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Il était une foi…

il-tait-une-4e26359af0c8c.jpgVous connaissez ce début des contes, ceux de Grimm ou d’Andersen. Ces contes commencent de façon si abrupte, sans indication de temps ou de lieu. C’est l’histoire d’un roi ou d’un pauvre, c’est l’histoire d’une princesse ou d’un paysan. Ce sont des histoires qui racontent quelque chose de l’expérience humaine, des histoires qui content une situation dont la morale nous sera dévoilée à la fin. Quand je dis que c’est une histoire, en fait, c’est tout sauf une histoire. Sans vouloir vous choquer, Blanche Neige n’a jamais existé, ni Peter Pan, ni Cendrillon, ni la Belle et la Bête.

L’Evangile de ce dimanche ne nous racontent pas un conte. C’est d’un autre ordre. Avec cet Evangile nous sommes plongés dans la grande Histoire, celle des évènements, celle d’une époque précise de l’humanité. Luc ne commence pas par « il était une fois », mais par des repères chronologiques précis : l’an 15 du règne de Tibère., c'est-à-dire vers l’an 17 ou 28 de notre ère.

Et les repères chronologiques pleuvent : le procureur Pilate dont les historiens ont gardé un souvenir assez amer à cause de sa sévérité et de ses méfaits. Les nombreuses plaintes accumulées à Rome lui ont valu la disgrâce en 37, 10 ans plus tard. Et voici les autres personnages : Hérode et Philippe, fils d’Hérode le Grand, tous deux rois impies et haïs.

Une époque trouble et agitée de l’histoire de l’humanité. Une époque de la grande Histoire qui semble être une impasse dans ce coin de terre. Une époque de bruit et de fracas. Et pourtant que se passe-t-il en plein milieu de cette époque : Dieu intervient dans le cours de l’Histoire. « La Parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, fils de Zacharie ».

Il ne fait pas de bruit. Il n’est pas un grand. Il est dans le silence du désert. C’est au milieu de ce silence, la Parole intervient de façon si verticale, si abrupte. Nous en serions presque envieux. Comment entendre la Parole de Dieu au milieu du brouhaha ? Comment la discerner ? Et pourtant, pour Jean Baptiste, la Parole prendre la forme d’un cri que nous devons encore entendre en ce 2ème dimanche de l’Avent. « Préparez les chemins du Seigneur ». Il s’agit de préparer la venue de Dieu, ni plus, ni moins. Il s’agit non seulement de se préparer à sa venue, ce qui n’est somme toute pas rien, mais même de préparer sa venue, avec sérieux, avec exigence, avec lucidité, avec joie.

Cette venue est aussi certaine que tous les évènements de l’histoire, parce qu’elle est un évènement de l’histoire, et pas un joli conte en passant. Cette venue est aussi certaine qu’un autre évènement de l’histoire biblique. Notez au passage que la bible est une histoire, histoire sainte, histoire lue et relue, mais une histoire où Dieu intervient. Cet autre évènement, c’est le retour triomphal d’Israël après son exil à Babylone, vers 522 avant JC. Le peuple avait été exilé, et ces évènements ont laissé leur trace dans l’histoire. Et il revient, parce que le roi Cyrus les libère et que Dieu leur déroule le tapis rouge. C’est lui qui leur prépare le chemin. C’est Dieu lui-même qui assure leur pas.

Voici donc un Avent que nous devons prendre au sérieux. Un évènement de l’histoire est devant nous. Cet évènement, c’est la venue du Seigneur, venue humble et cachée de Noël, venue triomphante et glorieuse de la fin des temps, venue discrète à chaque instant de notre existence. Mais il s’agit de préparer cette venue en lui déroulant le tapis rouge. Il s’agit que notre préparation se mette au diapason de la sienne qui a hâte de nous visiter. Sa venue ne dépendra pas d’abord de nous, je le concède. Mais tout de même, l’annonce de cette venue, de cet évènement, ne peut pas nous laisser indifférents.

Nos vies sont toutes proches d’être visitées. Et le cri de Jean-Baptiste vient jusqu’à nos oreilles. Il vient se frayer un chemin dans le bruit ambiant. Il vient parler à nos cœurs pour réveiller l’espérance d’une consolation, d’un salut que nous ne pouvons nous donner à nous-mêmes. Il vient dans notre histoire telle qu’elle est pour y mettre la paix et la joie.

Ce que je vous dis n’est pas un conte. Je vous parle d’un évènement qui a commencé sur la terre de Judée en l’an 15 du règne de Tibère. Je vous parle d’un évènement de la grande Histoire qui vient rejoindre chacune de nos histoires, ici et maintenant. Préparez les chemins du Seigneur.

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