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"Voici l'Epoux qui vient ! Sortez à sa rencontre !"

vierges-672x371.jpgIl est un peu curieux d’entendre cette invitation à sortir au moment où nous voici à nouveau confinés. Nous sommes, pour quelques semaines, réduits à cette situation que nous avons connus pendant plus de 8 semaines au printemps dernier.

L’invitation est là : il s’agit de sortir à la rencontre de celui qui vient. C’est l’invitation adressée à ces jeunes filles qui attendent l’arrivée de l’époux. Le contexte du déroulement des noces orientales, cette sortie des jeunes filles pour aller accueillir l’époux au moment où il arrive dans la salle de noces, pour célébrer dans la joie cette union avec l’épouse, était immédiatement compréhensible aux auditeurs de la parabole.

Cette parabole nous parle de vigilance (l’attente de l’arrivée de l’époux), de prévoyance (l’huile pour toute la durée d’une attente dont on ne sait combien de temps elle durera). Vigilance et prévoyance : ces 2 vertus nous seront précieuses en ces dernières semaines de l’année liturgique et, sans solution de continuité, pendant les semaines de l’Avent où nous célébrerons cette venue du Sauveur. Il s’agit d’une vigilance et d’une garde du cœur pour que le Maître nous trouve prêt à son retour. Il s’agit aussi d’une prévoyance, celle que la foi et l’espérance creuse en nous.

Mais permettez que je m’arrête à cette simple sortie à la rencontre de celui qui vient. Sortie de soi, pour aller à la rencontre du Christ qui vient. Le pape François nous alerte assez régulièrement sur une maladie de l’âme qu’il appelle l’autoréférentialité. Cette maladie nous fait être au centre de nous-mêmes, de nos pensées, de nos actions, de nos paroles. Il y a comme un aveuglement sur soi-même, une forme de manque de distance avec soi-même, qui fait que nous sommes plus occupés de nous-mêmes que de tout autre. Prison dorée peut-être, mais prison tout de même.

Et puis il y a l’actualité, tout ce que charrient les médias avec ce bruit en plus des informations elles-mêmes. Bruit qui peut alimenter une inquiétude légitime, mais qui peut aussi contribuer à ce risque redoublé d’enfermement.

C’est là que le cri de la parabole vient percer nos nuits. C’est au milieu de la nuit, comme dans la nuit de Pâques, que retentit cette invitation : « Voici l’Epoux ! Sortez à sa rencontre ! ». Il s’agit de sortir dans la nuit de la peur et de l’angoisse, nuit de la solitude et de l’épreuve, dans la nuit de tous les enfermements intérieurs. Il s’agit de sortir, guidé que nous sommes par cette petite lumière déposée en nous au jour de notre baptême, lumière de la foi et de l’espérance. La foi qui sait reconnaître le cri et l’invitation. L’espérance qui fait pressentir que la rencontre est proche.  Et il restera le consentement de l’amour qui fait se lever avec confiance.

Le contexte nuptial de la parabole nous parle de noces, d’un Epoux. Il s’agit donc d’aimer. Aimer supposera cette sortie de soi, pour répondre à cette invitation de Marie à sa sœur Marthe : « Le Maître est là, il t’appelle » (Jn 11, 28). Cette sortie de soi sera le verso de l’amour sous ses différents aspects : amour de soi, amour des autres et amour de Dieu.

Les confins de soi-même n’ont d’autre horizon que de sortir de soi, quitter cet autoréférentialité pour s’aimer tel que nous sommes, sans aveuglement, ni orgueil, ni dépréciation de soi. Il faut sortir de soi pour aimer les autres pour eux-mêmes, plutôt que pour nous. Il faut sortir de soi pour aimer Dieu pour ce qu’il est plutôt que pour ce qu’il donne.

Au moment où nous sommes renvoyés à ce confinement, qui prend des formes différentes selon les situations familiales et professionnelles des uns et des autres, recevons ce cri entendu dans cette nuit : « Voici l’Epoux ! Sortez à sa rencontre ! » L’Epoux qu’est le Christ vient nous visiter aussi sûrement qu’il remonte des enfers au matin de Pâques. L’Epoux vient nous visiter aussi sûrement que lorsque nous le recevons, dans son Eucharistie, à chaque festin des Noces de l’Agneau.

L’Epoux vient nous visiter dans notre quotidien, dans nos activités domestiques les plus humbles. Il s’agira de sortir de nous-mêmes pour goûter, en posant tout de même un acte de foi, sa venue là où nous sommes, tel que nous sommes. Alors nous vivrons un confinement habité par cette visite de l’Epoux. Nous étions habitués à aller à sa rencontre en allant dans un autre lieu que notre univers domestique, l’église de notre paroisse, telle chapelle, tel sanctuaire. Voici que nous accueillons sa visite et sa venue chez nous, en nous. Gardons allumée cette lampe de notre foi. Veillons à l’entretenir.

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