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La corde à 3 fils ne rompt pas facilement

xP1cSqtT4PwkjmDVlMtHvBIt1zU@150x113.jpgVoici ce que je vous propose pour entrer dans les lectures de ce dimanche. J’aurais pu y entrer par le début de l’Evangile qui nous parle de l’importance d’amener un frère pécheur à la repentance et à la conversion, et de le faire avec ménagement et patience. J’aurais pu vous parler de la responsabilité dont nous parle la 1ère lecture, la responsabilité que nous avant les uns envers les autres pour les prévenir dans leur conduite mauvaise. J’aurais pu vous entretenir de l’enjeu de l’amour du prochain comme critère décisif de l’amour de Dieu, à la manière dont la 2ème lecture nous en parle. Mais voici ce verset du livre de l’Ecclésiaste : « L’agresseur terrasse un homme seul : à deux, on lui résiste. Une corde à trois brins n’est pas facile à rompre ».

Vous avez entendu qu’à 2 reprises, le Christ parle à ses disciples de ses 2 ou 3 qui donne force à une démarche personnelle. Les 2 ou 3 témoins qui appuieront la démarche envers le pécheur pour l’amener à repentance et réintégration dans la communauté de l’Eglise. Les 2 ou 3 qui prient ensemble, qui demandent quoi que ce soit, et qui permettent la présence du Christ au milieu d’eux.

« La corde à 3 brins ne se rompt pas facilement ». Déjà le livre de l’Ecclésiaste avait cette belle intuition que seul, nous sommes fragile et vulnérable, que notre action reste limitée, et son efficacité plus faible. Alors qu’à 2 et surtout à 3, l’assise humaine est plus grande. Seul, on va plus vite ; à plusieurs, on va plus loin.

Cette sagesse toute humaine mais déjà découverte par l’inspiration biblique, le Christ semble la consacrer comme nous le voyons dans ce dernier verset entendu ce jour : « quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux ». Et c’est d’un grand réconfort, d’entendre que le Christ s’engage à ce point dans la réunion de des binômes ou trinômes.

Je dis réconfort, parce que nous souffrons trop souvent de notre solitude. Livré à lui-même, « le cœur connaît son propre chagrin et nul étranger ne partage sa joie », dit le livre des Proverbes (14,10). Solitude existentielle qui est notre lot commun, mais solitude qui nous pèse, comme beaucoup l’ont cruellement ressenti pendant le confinement. Nous nous sommes manqués les uns aux autres. Et pourquoi cela ?

Justement parce qu’est inscrit en notre être cette dimension communautaire où nous avons besoin de ses appuis, de ces 2 ou 3 qui nous sont donnés pour notre chemin, à qui nous sommes donné pour leur propre chemin. Ces 2 ou 3 en famille, ou de nos amis. Ces 2 ou 3 à qui nous avons ouvert notre cœur et réciproquement. Ce qui est vrai dans l’ordre humain, l’est aussi dans l’ordre spirituel. Ces 2 ou 3 sur lesquels nous pouvons nous appuyer, et qui s’appuient sur nous.

Nous ne sommes pas seuls, ni dans notre relation à Dieu, ni dans des relations humaines où la confrontation peut être difficile. Nous ne sommes pas seuls, parce que nous sommes comme donnés les uns aux autres. C’est au point que St Paul peut nous inviter : « n’ayez de dette envers personne, sauf celle de l’amour mutuel ».

Nous ne nous pas seuls. Et le Christ vient habiter nos petits cercles, nos échanges, notre prière pour peu que nous soyons réunis en son nom.

En ces semaines de rentrée, je vous propose un exercice de mémoire et d’observation. La mémoire pour se souvenir de tous ceux qui nous ont été donné comme appui dans le passé. Tous ceux sur lesquels nous avons pu nous reposer pour avancer sur le chemin de notre vie. Tous ceux qui ont compté sur nous pour leur propre chemin. Et que nous rendions grâce pour tous ces visages, tous ces bouts de chemin parcouru.

L’observation pour identifier ceux qui maintenant, aujourd’hui sont ceux sur lesquels je peux m’appuyer pour avancer dans la vie et vers le Seigneur. Ceux aussi qui comptent sur moi pour avancer dans ce même pèlerinage terrestre et de foi. Ces 2 ou 3 qui me sont donnés ou à qui je suis donné sont déjà une cellule de la communion des saints à laquelle nous croyons. Elle n’est pas qu’un galerie de vitraux dans une église vide. La communion des saints est déjà ces quelques visages, ces cœurs si proches qui me sont donnés, pour me conduite, me fortifier et me bénir. Alors nous expérimenterons que « La corde à 3 brins ne se rompt pas facilement ».

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