résurrection. Et nous voici au matin de Pâques, comme ces femmes qui viennent au tombeau. Un peu embués, un peu ensuqués, bref pas très frais. 

Nous voici au seuil d’un jour nouveau, celui que le Christ vient illuminer de sa clarté et de sa présence. Celui où il remonte de la mort pour faire triompher la vie, ou plutôt sa vie. La nuit sainte qui ouvre enfin sur le jour.

Le livre de la Genèse, la première de la longue série des lectures entendues ce matin, nous a préparés à cette douce arrivée du jour. 6 fois de suite, ce fut ce doux refrain. Il y eut un soir, il y eut un matin, et ce fut le premier jour, puis le deuxième. Un soir, d’abord, un matin ensuite. L’obscurité d’abord, la clarté ensuite. 

C’est merveilleux de voir comment Dieu retourne les cycles humains les plus élémentaires. Pour nous, c’est d’abord le matin de chaque journée. Des matins plus ou faciles. Il faut se lever, s’activer, œuvrer, travailler, peiner, et enfin espérer se poser. C’est notre existence qui semble aller de la vie à la mort : la naissance, l’enfance, l’adolescence, l’âge adulte, et puis la vieillesse, la maladie, la dépendance et enfin la mort. Dieu retourne ce cycle pour nous faire passer de la mort à la vie. Et c’est ce qui est au cœur de cette nuit sainte. Avec le Christ, nous allons vers la lumière et la vie. 

Cela veut signifiera plusieurs choses. Permettez que je prenne du temps pour cela. Cela signifiera d’abord que nos nuits n’ont pas le dernier mot. Toutes nos nuits humaines ne sont rien devant la puissance de cette vie. Elles sont nombreuses : nos peines, nos souffrances, nos angoisses, et même tous ce qui semble nous engloutir à certains moments. Rien de tout cela n’a le dernier devant cette force de vie et de lumière que le Christ nous donne dans la foi. Cette force habite notre espérance, qui est souvent comme une lumière toute vacillante dans les tempêtes de nos existences. Mais comme les cierges que nous tenions à la main tout à l’heure, quelle clarté cette espérance peu nous donner. Si elle nous manque, nous pourrons aller la chercher auprès des autres.

Cela signifiera également que nos vies vont radicalement vers la vie que Dieu veut nous donner. Il y a à recevoir de la main de Dieu. Aujourd’hui, chères Kenza, Chloé, Juliette et Manon, vous arrivez les mains vides, et le cœur disponible, un peu comme nous tous au matin de Pâques. Nous nous sommes mis en route depuis 40 jours, vous depuis plus longtemps. Nous avons suivi Jésus dans sa montée à Jérusalem, dans sa Passion volontaire où il nous a laissé le sacrement de son amour, son pain et son vin, son corps et son sang livrés pour nous. Vous allez y communier pour la première fois.

Vous arrivez les mains vides, quelles qu’ait été votre chemin jusqu’à aujourd’hui., quelles qu’aient été vos nuits, vos doutes, vos combats. Tout vous est donné gratuitement. Devenir enfant de Dieu, devenir disciple du Christ, devenir Temple de son Esprit Saint. C’est le cadeau gratuit de Dieu pour vous, signe de son amour inconditionnel pour chacune de vous. 

Pour cela, je voudrais à nouveau vous remercier. Aux vieux chrétiens que nous sommes, vous nous faite, sans le savoir, et sans le vouloir, un cadeau précieux. Grâce à vous, nous réalisons combien l’amour de Dieu est gratuit et peut nous rejoindre dans nos nuits. Un matin est toujours possible. La victoire de la vie est toujours à portée, non pas de main, mais plutôt de regard. 

Chers frères et sœurs, cette nuit, ce matin est empli d’une puissance qui dépasse ce que nous en comprenons. L’important est d’abord de le vivre. Il ne s’agit de penser que le printemps vient nécessairement après l’hiver, quoi que la météo de ce matin le démente un peu. Il s’agit d’accueillir la puissance du Ressuscité qui nous associe à sa victoire pour que nous y ayons réellement part. Il nous associe à son mystère de mort et de résurrection et nous dit : éveille-toi ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts. Il nous touche et fait de nous des hommes et des femmes nouveaux. Saint Paul l’affirmait avec vigueur il y a un instant : Si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. 

Par lui, avec lui et en lui. Vivre par lui, voilà notre vocation ! Vivre avec lui. Quel beau programme ! Vivre en lui, voilà notre horizon. Puisse ce jour, ce huitième jour de la création ne jamais finir. Puissions-nous être comblés à la mesure de notre attente ! Puissiez-vous Kenza, Chloé, Juliette et Manon goûter cette joie qui ne passe pas. 

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