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J'aime

je-like-donc-je-suis.jpgPermettez que pour une fois, je m’arrête à la seconde lecture entendue, celle que les enfants ont justement travaillé et médité ce matin.

Vous connaissez Facebook, le réseau social où l’on a des mis, plus que dans la vraie vie. Des amis avec lesquels on partage des articles d’actualités, le récit de sa journée ou les photo d’un coucher de soleil ou de son petit déjeuner. Et les amis en retour aiment vos publications en cliquant sur le bouton « J’aime ». Et alors quel succès quand beaucoup d’amis ou d’amis d’amis aiment ce que vous avez posté de vous. D’ailleurs on utilise l’anglais : je like, tu likes, nous likons…

En anglais, to like ne veut pas dire aimer qui se dit to love. Si un amoureux demande « do you love me » à sa douce, et si elle lui répond « Yes I like you », on peut dire qu’ils ne sont pas tout à fait sur la même longueur d’onde.

En français, nous n’avons qu’un seul verbe : aimer. Nous aimons le chocolat blanc ou la mortadelle à la pistache, nous aimons aller à l’école, nous aimons nos parents, nos enfants, nos amis et nous aimons le Seigneur. Mais avouez que le sens du mot n’est pas le même. En anglais ou en allemand, il y a au moins 2 verbes. En grec, il y en a au moins 4 : l’amour qui prend pour consommer, l’amour qui enveloppe et qui séduit, l’amour qui donne et qui reçoit, l’amour qui sort de soi et qui se donne.

Dans le beau texte de St Paul, enfin j’y arrive, nous trouvons les caractéristiques de cet amour qui sort de lui-même et qui se donne. Les 15 verbes utilisent en dessinent les contours, et c’est beau que vous les ayez rassemblés sur cette fleur qui a été apporté en procession.

Nous entendons quelque fois, et même souvent, ce texte à la célébration d’un mariage. Les fiancés ont choisi ce texte parce qu’il leur parlait, de part son aspect poétique, mais aussi parce qu’ils pensent le vivre déjà, ou qu’il brosse le portrait de ce qu’ils veulent vivre. Mais à y regarder de près, ce texte est redoutable. Redoutable en ce sens que chacun des 15 verbes est un programme en soi. Et nous pourrions nous examiner chaque soir en nous interrogeant sur chacun de ces 15 verbes : l’amour prend patience… l’amour rend service… l’amour ne jalouse pas… l’amour ne se gonfle pas d’orgueil. Voilà bien un examen de conscience redoutable, parce que si nous sommes transparents à nous-mêmes, il nous faut reconnaître, avec humilité, que nous sommes en défaut sur l’un ou l’autre verbe. Un constat rude s’impose. Cet amour là n’est pas à notre portée. De nous-mêmes, nous n’accédons pas complètement à cet amour là.

C’est là qu’il faut revenir à la marguerite qui se trouve devant moi. Vous avez placé les 15 pétales autour du cœur de la marguerite. Et sur le cœur de la marguerite, il y a le visage du Christ. Et c’est très important que le visage du Christ soit au centre. Très important et très signifiant, parce qu’il nous faut découvrir et surtout accepter que seul le Christ nous permet d’aimer selon cette charte de l’hymne à l’amour chanté par St Paul.

Seul le Christ nous donne d’aimer de cette manière là, parce qu’il s’agit bien ici de l’amour de Dieu. Et pour bien comprendre, on traduisait le mot grec correspondant par un mot français que j’ose à peine utiliser : la charité. Le terme est une peu vieillot (les dames de charité, faire la charité…). Et pourtant la réalité est là : un amour fort qui ne passera jamais. Il s’agit bel et bien d’un amour que nous recevons et qui se déploie en nous.

Il y aurait une méditation à faire pour chacun de nous : ce serait de lire ce texte comme un portrait fidèle de Jésus. Le voilà celui qui est patient dans les contrariétés et dans les épreuves jusque dans sa Passion. Le voilà celui se met à notre servie en s’abaissant en lavant les pieds. Le voilà celui que ne se gonfle pas d’orgueil, qui ne jalouse pas, qui trouve sa joie dans la vérité.

Comme des enfants, ou comme des malades ou encore comme pauvres et des mendiants, il nous faut demander et recevoir du Christ cet amour que nous ne pouvons nous donner à nous-mêmes. Il nous faut le recevoir de Celui qui par excellence le vit et le donne à vivre.

Avec ce beau texte de Saint Paul, cet hymne à la charité, nous pouvons retrouvons une belle confiance, celle d’aimer comme Dieu aime, de façon décentrée, de façon désintéressée, de façon ample. Ce chemin de rééducation de l’amour, de tout notre être et de nos existences tout entière n’est pas un long fleuve tranquille. Mais il est possible.

Alors nous comprenons en vérité qu’aimer c’est tout donner et se donner soi-même. Bonne convalescence. Bonne rééducation. Et bon chemin avec ce Dieu qui nous aime !

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