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Mes yeux ont vu le salut

presen03.2.jpgQuarante jours après la fête de Noël, nous voici à Jérusalem avec Marie et Joseph, ce petit couple qui monte au Temple, comme tant d’autres a leur époque et jusqu’à la destruction de celui-ci en 70. Comme tant d’autres, ils viennent accomplir 2 gestes assez banals, 2 gestes rituels. Ils le font sans doute avec beaucoup de simplicité, mais surtout d’obéissance à la Loi juive.

40 jours après la naissance de l’enfant, ils viennent offrir un sacrifice, celui des pauvres, pour les relevailles de la nouvelle mère. Pas de taureau, ni d’agneau, mais simplement un couple de tourterelles. Et ils viennent racheter le premier né, comme tous ceux qui appartiennent à Dieu depuis la 12ème plaie d’Egypte. Tout premier masculin appartient à Dieu. C’est le prix fort qu’Israël a du payer pour sortir d’Egypte. C’est le prix d’un sacrifice. C’est le prix qu’il faut comme racheter à Dieu. L’enfant premier-né appartenant à Dieu, consacré à Dieu, ne sera celui de ses parents que s’il est comme redonné dans ce rachat symbolique.

Et petu-être êtes-vous un peu surpris que l’Enfant Jésus soit l’objet d’une telle offrande, d’un tel marchandage entre ses parents et Dieu. Et pourtant c’est bien ce que voit tout spectateur ordinaire de cette scène banale de la vie du Temple. Un enfant, des parents, une offrande. Des gestes tout simples. La présentation de l’enfant, 2 tourterelles, et on repart.

Et justement non, on ne repart pas tout de suite, parce qu’il y a autre chose à voir. “Mes yeux ont vu le salut” dit le vieillard Syméon. Il faut le regard perçant de ce vieillard, mis en mouvement par l’Esprit Saint pour percer les apparences et manifester la profondeur et l’enjeu de ce ces gestes simples et ordinaires, pour un enfant qui n’est pas ordinaire.

Dans son humanité, dans cette enfance, il est déjà solidaire de tous ses enfants qui ont besoin d’être rachetés à Dieu. Comme au baptême dans le Jourdain, il se fait l’un de nous. Et pourtant c’est bien lui le premier né d’une création nouvelle qui rachètera tous les hommes.

Syméon manifeste que cet enfant est la lumière qui éclaire les nations. C’est lui la gloire d’Israël son peuple. Lui seul peut porter secours à tous ceux qui sont dans les ténèbres, la détresse et la souffrance.

En Orient, la fête de ce jour s’appelle la fête de la Rencontre. Rencontre entre l’ancien monde en la personne de Siméon et du nouveau monde en Jésus. La rencontre de Dieu avec l’humanité, dans cette consécration de l’humanité de Jésus, où il est à la fois offert et redonné.

Consacré. Le mot est lâché. Et il est important en ce jour. Nous utilisons ce mot quand nous consacrons du temps à quelqu’un ou à un projet, quand nous prenons de nos ressources financières ou notre énergie au service d’une cause. Nous dépensons un peu de notre temps, de notre attention, de notre argent, alors qu’en fait cela nous coûte beaucoup et que nous ne pouvons pas savoir ce que nous recevrons en retour.  Nous y mettons un doigt, mais nous pressentons que le bras va y passer, sans savoir le retour sur investissement.

C’est qu’il y a un abîme, un saut entre l’offrande et le retour, entre le don donné et le don reçu. Vous le savez bien dans le mariage et dans l’éducation des enfants. Nous donnons de notre bien, de notre avoir. Nous recevons ce que nous ne pouvons pressentir.

En cet événement du Temple, le don offert et le don redonné sont les mêmes. Jésus est offert à son Père et il est redonné à ses parents. Celui qui appartient à Dieu est reçu à nouveau par ses parents et par chacun de nous. Il n’est plus reçu comme un simple enfant redonné. Il doit être reçu pour ce qu’il est : la lumière des nations, la gloire d’Israël, le premier-né d’une création nouvelle.  

L’offrande de Jésus au Temple ne nous coûte pas beaucoup. Elle de nous demande apparemment rien. Et pourtant, il y a à entendre la profession de foi d’Anne et de Syméon. Il n’y a qu’à regarder la lumière qui entre dans ce Temple. Nos cierges allumés, nos simples chandelles en sont déjà une humble participation, comme à la veillée pascale quand nous suivrons le cierge pascal dans la nuit de la Pâque.

Cette offrande ne demande rien mais elle vient nous rappeler que nos existences sont consacrées. Elles sont déjà comme données, sans préjuger du retour. Données dans la grâce du baptême. Ointes par l’Esprit Saint. Nous sommes appelés à découvrir et à vivre cette dimension où nos vies sont offertes

Comme les vierges sages de l’Evangile nous sommes allés avec nos lampes à la main à la rencontre du Christ, l’Epoux. Voilà bien un geste simple, le cierge à la main, comme Bernadette à Lourdes devant Marie, nous voici avec l’offrande de nos vies, l’offrande de notre foi, sans préjuger du don en retour.

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