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Allez à ma vigne

85.St.Paul.Ste.Jeanne.d.Arc.jpgNous voici ce dimanche avec une nouvelle parabole dans le monde de la vigne. Je ne sais pas si la liturgie se met au diapason des vendanges de septembre. Dimanche dernier, les ouvriers de la vigne. Dimanche prochain, les vignerons homicides. Ce dimanche, ces 2 fils envoyés à la vigne du père.

Plusieurs portes d’entrée à cette parabole sont possibles. On pourrait parler des interlocuteurs du Christ, ces grands prêtres et ces anciens directement visés par une parabole qui met en scène ces premiers appelés qui finalement ne font pas la volonté du Père, qui n’accueillent pas l’appel à la conversion.

On pourrait parler de l’enjeu de la cohérence entre ce que nous disons et nous faisons. Dire que nous faisons et faire ce que nous disons, dans une obéissance toujours plus prompte et persévérante à la volonté du Père, celle que nous invoquons dans la prière du Notre Père. On pourrait également parler de l’écoute et de l’obéissance, de l’enjeu du discernement.

Si vous le permettez, je voudrais simplement m’arrêter sur l’ordre du père : « Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne ». Le père aurait pu laisser les fils se reposer tranquillement en attendant un jour de bénéficier de l’héritage. Mais il veut les associer à ce travail de la vigne. Ëtre fils, c’est aussi être associé à ce destin commun. Une invitation toute simple à entendre en ce dimanche de rentrée paroissiale.

La vigne est une image très chère à la Bible. Elle est l’image de ce qu’il y a de plus cher au cœur de Dieu. L’image utilisée pour parler de son peuple, qu’il entoure, qu’il entretient avec beaucoup de sollicitude, qu’il protège de tout prédateur. Et c’est une attention de chaque jour, pour ce vigneron, ce maître de la vigne qu’est le Seigneur.

Mais il a besoin d’ouvriers, de collaborateurs qu’il associe à ce travail. Et il nous faut l’entendre de façon renouvelée ce dimanche de début d’année pastorale. Nous sommes habitués à être des disciples qui écoutons et recevons la Parole de Dieu. Habitués à être des enfants bien-aimés du Père, enfants en qui il a mis tout son amour. Habitués également à être ces pécheurs pardonnés invités à devenir également miséricordieux comme le Père. Disciples, enfants, pécheurs pardonnés, mais aussi des collaborateurs qu’il invite à œuvrer avec lui dans le vaste chantier du Royaume de Dieu.

Evidemment cette collaboration suppose que nous soyons les premiers à être travaillés par la puissance de l’Evangile. Nous sommes nous-mêmes la vignes, nous-mêmes les premiers destinataires de cette parole de conversion et de salut. En ce sens, nous nous évangélisons nous-mêmes. Parce que nous sommes les gardiens de nous-mêmes, nous sommes en quelque sorte les ouvriers de notre propre vigne qui doit être taillée, émondée, bref convertie. Et de ce point de vue, le travail reste toujours en le chantier.

Mais cette collaboration à l’œuvre de Dieu nous implique dans les mille et un chantiers où la mission nous attend. Nos familles, notre voisinage, notre milieu de travail, notre quartier, notre société. Cette vigne bien-aimée du Seigneur est tout le vaste champ de ce monde, à commencer par notre plus proche prochain. Nous sommes attendus dans la vigne d’une conversion écologique (cf Laudato Si)

Il nous faut réentendre avec puissance ce que le pape François nous laissait en nous invitant à devenir des disciples-missionnaires. Aux jeunes rassemblés aux JMJ de Cracovie en 2016, il invitait à ne pas être des consommateurs passifs y compris dans la foi, mais au contraire de sortir de sa zone de confort pour risquer un peu sa vie en mettant ses pas dans ceux du Christ. Ce sera également cela être des collaborateurs de la volonté du Père.

St Paul et Ste Jeanne d’Arc ont été chacun à leur manière ces collaborateurs envoyés à la vigne du Père. Chacun a œuvré avec ses propres moyens à l’œuvre de Dieu. St Paul dans la fougue zélée de celui qui a été retourné sur le chemin de Damas dans cette rencontre transformante. Ste Jeanne d’Arc dans l’écoute attentive des inspirations célestes et dans la persévérance à l’union au Christ dans son procès.

Tous deux en proie à des oppositions très vives resteront ces humbles collaborateurs de la volonté de Dieu, pour le modeste service de la vigne qui leur est confiée. L’icône qui nous recevons ce jour les associe d’une façon unique. Nous recevons de façon renouvelée cette identité de notre paroisse placée sous ce double patronage : l’écoute transformante de Dieu qui creuse en nous la condition de disciple ; et la collaboration active à l’œuvre de Dieu, dans un témoignage missionnaire de la foi au Christ

Que St Paul et Ste Jeanne d’Arc nous renouvellent dans cette belle identité de disciple-missionnaire. Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne

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