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Le Verbe s'est fait chair

WEB3-THE-NEW-BORN-BY-GEORGES-DE-LA-TOUR-1593%E2%80%931652-.jpg?quality=100&strip=all&w=620&h=310&crop=1Cette année 2019, nous avons fêté un anniversaire, celui d’un évènement exceptionnel dont beaucoup se souviennent sans doute. C’était le 21 juillet 1969, il y 50 ans. Pour la première fois, l’homme marchait sur la lune. C’était un évènement préparé de longue date, un évènement suivi en direct sur les TV du monde entier. « Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour l’humanité ». C’était un évènement tellement exceptionnel, mais si quelques sceptiques sont allés jusqu’à en contester la réalité. Est-ce que ce ne serait pas un canular monté de toute pièce, un complot organisé par la CIA ou une autre organisation pour nous faire croire à la vérité d’un tel évènement ? Pensez donc : l’homme a marché sur la lune. L’évènement est tellement prodigieux !

Il y 2000 ans, un autre évènement encore plus prodigieux est advenu. Dieu a marché sur la terre. L’évènement est prodigieux, préparé de longue date par le Seigneur, attendu par des générations de pauvres et de petits en Israël. Mais un évènement qui n’a pas eu la même couverture médiatique, quelques bergers, bientôt quelques mages venus de loin, pour ensuite plonger dans 30 années de silence. Et pourtant, plus de 2 milliards de croyants fêtent aujourd’hui cet évènement. Certains peuvent penser que c’est un mythe, une belle histoire. Personne n’oserait prétendre qu’il s’agirait d’un canular, d’une fake news, d’un complot d’une quelque conque organisation. L’évènement est là, massif et certain.

L’évènement est d’autant plus important qu’il a coupé en 2 notre calendrier. Depuis lors, on dit avant ou après la naissance de Jésus-Christ. Il y a l’ancien monde, l’ancien temps, et il y a le nouveau monde, le nouveau temps. A chaque fois que nous signons un chèque ou que nous datons un document administratif, nous utilisons cette date calculée à partir de la naissance du Christ. Nous confessons que Noël est le plus grand évènement de l’histoire humaine. Ce n’est pas rien. Chaque année, le temps qui passe est singulièrement ajusté à cette date, de nos horloges à nos contrats. Qu’on croit au ciel ou bien qu’on n’y croit pas, comme le remarque un historien anglais récent, Tom Holland, Noël fait de nous « les éternels débiteurs du christianisme ».

Noël marque une coupure radicale pour tous. Avant - Après, ceux qui croient – ceux qui ne croient pas. Et l’enfant Jésus qui ouvre ses bras semble nous interpeller pour nous demander si nous allons le suivre ou nous, si nous allons l’écouter ou non, si nous allons l’aimer ou nous.

Ce midi, nous allons rentrer dans nos maisons après cette messe de Noël. Et nous allons y retrouver nos crèches qui sont comme un rappel très signifiant de cet évènement unique et prodigieux. Avant de passer à table, prenez le temps de les regarder. Elles nous disent quelque chose du projet de Dieu. Le ciel étoilé et la pauvreté du décor, c’est bien la nuit de nos vies et la fragilité de nos existences que le Seigneur vient rejoindre, pour habiter sur notre terre, pour être l’un de nous, pour que nous devenions un avec lui. Et l’évènement nous rejoint aujourd’hui. : Dieu marche sur notre terre. « Un petit pas pour Dieu, un grand pas pour l’humanité »

Le pape François nous invite à cette contemplation de l’Enfant-Jésus dans nos crèches, celles de nos maisons, celles de nos églises ou des lieux publics. Il dit même :

« Le cœur de la crèche commence à battre quand, à Noël, nous y déposons le santon de l'Enfant Jésus. Dieu se présente ainsi, dans un enfant, pour être accueilli dans nos bras. Dans la faiblesse et la fragilité, se cache son pouvoir qui crée et transforme tout. Cela semble impossible, mais c'est pourtant ainsi : en Jésus, Dieu a été un enfant et c’est dans cette condition qu’il a voulu révéler la grandeur de son amour qui se manifeste dans un sourire et dans l'extension de ses mains tendues vers tous »

L’évènement prodigieux, c’est donc cet Enfant, Dieu qui vient nous visiter dans le temps, dans la faiblesse de notre chair. Mais l’Enfant de la crèche ne bouleverse pas seulement le seul calendrier ; il affecte également la vie de ceux et celles qui accepteront de se laisser toucher par son histoire archi-connue et pourtant inouïe. Ceux qui deviennent ses disciples basculent avec lui dans ce monde nouveau, ce monde aimé et sauvé par lui.

En ce jour, nos crèches et l’Enfant Jésus que nous y avons déposé peuvent encore nous émerveiller. Ceux et celles qui ont accueilli un enfant dans leur foyer se souviennent de cet émerveillement que suscite cet enfant, y compris dans sa fragilité. La crèche nous manifeste la tendresse de Dieu, lui le Créateur de l’Univers qui abaisse au niveau de notre faiblesse. Nos crèches nous redisent que le don de la vie est toujours possible, que la nouveauté de Dieu est toujours possible. « En Jésus, le Père nous a donné un frère qui vient nous chercher quand nous sommes désorientés et que nous perdons notre direction ; un ami fidèle qui est toujours près de nous. Il nous a donné son Fils qui nous pardonne et nous relève du péché » comme dit le pape François.

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