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Le Semeur est sorti pour semer...

220px-Hortus_Deliciarum%2C_Das_Gleichnis_vom_S%C3%A4mann.JPGEt nous voici avec cette parabole du semeur que nous connaissons bien, mais si bien que cela ? Nous l’entendons avec ce commentaire, cette interprétation que le Christ en fait lui-même. Le grain tombe dans ces 4 terres différences : une qui est hostile, une qui est indifférente, une qui est versatile, et enfin celle qui est féconde.

Je ne sais pas à quelle terre vous vous identifier naturellement, si même cette identification est facile. Je ne sais pas si vous arrivez à discerner ces différentes terres selon les moments de votre vie, ou même selon les zones de votre cœur. Sans doute, faut-il se résoudre à penser que cohabitent en nous ces 4 terres, ces 4 climats si différents quant à l’accueil de la Parole.

Mais ce dimanche, permettez que je ne parle pas de la terre ensemencée, mais plutôt du semeur et du grain. « Voici que le semeur est sorti pour semer ». Dans un geste auguste, il sème à tout vent. Il sème de façon généreuse même. Un spécialiste pourrait même légitimement s’interroger sur ce gaspillage de semence.

Le semeur est sorti pour semer… Et le début du passage lu aujourd’hui nous montre Jésus sortant de la maison de Capharnaüm qui est devenue sa résidence pour sortir le long du lac et s’installer pour enseigner. Il est en permanence en situation de sortie pour enseigner, accueillir ceux qui attendent de lui miracles, guérison ou résurrection. Lui qui était dans le sein du Père est sorti pour s’incarner, pour témoigner de la profonde sollicitude de Dieu pour cette humanité souffrante. Jésus est en perpétuelle sortie pour se dépenser sans compter au service d’une humanité tantôt hostile, tantôt indifférente, tantôt versatile, tantôt hospitalière à sa venue. Et il le dira : « il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas accueilli »

Le Christ nous a habitué à utiliser des images toutes humaines pour présenter sa mission de salut. Il est le bon berger qui mène vers de gras pâturages pour que nous ayons la vie. Il est la vigne qui vivifie tous ceux qui sont greffés en lui. Il est la vraie lumière qui éclaire tout homme en ce monde. Et d’autres encore…

L’image du semeur ne parle peut-être plus si immédiatement aux urbains que nous sommes. Elle dit quelque chose de sa générosité dans son enseignement. Il s’adresse à tous. Il parle à tous. Personne n’est exclu de sa sollicitude. Mais aussi, sa responsabilité, si je puis dire, est de semer. La parabole ne s’intéresse pas à son travail de préparation du terrain, de défonçage, de désenpierrage, de défrichage pour que le terrain puisse accueillir et faire fructifier. Il semble que dans la parabole ce travail soit un angle mort. Dans le chapitre 8 de la lettre aux Romains que nous méditons ces différents dimanches, ce travail est l’œuvre de l’Esprit qui vient au secours de notre faiblesse.

Il sème et se contente de semer. Sauf que… Celui qui sème est aussi semence. Il ne déverse pas un enseignement qui lui est extérieur. Il ne délivre pas un message dont il ne serait qu’un porte-parole. Il est semence de vie et de salut. Puisqu’il est la Parole vivante du Père, il n’y a aucune distance entre ce qu’il dit, ce qu’il fait, et surtout ce qu’il est. Il est le Verbe de Dieu. Il est cette semence de Dieu jetée dans notre humanité, grain de blé jeté en terre, qui mourra pour donner du fruit. Cette terre a beau être ingrate, c'est-à-dire hostile, indifférente ou versatile ; au matin de Pâques, elle verra germer ce grain de blé debout sur son tombeau pour donner un fruit de vie dont nous profitons, fruit de vie que nous sommes nous-mêmes.

Dans quelques instants, ce grain de blé va être déposé entre nos mains. Comme à Bethléem, comme au tombeau du Vendredi Saint, il va être déposé dans les entrailles de notre humanité. Dans quelle terre tombera-t-il aujourd’hui ? Quel accueil trouvera-t-il ? Hostilité ? Indifférence ? Versatilité ? Ferveur ? Désir intense ? Amour filial et respectueux.

Accueillons-le. Laissons-le fructifier en nous. En toute confiance, laissons-le être semé en nous. Alors nous apprendrons à sortir de nous-même pour le semer dans d’autres terres, le faire entendre à d’autres oreilles, à d’autres cœurs, sans nous préoccuper de la manière dont ils le recevront. A eux de l’accueillir, mais à nous de le semer.

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