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Il y eut un soir, il y eut un matin

christ-ressuscite_article.jpg« Il y eut un soir, il y eut un matin ». Le récit de la Création dans le livre de la Genèse ouvre le cycle des lectures de cette nuit de Pâques.

Habituellement, chaque jour, il y a un matin, puis un midi, puis un soir. Mais en cette nuit sainte, comme aux premières pages de la Bible, il y a un soir, puis un matin. Et c’est le jour nouveau. Et quel jour que ce Jour nouveau ! Jour de la victoire de la Vie ! Jour où la Lumière resplendit, comme nos jardins après l’hiver. Jour où le Christ remonte des enfers pour triompher du mal et de la mort.

« Il y eut un soir, il y eut un matin ». En ce matin de Pâques, nous voici comme visités par Celui qui se présente à nouveau sous les traits du Ressuscité. Dans les différents récits d’apparition du Christ ressuscité, nous le voyons apporter la paix, souffler l’Esprit sur ses disciples, montrer ses plaies pour se faire reconnaître, les enseigner à partir des Ecritures, manger avec eux, les envoyer en mission. Nous l’écoutons se faire reconnaître de Marie de Magdala ou des disciples d’Emmaüs.

« Il y eut un soir, il y eut un matin ». En ce matin, Il vient nous visiter dans nos maisons, nos appartements, bref dans tous ces lieux familiers où nous sommes depuis plus de 3 semaines. Les apôtres eux-mêmes s’étaient barricadés dans la salle haute, par peur ajoute le texte de l’Evangile. Ces peurs, ces fuites, ces faces Nord de nos vies, sont autant de confinement de nos cœurs que le Christ veut franchir pour nous apporter la paix de Pâques.

« Il y eut un soir, il y eut un matin ». Ce matin, nous découvrons à quel point cette résurrection est une espérance inouïe : celle que la Vie est plus forte que tout ; celle que l’Amour a un pouvoir bouleversant ; celle que la Lumière ne laisse rien hors de sa portée.

Ce matin de Pâques nous apporte une joie et une paix réconfortantes, même si nous ne pouvons pas encore les faire éclater dans nos rues et sur nos places. Cette joie  et cette paix pascales peuvent éclairer en profondeur ce que nous vivons : nos relations familiales et amicales à l’épreuve du confinement ; les difficultés des couples qui réapprivoisent leur manière de vivre ensemble ; les solitudes mises à rude épreuve ; les angoisses professionnelles de ceux qui sont frappés de chômage technique ou de fragilisation de leur activité ; les familles en deuil dont l’accompagnement de leur défunt n’a pu se faire ; et tous ceux pour qui ces semaines sont si difficiles à tant de titres.

A tous, le Christ ressuscité apporte cette joie et cette paix pascale. Cette joie et cette paix ne viennent que de lui. Nous ne pouvions pas nous les donner à nous-mêmes. Elles viennent d’ailleurs ; nous saurions et nous ne pourrions en être la source. Un monde nouveau nous est offert avec cette joie et cette paix du Ressuscité. Qu’en ferons-nous ? Qu’en ferai-je à mon humble niveau ? Qu’en ferons-nous comme membre de cette société ? Allons consommer comme avant ? Allons-nous être dans le tourbillon de nos emplois du temps comme avant ? Allons-nous être étanches et étrangers à nos voisins comme avant ? Allons-nous faire comme avant, quand c’était encore le soir, alors que c’est déjà le matin…

Cette joie et cette paix pascales nous ouvrent à un monde nouveau, parce qu’« Il y eut un soir, il y eut un matin ». Entrons avec ferveur et confiance dans ce monde nouveau, celui de l’éternel matin de Pâques, celui où le Christ nous assure de sa présence : « Je suis avec vous jusqu’à la fin des temps »

Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! Alleluia !

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