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"Voici la servante du Seigneur"

annonciation-Arcabas.jpg?fit=400%2C318&ssl=1En ce 4ème dimanche, nous voici à Nazareth pour y goûter la proximité de cet évènement du salut. La scène est d’une simplicité déconcertante : L’ange qui se présente et qui parle à 3 reprises et Marie qui répond à l’ange. Scène extraordinaire, et même unique pour Marie. L’ange la quitte ensuite pour la laisser à l’ordinaire d’une vie à Nazareth. Un ordinaire hors du commun pour celle qui accueille le Verbe incarné en elle, pour celle qui va le suivre, pour celle qui sera au pied de la Croix et au seuil du tombeau. 

Je dis scène d’une simplicité déconcertante, alors qu’elle est le porche de la Nativité que nous allons célébrer dans quelques jours. Marie consent au projet au Dieu, ce projet de salut par l’Incarnation de son Fils. Marie consent à ce projet où Dieu consent à avoir besoin de ce OUI de Marie pour réaliser cette œuvre en faveur de toute l’humanité. 

Nous pourrions légitimement nous interroger sur ce qui permet à Marie de consentir si simplement et si généreusement aux paroles de l’ange. Les Evangiles canoniques sont très discrets sur le cheminement intérieur de Marie. Il faudrait fouiller dans les Evangiles apocryphes, le pseudo évangile de Jacques, pour trouver des récits concernant sa nativité, son enfance, sa présentation au Temple, sa consécration à Dieu. 

Mais St Luc note que l’ange la salue comme la comblée de grâce, la toute bénie et consacrée par Dieu. En elle, point de distance avec Dieu, et donc avec sa volonté et son projet. Comme nous voudrions l’imiter. Comme nous voudrions profiter nous-mêmes de cette proximité si simple et si paisible avec le monde invisible, avec le dessein de Dieu pour consentir comme elle, pour dire un OUI simple et généreux.

Nous entendons cet Evangile en ces moments où beaucoup de NON entravent notre liberté. NON au rassemblement, NON à telle activité, NON au contacts, NON aux projets. Ces multiples renvoient à tous les NON que nous expérimentons dans notre quotidien. Ce sont toutes les difficultés à accueillir un évènement inattendu, imprévu, une contrariété. Ce sont tous les refus d’être dérangés, de sortir de notre zone de confort. Ce sont tous les dénis que nous entretenons, sur nous-mêmes, sur notre histoire personnelle. Ce sont aussi tous nos refus de communication, de relation ou de pardon. Bref nous ne connaissons que trop ce NON. 

C’est là que le OUI de Marie peut nous être d’un grand secours. Dans sa lettre pastorale pour l’Avent, notre archevêque nous a parlé de la liberté, et notamment de la liberté intérieure, celle qui nous permet de garder une maîtrise de nous-mêmes dans les difficultés ou contrariétés. C’est la liberté de consentir avec simplicité et générosité, y compris lorsque nos projets sont démentis, ou quand les évènements sont contrariants ou dérangeants.

Si l’exemple de Marie ne vous parle pas, prenez celui de Joseph. L’évènement de la conception de Marie arrivait de façon suffisamment contrariante et inconfortable pour qu’il projette de la rejeter. « Ne crains pas Joseph » lui dira l’ange. Et il le redira à Marie « Sois sans crainte ». 

Nos peurs sont des obstacles à l’accueil de la grâce, à l’accueil de l’évènement. Devant nos crèches, approchons-nous avec confiance devant cet évènement qui nous dérangera. L’enfant de la crèche doit nous déranger un peu, parce qu’il conteste notre péché, notre mode de vie, notre confort et la manière dont nous ne nous pas si facilement accordés à la volonté et au projet de Dieu sur nous et sur ce monde.

De façon désarmée, approchons-nous de cette crèche avec la confiance de Joseph, avec la simplicité de Marie pour livrer à Dieu un vrai OUI, un vrai consentement. De façon désarmée, abandonnons-nous à cet évènement qui nous dérange. Cela exprimera notre vraie liberté intérieure. Cela nous aidera à vivre avec plus de paix et de sérénité ce que nous avons à vivre. Le salut est à ce prix, celui d’entrer dans le projet de Dieu.

Seigneur je t’appartiens, 
tu sais ce qui est bon pour moi, 
entre tes mains je m’abandonne, 
que ta volonté sois faite en moi

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